Mon marché noir [Libre]

Le lundi 21/08/2023
12h30

(ATTENTION : la suite du rp se déroule le 24/08/2023)

"Qu'est-ce qui t'arrive ? T'as l'air agacé ?"

Je relevai la tête vers la jeune joueuse, l'air faussement surpris.

"Agacé ? Non, non, j'essaie juste de comprendre la bourde que vient de faire cette personne. Regarde."

Je lui montrai le message reçu et elle s'esclaffa.

"J'arrive pas à comprendre comment elle a pu se gourer aussi royalement. Mademoiselle quoi. Ari est un prénom masculin, on est d'accord ? Donc, si elle est Japonaise, elle aurait pu savoir tout de suite que je suis un mec. Un anglophone prononcerait ça "Awi" et... Je crois que n'importe où, c'est un prénom masculin en fait. Alors... Je me demande si elle vient d'un endroit isolé, si elle a fait une tentative d'humour ratée ou si elle est juste cruche."

Ichigo s'approcha de mon menu. Une mèche de ses cheveux me caressa le visage.

"Haha, et tu lui as répondu ça du coup ? Ça commence fort !"

Je lui lançai un regard espiègle. Elle comprit tout de suite.

"Nan, j'entrerai pas dans tes magouilles. Si tu veux la piéger, tu fais ça tout seul."
"Alleeeeeez ! Juste une foiiiiiis !!! Alleeeeeeez !!!! Ichigo !!"
"Mon nom ici, c'est Morango, et non ! Tu m'as déjà fait le coup lors de notre deuxième rencontre, avec ton soi-disant frère black là, et tes conneries sur l'origine des yeux bridés, l'ADN et la mélatonine de je sais pas quoi !"
"Alors, c'était la mélanine cette fois-là. Mais grâce à mes blagues, t'as appris ces deux mots !"
"Ouais, ça a changé ma vie, wou."

Depuis cette fameuse blague, Ichigo utilisait avec perfection le sarcasme.

"Je sais ce que ça fait de se faire prendre pour une débile par toi pendant une semaine : c'est sans moi ! T'as qu'à demander à ton frère."
"T'es vraiment pas sympa... Isaac fait deux mètres et pèse le poids d'une vache, il pourra jamais se faire passer pour une fille..."

Je réfléchis quelques instants alors que la jeune fille retournait les viandes de serpent.

La lente et petite princesse aux yeux globuleux bavait devant sa poêle, ravie de voir ses prédateurs directs finir en pâtée qu'elle pourrait goûter.

Après chaque virée en extérieur, j'avais pris l'habitude de lui léguer les ingrédients de cuisine récupérés. Depuis un fameux incident dont j'étais en partie le fautif, elle avait décidé de ne plus jamais remettre les pieds hors Safe Zone. Elle récupérait donc toujours ce que je lui offrais avec beaucoup d'enthousiasme. Je lui donnais de l'argent pour utiliser les cuisines et me nourrir, elle testait des recettes que nous goûtions.

Ce jour-ci, c'était du serpent frit.

Après avoir enlevé leur peau, Ichigo les avait passées sous l'eau, découpées et imprégnées de lait. Elle les faisait maintenant frire dans de l'huile. Une odeur de frite et de noix s'en dégageait, imprégnant l'Eglise.

L'Eglise.

J'eus alors une illumination qui me fit lever de ma chaise et frapper la table d'un coup de poing.

"... Une robe de mariée avec un voile semi-opaque pour cacher mon visage !"

Elle me regarda sans comprendre ma mine satisfaite... Avant de soupirer, l'air blasé.

Le jeudi 24/08/2023
9h30

J'avais tout acheté : ruban, tissus rouges à pois noirs, tissus noirs, fils, voile et dentelle. J'avais mémorisé les instructions du bouquin "Les robes de mariée sous toutes les coutures". Il ne me restait plus qu'à mettre à exécution les étapes en liant quelques éléments par un fil !

Quitte à faire une connerie, je voulais la faire bien ! J'offrirais cette robe à la cruche une fois la blague terminée, pour sceller notre "amitié".

J'offris deux bons au PNJ louant l'atelier de couture et débutai mon travail.

Heureusement, Sword Art Online avait dans sa base de données de précieux patrons qui me servaient à chaque fois. Avec un sourire, je récupérai celui que je désirais.

J'aurais le dos et les épaules nus. J'ajouterais un peu de rembourrage sur le décolleté en forme de cœur pour donner l'impression que j'ai une poitrine. La robe s'arrêterait peu après mes cuisses. Heureusement que les poils n'existaient pas dans ce monde. Le monde virtuel avait du bon pour les filles : plus de rasage, plus d'épilation. Plus de douleur...

De douleur...

Je me concentrai sur ma blague.

Après repassage, je trouvai le droit fil et pliai mon tissu rouge à pois en deux. Je posai le patron dessus et l'épinglai selon les instructions données. Heureusement, les marges de couture y figuraient. Je n'avais pas besoin de me casser la tête avec une craie à tailleur pour les ajouter sur le tissu.

Je découpai sans hésitation les différentes parties de la robe selon le patron. Grâce au système, il m'était aisé de couper droit, et grâce à mon expérience, je n'avais plus peur de faire n'importe quoi.

Organisé, je suivis les étapes mémorisées à la lettre, disposant les bouts de tissus dans un ordre logique.

Je cousus alors les différentes pièces en utilisant un mannequin - moi-même - pour voir si la robe était assez serrée au niveau de la poitrine et du dos. Quel comble cela serait si mes pectoraux d'acier et mes tétons délicats se dévoilaient en pleine promenade...!

Encore une fois, le système était là pour adapter chaque vêtement à toutes les tailles.

Une fois toutes les parties liées, j'admirai la robe formée. Il n'y avait plus que les finitions et les accessoires à faire.

Je m'emparai de la dentelle noire et la cousus sur le bas de la robe. Je la fixai ensuite tout autour du décolleté. Je la portai et me regardai dans le miroir.

"Tu trouves pas qu'il manque quelque chose, princesse ? Toi qui es si bling-bling, tu dois bien avoir une idée d'amélioration ou deux...!"

Pour toute réponse, elle déroula sa langue en levant les yeux au ciel.

"Elle est à gerber ta merde", avait-elle sans aucun doute voulu mimer.

Je ris doucement.

"Je sais ! C'est d'une ceinture qu'on a besoin !"

Je m'emparai de ce qui restait de la soie noire et la fixai juste au-dessus de mes hanches.

"Impecc' ! Qu'est-ce t'en penses maintenant, toi ?!"

Cette fois-ci, le caméléon se roula par terre, pattes écartées et langue sortie. Elle en avait marre et souhaitait se prélasser au quinzième étage.

Je fis apparaître mon arme à coups d'index, et lui attribuai le skin lumineux.

Immédiatement, l'animal se posa dessus pour profiter du soleil. Sa couleur rougeâtre témoignait tout de même de son insatisfaction.

"Promis, ce soir, on y va, à l'étage 15 ! Peut-être même que le marché noir est là-bas en plus."

Je me concentrai à nouveau sur ma tenue. Je récupérai le voile semi-opaque et décidai d'y coudre, au niveau du nez et de la bouche, le reste de dentelle. Je ne savais pas si cela me permettrait de me faire passer pour une fille.

Dans tous les cas... J'allais devoir mettre le casque à ailettes par-dessus.

"Héhéhé... J'ai hâte de voir la tête de mes clients en vrai."

Je me retournai avant de constater une honte.

"Oh non... J'ai pas de chaussures à talons !"

Je regardai l'heure.

"Et j'ai plus le temps !"

La couleur de la princesse devint plus vive et diverse, marquant son amusement.

"Non !!! Aah, comment j'ai pu oublier ça ?! Je me casse le derrière à faire une robe de mariée magnifique avec un voile et un super décolletée et j'y vais en botte de guerre ?! Aaaaah, le con !!"

... Tant pis.

Le jeudi 24 août 2023
10h58

Avant d'aller au lieu de rendez-vous, j'avais fait un tour à l'Eglise pour montrer ma belle tenue à Ichigo. Elle était partie dans un fou rire lorsque j'avais commencé à improviser une danse tout sauf gracieuse.

Récupérant un cristal de photographie, elle s'était prise en photo avec moi.

"Enoooorme !! On montrera ça à ton "frère" !"

Elle avait bien changé depuis que je l'avais ramassée à la petite cuillère quelques semaine après l'annonce de Kayaba. Pour me remercier de lui ramener argent et vivres, elle me faisait la cuisine de son plein gré.

Même si ma première tentative pour la faire sortir des Safe Zone et prendre confiance en elle pour les combats s'était avérée catastrophique, j'avais toujours dans l'idée d'utiliser mieux que cela son statut de joueuse lâche. Elle pouvait devenir bien plus qu'une cuisinière.

"Bon, maintenant que t'as bien ri, tu veux bien me prêter ta voix, s'il te plaît ?"

Je lui avais demandé cela avec un immense sourire de vilain garçon. Elle avait accepté avec un sourire en coin. Ne voulant pas manquer ça, elle m'avait signalé son projet de me suivre de loin.

Avant d'aller au lieu de rendez-vous, j'étais passé vendre les items qui n'avaient pas obtenus d'acheteur joueurs. J'avais vanté la qualité de mes vêtements, surtout ceux que j'avais moi-même cousu sur-mesure, et prouvé l'efficacité de mon arme en enchaînant quelques Sword Skills à l'intérieur d'une armurerie. Grâce à mon ton convaincant et mes arguments sur la qualité des tissus, du cuir et des couleurs des équipements, j'avais réussi à empocher plus que ce que je n'avais cru. Merci Négociation !

Après ça, il était venu le temps des rires et des chants.

C'était donc avec ma robe de mariée sur le dos, mon caméléon invisible sur une botte, mon casque à ailettes sur la tête et mes lunettes classes qui brillaient dès que je bougeais la tête, que j'arrivai deux minutes avant l'heure de rendez-vous au lieu de rendez-vous.

Mes clients ne pourraient pas se tromper, j'étais bien visible. D'ailleurs, de l'Eglise à la fontaine, tous les joueurs s'étaient retournés sur mon chemin.

Je m'assis sur un banc tandis que princesse se posai en-dessous. Je murmurai, impatient.

"Héhé, où es-tu monsieur Snow ?"

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Le première étage, cela fit si longtemps que je n’avais pas poser un pied. Après avoir bataillé bec et ongles j’avais finis par échapper à la vigilance de Sora, bon d’accord je n’avais pas vraiment échapper à sa vigilance, j’avais juste attendu qu’elle s’endort pour m’éclipser après l’avoir embrassé sur le front mais c’est tout comme non ? Equiper de ma fidèle et nouvelle meilleur ami, je parle bien sûr de l’épée qui résonne au nom de “ Verre de feu” que j’avais activer avec une fleur de braise juste avant de quittée le QG.

Etant près du portail de téléportation du première étage j’ouvrir ma fenêtre de message pour vérifier le lieu de rendez-vous qui avais étais convenue avec Ari, j’avais encore quelques minutes d’avance mais je ne devais pas trop tarder à trouver Ari pour ne pas le faire trop patienter. En ma qualité de chevalier il m’est impardonnable de ne pas être à l’heure. Je finis ma recherche près d’une joueuse ? Qui portais une magnifique robe rouge et noire avec un voile et par-dessus son voile un casque à ailettes ? La joueuse ne sembla pas m’avoir encore vue alors que je m’approchai d’un peu plus près pour engager la conversation je l’entendis marmonner mon nom. Un sourire sur les lèvres j’engagea la conversation.

“ Je crois bien que je suis juste devant vous à moins qu’il ne s’agisse d’un mirage. “

Je regardai la demoiselle à mes côtés, visiblement surpris. Je n’aurais jamais cru qu’une bécasse réussisse l’exploit d’arriver à l’heure.

Pourvu qu’elle n’ait pas entendu ma voix…

Je me levai d’un coup en dissimulant derrière moi l’objet qui me permettrait de passer pour un individu de sexe féminin. Peut-être que je n’aurais pas dû, je la dépassais d’une bonne tête.

« Snow, je présume ? Bonjour, comment allez-vous ? »

J’avais appuyé sur le cristal d’enregistrement. La voix de Ichigo avait alors retenti, claire et dynamique. Je n’avais eu qu’à parler en play-back en souriant. Mon voile ne permettait d’ailleurs que de voir ma bouche correctement. Les autres parties de mon visage étaient mieux dissimulées, permettant la confusion des traits masculins et féminins.

« Comment trouvez-vous ma robe ? Je viens de la troquer contre quelques items. Elle est géniale non ?! »

Qu’elle la trouve belle ou non, la joueuse répondrait « oui », ce qui l’obligerait à l’accepter à la fin de ma blague. Je n’aurais plus aucune occasion de la porter ou de l’admirer après cela, et Ichigo ne voudrait pas la mettre. En résumé,il fallait absolument que je la lui refile.

En attendant, je crachai silencieusement sur sa teinture de cheveux et d’yeux.

Elle était Japonaise mais avait adopté une tignasse blonde. Elle devait faire partie de ces filles chiantes attirées par le monde occidental. Ou peut-être se croyait-elle unique. Pour s’en convaincre, elle avait décidé de changer son apparence.

Cela dit, elle semblait bien équipée. Elle avait une belle armure, une cape et même un bracelet de Boss. J’avais bien envie d’utiliser Analyse pour découvrir son niveau.

**Invité** est Invité

Premier point positif, c’est que je ne m’étais pas trompé et qu’il s’agissait bien d’Ari. Second point et pas des moindre, c’était que j’étais également arrivé dans les temps ce qui étais d’un grand soulagement. Lorsqu’Ari se leva, je fis deux-trois petits pas en arrière relativement discret afin que nous ne rentrions pas en collision. Ari me demanda comment j’allais chez ce à quoi, j’ai répondu que tout allait bien de mon côté avant de lui renvoyer la question. Après quelques minutes d’échange, Ari attira mon regard sur la magnifique robe qu’elle avait sur elle, si bien entendu, il s’agissait bel et bien d’une fille et non d’un garçon.

Plus je regarder sa robe plus j’en apprécier ses nombreux détails, affirment avec joie que la robe était magnifique tout en demandant si elle était à vendre ou s’il savait où je pourrais retrouver la mère robe ou le même style. Je finis par venir à parler de Sora et du mariage que je préparer et l’invita par la même occasion au mariage. Parlant mariage, il me faudra bien un jour réfléchir avec Sora à la salle de réunion du mariage. Mais le moment était mal choisi pour y réfléchir, je devais faire quelques emplettes et aussi vérifier une rumeur.

“Dite moi Ari qu’aviez vous, entendu qui circuler comme rumeur sur ce fameux marché noir ? "

La joueuse était un vrai moulin à parole. Heureusement pour ma blague, elle semblait poser les questions, faire des remarques, et y répondre. Cela m’arrangeait : les quelques mots enregistrés sur le cristal ne convenaient pas forcément aux problématiques soulevées.

Et la blague s’éternisait. Ça commençait à m’ennuyer.

Dans tous les cas, j’allais pouvoir lui refiler la tenue, c’était donc une première victoire.

Alors que j’allais justement lui parler de mon cadeau spontané avec ma voix d’homme, elle digressa sur son futur mariage avec une dénommée Sora.

Sora, la Japonaise aux cheveux roses ? Hmm… Après tout, la fois où je l’ai rencontrée, elle a avoué être homosexuelle.

Si c’était bien elle, elles s’étaient bien trouvées. Avec ces teintures dégueulasses.

Cependant, il était possible que le prénom mentionné ne fût pas un pseudo mais le véritable nom de sa dulcinée. Après tout, j’appelais bien Morango par son véritable prénom, Ichigo. Si elles comptaient se marier, elles devaient être très proches.

Elle allait encore divaguer quand je décidai de stopper la blague.

« Eh bien, chaque chose en son temps ! Déjà, j’ai le plaisir de vous annoncer que vous êtes l’heureuse gagnante de cette superbe robe de mariée unique dans SAO ! Ne me demandez pas comment j’ai pu anticiper votre futur mariage, certaines personnes crieront à la fée du scénario, d’autres diront que je suis voyant mais au fond… Nous savons tous les deux que ce n’est qu’un sacré coup de bol de votre part ! »

Après quelques applaudissements, j’ouvris mon menu pour prendre un nouveau déguisement. Celui du Gaulois, mais sans voile.

« En plus pour vous, un Manteau Arbre de Vie et deux Roches de Golem ! Comme ça, on met de côté la vente ! »

Je lui envoyai tous les items sans lui dire ce qu’elle me devait. Si elle était honnête, elle me donnerait ce qu’il faut. Si elle était très radine, elle ferait comme si de rien n’était.

« Ensuite, concernant le marché noir, je vous avoue que je n’ai entendu que des bribes de conversation par-ci par-là parmi les joueurs, sans plus. »

Je fis alors briller mes lunettes avec un immense sourire d’enfant.

« Enfin, enchanté, moi, c’est Ari, A-R-I, Couturier. »

Je lui présentai ma main droite sans perdre ma face amusée. Mes binocles ne cessaient de clignoter.

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Je devais l'admettre, il m'a pris au dépourvus, pourtant j'étais persuadé qu'Ari étais un prénom de fille. Je devais l'admettre, il m'a pris au dépourvus, pourtant, j'étais persuadé qu'Ari étais un prénom de fille. Bien que je refuser de l'admettre. En vrai, je ne suis peut-être pas digne d'être chevalier et je ne suis peut-être pas faite non plus pour me battre... À plusieurs reprise durant l'affront...

Alors que je dériver sur le flot de mes pensées la voix d'Ari me fit revenir sur terre. C'était sûrement parce que j'étais à l'ouest, mais il ne me semblait pas avoir entendu de prix pour la magnifique robe qu'elle portait, enfin qu'il portait, je voulais dire.

Je ne voulais pas profiter de la situation et lui versa 4 000 cols dont 500 de plus pour la robe. Quoi que je n'étais pas sur des prix et espérer que cela suffise sincèrement et valida la transaction. Les infos qu'il avait sur ce fameux marcher noir n'étaient pas bien grandes ce qui était dommage, mais plus que suffisants pour émettre quelques suppositions. Serrant sa main tout en se présentant de nouveau et s'excusant de la méprise.

À mon avis, nous devrions commencer les recherches du côté des tavernes nous y apprendrons bien quelque chose d'intéressants. De plus, je pense que la compétence négociation nous sera utile qu'en pense tu ? Par où souhaite tu commencer les recherches ?

Hrp:

La demoiselle ne s’était vraiment aperçue de rien. Elle semblait à la ramasse de toute façon. Alors que je pensais qu’elle allait beaucoup parler suite à ma révélation, elle ne fit que contempler le vague d’un air affligé.

Je trouvais cela étrange.

Une personne normale aurait rigolé, et demandé la raison précise de la blague. Nous étions dans un jeu sérieux, un jeu dans lequel nous risquions notre vie. Les blagueurs n’inondaient pas les rues, surtout celles du premier étage. J'étais déçu qu'elle ne réagisse pas plus que cela. Malgré son précédent flot de paroles sur un futur heureux événement, se sentait-elle mal ?

Elle finit par se confondre en excuses tout en serrant ma main tendue. Elle accepta ma robe et mes objets, en réglant ce qu’elle me devait. En la remerciant, je fis mine de ne pas du tout prêter attention à la belle somme qu’elle m’avait versée en fermant rapidement la fenêtre d’échange. La robe, sans bonus, ne m’avait quasiment rien coûté. J’étais donc plus que satisfait de mes gains de la journée.

Et cette dernière n’était pas terminée !

« Oh, vous avez Négociation du coup ? Effectivement, ça devrait faciliter les choses, c'est cool ! »

Ce fut ce moment que choisit Ichigo pour faire son entrée. Elle s’avança vers nous lentement, dos légèrement voûté et joues rouges.

« Bonjour, Snow ! Je m’appelle Morango, je suis une amie de Ari. Enchantée ! »

Elle marqua une petite pause et se pencha en avant en guise de salut japonais.

« Tu dois t’en rendre compte, mais j’ai fait la voix de mademoiselle Ari. Peux-tu me pardonner pour ça ? J’ai essayé de l’empêcher de t’embêter mais il est vachement têtu… Pour tout te dire, il m’a fait tourner en bourrique pendant une semaine, l’enflure !! »

Elle me fusilla de son regard aussi noir que les mèches de ses cheveux. En réponse, je souris et relevai la tête pour marquer ma fierté.

« Haha, grâce à moi, tu sais qu'c’est un rôle qui te sied super bien, celui de la bourrique ! »

Je relevai mon avant-bras au bon moment pour qu’il se prenne les petits coups que Ichigo prévoyait de me porter au visage. En ne cessant de sourire et de me protéger, je m’adressai ensuite à la combattante aux cheveux dorés, et Ichigo cessa de me frapper pour m’écouter.

« Je pense que vous avez raison pour le marché noir. On peut commencer par les tavernes malfamées de l’étage. Selon les informations qu’on trouve, je pense que nous pourrions après aller au quinzième étage. »

En entendant mes deux derniers mots, mon familier apparut à la vue de tous et se roula par terre en sortant la langue. Je me penchai vers elle et lui murmurai d’un ton enjoué.

« Plus tard, plus tard, promis, juré. »
« Elle-est-vraiment-trop-mignonne-quand-elle-fait-ça-ooooh… ! »

Ichigo avait l’habitude de parler très vite lorsqu’elle disait des niaiseries. Je me tournai vers elle.

« En fait, ça t'dit de venir avec nous ? »
« Euh… Ça peut être dangereux non ? »

J’activai Négociation. Je n’avais pas envie de me retrouver seul avec la joueuse en armure. Je les voyais bien alimenter seules des conversations futiles.

« Mais nooon, pourquoi tu voudrais que ça l'soit ? Ce s’ra seulement hyper excitant comme recherche ! Peut-être que tu trouveras de supers items en plus !! Allez viiiiiiens ! T’as rien à faire en plus ? »

La jeune fille fit mine d’hésiter et de reculer. Je lui fis un sourire en coin en roulant des yeux.

« On pourra se faire pardonner notre mauvaise blague si on aide Snow à trouver son bonheur. »

Elle finit par céder et je lui ébouriffai gentiment les cheveux en stoppant mon geste pile au moment où elle allait violemment me repousser. Elle faillit alors perdre l'équilibre.

« Parfait ! On vous laisse faire Snow, allons à la première taverne et comptons sur votre compétence pour trouver des infos ! »

Je laissai la cruche mener le pas.

Snow :

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**Invité** est Invité

Bien que Négociation allais sûrement nous aider d'une manière ou d'une autre rien nous affirmer pour autant. Surtout que je n’étais pas sur qu'on allais obtenir d’information nous permettant de glané quelques informations sur la localisation du marché. Mais une chose est sur c’est qu'une fois qu'on aura atteint le dit endroit ma compétence nous permettra d'avoir de bon prix malgré que ma compétence ne sois très élevée.

C'est alors qu'une nouvelle personne arriva une joueuse cette fois et non un joueur déguisé en joueuse, enfin j’espère pas me faire avoir une seconde fois. Elle se présenta tout en s’excusant. Elle se nommé Marango et avais fais la voix féminin d’Ari, ils avaient sûrement utilisés un cristal d’enregistrement audio. Mais pour le moment notre meilleur piste étais de récolter des informations dans les différentes tavernes. Mais il se pourrais que se sois dangereux. Un coup d’œil rapide sur les deux joueurs face à moi me fit dire qu’ils étaient plutôt proche sûrement arrivés ensemble dans ce jeu mortel.

La meilleur solution serais qu’on forme un groupe sa me permettra de garder un œil sur leur barre de vie S’il y a des combats.. Ari pourra sûrement se débrouiller mais cette Morango j’en étais pas aussi sûr. Donc ma principale tâche sera de protéger l’ami d’Ari qu’il protégera sûrement aussi. Après leur avoir proposer de former un groupe et d’avoir envoyé l’invitation je pris la tête du groupe en direction de la taverne la plus proche. Gardant une main sur la garde de mon épée prête à la dégainer.

Ari:

J’avais échangé ma tenue étrange par des vêtements plus banals. Snow était la seule personne à m’avoir contacté pour le marché noir donc personne d'autre n'aurait besoin de me reconnaître. Une question me vint alors : étions-nous les seuls à ne pas savoir où il se trouvait et ce qu’il contenait ? Ou peut-être que cela terrifiait les autres joueurs ?

Non.

Je pensais plutôt que mon message n’avait pas été pris au sérieux. Après tout, c’était comme si dans la réalité, je disais : « bonjour, je vais chercher le gros groupe de dealers du coin, ça vous tente ? ». Qui voudrait faire ça seulement pour le plaisir, seulement pour savoir sans forcément vouloir démembrer le groupe, le rejoindre ou acheter ses produits ?

Personne.

Je me demandais même pourquoi la blondasse était intéressée par cette recherche. Peut-être faisait-elle partie du groupe et désirait-elle m’induire en erreur, me mener sur une fausse piste ? Cette hypothèse était assez probable au final.

Déjà, elle s’était foutue de moi par rapport à mon genre. Ensuite, elle ne savait rien sur le sujet. Et enfin… Je ne comprenais pas du tout pourquoi elle menaçait à tout moment de dégainer son arme. Nous étions en Safe Zone et, même si quelqu’un nous agressait pour récupérer tout notre inventaire, il y avait assez de joueurs pour l’en empêcher. Ce n’était pas avec ce genre de comportement que nous réussirions à mettre en confiance les personnes que nous croiserions.

D’ailleurs, je me demandais bien à quoi lui servait sa compétence de Négociation dans notre situation. Elle donnait l’impression de taper avant de poser des questions. Ichigo elle-même exprima son incompréhension face à sa prudence exagérée en me faisant de grands yeux ainsi qu’une bouche de travers.

Nous étions tombés sur un phénomène assez ennuyeux. Soit la cruche était vraiment débile, soit elle n’était effectivement pas là pour m’aider.

Super. Dans les deux cas, je suis entouré de deux casse couilles.

Je laissai galamment Ichigo suivre la blonde en armure dans la taverne avant d’y entrer à mon tour. Je leur fis signe de s'asseoir à une table près de la porte d’entrée et attendis qu’une serveuse arrive pour commander ce qu’elles désiraient.

« C’est moi qui offre, prenez tout ce que vous voulez ! »

La brune ne se fit pas prier et elle demanda assez de boissons, et même de la nourriture, pour quatre personnes. Tout ça pour tester d'autres choses sur mon familier et m’embêter.

Malheureusement pour elle, le lieu était mal choisi pour dépenser énormément d’argent : il était loin de représenter la taverne la plus prestigieuse du premier étage. Cependant, même si à cette heure, il y avait peu de personnes dans le bâtiment, midi approchait, et il serait sans doute bientôt plein grâce à ses prix attractifs.

« Qu’est-ce qu’on fait en fait Ari ? »
« Ben… Tu vas parler beaucoup comme d’habitude, et moi, je vais t’écouter. Rien qui change de l'ordinaire, quoi. »
« ... »
« Sois pas timide, allez, active ta compétence « a faladora chiata » ! »
« Pff, tu me saoules. »
« Sérieusement, t’es sur quelle recette en ce moment ? T’as besoin de quels ingrédients ? »

Il ne lui en fallut pas plus pour commencer un monologue sur la cuisine.

Tête droite, je la regardais dans les yeux avec un petit sourire. Mais au lieu de l’écouter, je misais sur mon audition amplifiée pour suivre les quelques conversations animées ou chuchotées des autres clients de la taverne.

Pour l’instant, il n’y avait qu’un groupe de quatre joueurs assis au bar, deux personnes dans un coin reculé de la pièce et une fille qui rageait entre ses dents en parlant du retard de son copain. Si le groupe le plus étendu parlait assez fort pour qu’une Ichigo silencieuse - un animal assez rare dans le coin - puisse apprendre qu’il comptait chasser les araignées du dixième étage, je tendis l’oreille pour comprendre les phrases murmurées par les deux personnes du fond.

Le sujet qu’elles abordaient était-il le marché noir… Ou quelque chose de totalement différent ?

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Messages : 3686 Date d'inscription : 12/01/2014

Les deux joueurs du fond sont d'ailleurs en train de parler allègrement de leur envie d'aller défaire le boss de l'étage, l'air goguenard. Ils ricanent comme deux lycéennes, parlant de comment ils allaient se préparer pour la bataille, rien de bien intéressant au fond...

Quoi que ?

- et l'autre crétin là qui espérait qu'on allait l'aider ahahah, il a de la chance qu'on l'ait pas buté hein ?
- Un joueur orange avec soi-disant autant de cols pour payer quelqu'un pour prendre une quête, c'est louche, on aurait dû prendre l'argent et se barrer.

Ils parlent un peu plus fort à mesure qu'ils s'extasient sur leur combat à venir...

Ma chance était légendaire. Ce qui venait de se produire n’était qu’une nouvelle preuve de ce fait. Un joueur au curseur orange était le mieux à même de savoir où se trouvait le marché noir. Dire que je n’avais même pas pensé à demander des informations à Zadokieru… ! En même temps, elle m'avait montré son ignorance sur le jeu plusieurs fois.

Je réfléchis à toute allure sur ce que les joueurs venaient de dire.

Un PK demandait de l’aide pour récupérer une quête aujourd’hui. Pour quelle quête pouvait-il se mettre autant en danger ?

Ce n’était pas celle du Boss de l’étage, elle était disponible à tous en allant juste devant le labyrinthe. Ce n’était pas un des jeux non plus : nous n’étions pas le week-end et de toute façon, aucun joueur orange ne pouvait y prendre part car ils se déroulaient en ville. Ce ne pouvait être les quêtes d’Alchimie non plus. Les rabais qu’elles offraient ne lui seraient utiles que s’il avait un complice au curseur vert, ce qui n’était visiblement pas le cas. Quant à toutes les autres quêtes, je ne voyais pas en quoi les récompenses qu’elles offraient pouvaient valoir le coup à ce niveau du jeu.

En tout cas, si ce joueur orange l’était depuis assez longtemps.

Cela fut suffisant pour éveiller ma curiosité.

En préparation à ce qui allait se produire, j'ignorai le message de Nadir et envoyai un message privé à Zadokieru ainsi qu’à Isaac. Ce dernier ne reçu que le mot « help » accompagné de l’indication « premier étage ». Nous ne nous étions envoyé de message de ce genre que cinq fois depuis le début de notre emprisonnement ici.

Je me levai et m’approchai de leur table.

« Bonjour. Désolé de vous déranger mais, j’étais en train de m’entraîner à l’Ecoute et je vous ai entendu parler d’un PK. Vous pourriez me dire où vous l’avez vu ? »

Je leur avais parlé d’un air grave et déterminé, et attendais patiemment leur réponse. La ville du premier étage était immense et constituée de plusieurs sorties. Je n’avais pas du tout envie de perdre mon temps à le chercher, d’autant que cela pourrait lui permettre de m’échapper.

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Messages : 3686 Date d'inscription : 12/01/2014

Les deux joueurs se regardent et se mettent à ricaner :

- Pourquoi Demi-portion t'as décidé de te mettre à la chasse ? Tu crois pas qu'un si gros gibier c'est trop pour toi ? T'es quoi, niveau 10 peut-être ? Non aller quand même... 15 je dirais, pour avoir autant d'assurance.

Les deux imbécile s’esclaffèrent, mais malgré tout, le deuxième, sans doute un peu moins idiot que son comparse s'arrêta rapidement :

- Il est juste à l'entrée de la ville, en partant par la grande porte nord là. Tu devrais pas pouvoir le louper mon gars. Soit prudent quand même, il avait pas l'air commode.

Le premier fit le malin tandis que l’autre me donna ce dont j’avais besoin. J’abandonnai alors mon visage grave pour retrouver un sourire aussi idiot que l’un des deux joueurs me faisant face.

« Haha, j’suis niveau 45 alors ça d’vrait aller. Merci de vous inquiéter. Je m’appelle Ari A-R-I et j’suis Couturier donc si jamais vous voulez mieux vous saper, hésitez pas à m’envoyer un message privé. Et pis, si vous vous pissez d’ssus à l’entrée d’la salle du boss, prévenez-moi, j’accourrai ! »

Je levai la tête et une main vers le plafond, les joues rouges et le regard brillant.

« Tel le prince sur son cheval blanc qui part sauver les pucelles princesses ! Aaaah… C’est si beau ! Bref. Merci pour les infos et bon courage pour la suite ! Je déconnais pas hein, si vous êtes en danger, appelez-moi. »

Je leur fis un dernier sourire avant de retourner vers mon groupe pour récupérer la princesse.

« J’ai peut-être une piste mais faut que j’me dépêche. Vous pouvez quand même laisser vos oreilles traîner ici ? Je vous enverrai un message quand j’aurai plus d’infos. »

La cruche voulut venir avec moi mais je la dissuadai d’un simple geste et fis comprendre d’un coup d’œil à Ichigo qu’il fallait qu’elle la garde à l’œil. Même s’il était possible qu’elle fut la copine de l’adolescente « adorable » aux cheveux roses que j’avais rencontrée, on n’était jamais trop prudent. Si c’était une traîtresse, je ne voulais pas me retrouver à deux contre un.

Je m'en allai pressé en ignorant d'un grand sourire confiant la grimace effrayée de la brune qui déclinait l'offre de mission que je lui offrais.

La princesse accepta de grimper dans l’une de mes multiples poches, poches que je remplis de potions et de poisons en tout genre sur le chemin vers la grande porte Nord.

Lorsque je fus à proximité de la sortie, je m’aidai une nouvelle fois de mon ouïe pour détecter les battements de cœur du joueur. S’il n’était finalement pas seul, je le saurais. Et il ne pourrait pas me prendre par surprise.

Je m’approchai à une vitesse normale de la porte. Comme pour Zadokieru, je comptais me faire passer pour un imbécile heureux ne connaissant pas les PK. Je dépassai donc la Safe Zone tout en regardant autour de moi comme un amoureux de la nature et de l’architecture.

Allait-il m’aborder ou allais-je devoir le trouver et engager les politesses ?

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Messages : 3686 Date d'inscription : 12/01/2014

Mais aux alentours de la ville... Pas le moindre bruit suspect, ni de bruit de joueur. Par contre, une jolie meute de cinq "Roaring Wolf" n'est pas loin...

Fuir, combattre... Combattre fuir... Chercher autre chose ? C'est à vous de décider joueur...

Ma deuxième hypothèse fut évidemment la bonne… Si le joueur avait besoin d’une personne, il n’allait pas rester à l’entrée de cette porte indéfiniment. Dommage, moi qui pensais que ça allait être facile.

J’entendis leurs grognements avant de voir le pelage tacheté des loups. Ils n’étaient que cinq mais je savais qu’il suffisait d’un hurlement pour en voir arriver plein d’autres. Et une fois à terre, sans arme, et bousculé de toute part, il était bien difficile de se défaire de ces ennemis, même en ayant quarante niveaux de plus qu’eux.

Je soupirai tout doucement avant de laisser ma petite princesse descendre et de me diriger vers eux en courant.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!!!!!! »

Même s’il était à une autre porte de la ville ou un peu plus loin, peut-être que le joueur au curseur orange entendrait mon cri de guerre et viendrait voir ce qu’il se passait ici ? Je l’espérais en tout cas…

Grâce à mon cri, les bêtes s’étaient tout de suite retournées vers moi et m’avaient chargé. Malheureusement pour elles, ma vitesse était plus élevée que la leur. J'avais plus qu'un avantage. Grâce aux données de Poulet Fumé, je savais que je les détruisais en un coup. Je décidai donc de ne pas utiliser de Sword Skill pour ne pas perdre de temps.

J’embrochai le plus vif en faisant passer ma lame dans sa gorge d'un seul coup net. Je l’enlevai rapidement pour frapper à nouveau, et remarquai l’immobilité du deuxième. Au moment où j’allais me dire que mon caméléon faisait bien son job, deux loups bondirent sur moi.

Je tentai de parer l’attaque de l’un en repoussant ses crocs à l’aide de mon katar. Malheureusement, ses canines s’enfermèrent autant contre ma petite arme que contre mes doigts. Je les serrai pendant que l’autre essaya de m’arracher un bout de mon flanc gauche.

Je lui envoyai un coup de pied pour le repousser avant de sauter de toutes mes forces pour que son compère me lâche la main. En l'air, je vis le corps inerte du quatrième ennemi ainsi que les attaques répétées de mon familier contre les loups qui m’avaient touché.

Alors que je retombais, je mis ma lame entre mes pieds. Elle se planta dans le dos d’un de mes assaillants une seconde plus tard et, ultérieurement, explosa la joue de l’autre après pronation et antépulsion de mon bras armé.

J’enlevai ensuite aisément la vie des deux derniers, à terre à cause de paralysie.

« Parfois, t’as vraiment pas de bol. »

Cette phrase était à l’attention de l’Impératrice. J’avais entendu plusieurs fois sa langue claquer sans qu’il ne se passe rien. C’était rageant.

J’entendis son soupir de péteuse alors que je parcourais la distance qu’elle avait prise pour éviter de se faire détecter et manger par les loups.

Je suis tellement dégoûté de pas pouvoir te bouffer parfois. Connasse.

J’étais toujours à l’affût du bruit qui pourrait trahir la présence du PK. Je décidai de me rendre à une autre porte de la ville, la plus proche d’ici. Peut-être y serait-il…

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Messages : 3686 Date d'inscription : 12/01/2014

Au portail suivant, un groupe de joueur est attroupé autour d'une chose impossible à distinguer sans vous approcher.

Un peu plus près.

Encore.

Aller encore un effort...

Voilà... Vous admirez un magnifique joueur au curseur orange, en position foetale et qui est en train de se faire frapper par le groupe.

- Mais arrêtez je vous dis, j'ai juste besoin d'aide pour prendre une quête bordel ! Je vous veux pas de mal ! J'ai de quoi payer dégagez !!

Pourtant, même si les joueurs le frappe, la vie du joueur ne semble pas baisser de beaucoup... Soit il est très très très fort, soit le groupe est particulièrement nul. Et vous ? Vous avez envie de tabasser du PK ou c'est plutôt la curiosité qui prend le pas dans votre cas ?

...

Si c’est pas celui qui est en train de se faire défoncer, je ne sais pas qui c’est.

Je me dépêchai d’atteindre le groupe afin de vérifier mon hypothèse, et de mettre fin à ce lynchage collectif. Heureusement, les joueurs au curseur vert n’étaient pas assez nombreux pour que je ne puisse pas voir le visage de leur victime. En le voyant, je me mis à crier en mêlant surprise, appréhension et autorité dans mon ton. Les deux premières étaient feintes.

« OH MAIS ! C’EST SHISHA* ! HÉÉÉ ! Stop, stop, STOP ! S’il vous plait, arrêtez, s’il vous plaît !! »

Je me mis entre le joueur orange et les autres, mon arme rangée et mes bras tendus en signe de protection. Avant cela, j’avais fait un regard qui voulait tout et rien dire au joueur orange. S’il n’entrait pas dans mon jeu, nous serions sans doute deux à nous faire pourrir.

Et merde…

Shisha… C’était le seul pseudo que j’avais trouvé… Est-ce que ça allait passer dans cette situation ? Au cas où ils connaîtraient déjà son nom, je pouvais toujours dire que c'était le surnom débile que tout le monde lui donnait.

J’activai Négociation et pris le ton le plus persuasif que j’avais en stock pour avoir plus de chances de convaincre mes interlocuteurs violents de me laisser seul avec lui.

« C’est pas un meurtrier ou un agresseur, les gars. Il s’est encore mal coordonné avec un pote pendant un combat et il l’a touché, c’est tout. Je vous assure, il vous veut rien de mal, il dit la vérité ! »

Je les fixai pendant un instant. Mon regard était droit et brillant de détermination. J’espérai qu’ils s’en iraient.

Mais malgré cet événement et tous ces interlocuteurs, mon cerveau carburait. Mon explication était totalement plausible. Peut-être que cela était vraiment arrivé au joueur orange. Peut-être que la quête qu’il désirait faire était « le bon samaritain », cette quête qui se trouvait au quinzième étage et permettait de regagner son curseur vert au bout de trois erreurs d’inattention ? Peut-être demandait-il de l'aide pour qu'il se téléporte au bon palier.

Si c’était le cas, je mettais ma réputation en danger pour rien parce qu’il y avait un risque qu’il ne sache pas du tout où se trouvait le marché noir…

*Shisha veut dire « victime » en japonais.

Messages : 3686 Date d'inscription : 12/01/2014

Le petit groupe de joueurs vert s'arrête un instant pour vous écouter, mais ils reprennent bien vite leur lynchage alors que le "leader" du groupe, s'approche avec un air goguenard :

- Hey si c'est ton pote, tu veux ptet payer pour qu'on le laisse tranquille non ? On a besoin de 1000 cols chacun ! Alors, prêt à aidé ton Shisha ?

Pendant ce temps, le joueur orange vous regarde droit dans les yeux avec un sourire en coin et vous fait signe de refuser... Sa barre de vie n'a toujours que très peu baissé, ce qui veut dire qu'il est clairement plus puissant qu'il n'en a l'air.

« … Mille cols chacun ? »

Je plissai les yeux avant de faire une flexion latérale du dos très exagérée. Le sourire, les prunelles et la jauge de vie stable du joueur au curseur orange étaient clairs quant à la réponse que je devais fournir. J’activai à nouveau mon talent de fin négociateur.

« Euh… Je vais faire mieux parce que, en effet, vous avez clairement besoin d’un nouvel équipement. R'gardez-moi cette jauge, elle baisse de que dalle ! Je suis couturier, j'vous fais la totale gratuitement dans la semaine si vous arrêtez d’emmerder le Shisha. Ça vous va ? »

Alors que j’attendais des ricanements, des mines outrées ou une réponse positive, une ombre noire très foncée me protégea du soleil. Je me retournai d’un coup pour me retrouver face à mon paladin étranger, baraqué, totalement équipé et effrayant.

Isaac.

Je lui fis le plus grand sourire d’enfant que j’avais en stock. Il arrivait au bon moment.

« Aaaaaah ! Tu m’as rejoint ! »
« Hmph. »

Il resta de marbre tandis que je parlais à toute vitesse. Il détestait ça. Il haïssait tellement le blabla, encore moins celui qu’il ne pouvait comprendre, que je voyais ses traits s’étirer d’agacement à mesure que je bavardais.

Je faisais ça à chaque fois que j’étais en mauvaise compagnie et qu'il était à proximité. Généralement, cela fonctionnait, mes interlocuteurs s’en allaient.

Je pointais du doigt mes chieurs du moment et le regard aussi brun, énervé et intimidant de Isaac se posa sur chacun d’entre eux. Ses poings se fermèrent sur sa hache et son bouclier.

« Ces types sont pas trop sympas avec Shisha, mais r’garde, leurs coups lui font rien, ils doivent être super faibles. … Ah non ! On les intimide pas et on les défonce pas. C’vraiment courageux et honorable d’quitter la Safe Zone, et même d’vouloir protéger la populace contr’ les curseurs orange. Même si, là, ils s’en prennent pas à un vrai. Tout l’monde peut faire des erreurs. Mais nooooon, on va pas leur péter la tronche, calme-toi ! On est haut niveau, on risquerait d’les buter sur l’coup… J’leur ai proposé un deal, j’attendais la réponse avant qu’t’arrives ! »
« Hmph. »

Je me tournai vers le chef des joueurs verts, et Isaac m’imita. Que pouvait-il faire d’autre après tout ? Il n’avait rien pigé à mon baratin.

« … Alors ? Vous acceptez ma proposition ? Allez soyez sympas ! »

J’attendis la réponse en faisant un grand sourire faussement gêné.

**Invité** est Invité

Thelos faisait profil bal. Un jour comme un autre, depuis qu’il était parti à la poursuite de Akihide et de ses PK. Pourtant, il avait besoin de matériel et était revenu à la Ville de Départ pour s'approvisionner. Ironiquement, c'était sur une des rues principales, qui débouchait sur son chemin préféré, celui qui partait d’une des portes de la ville pour serpenter à travers le premier palier, grimper sur l’une des îles flottantes jusqu’à atteindre l’Oppidum des Lames. Le QG était une véritable forteresse, dominant de sa stature une bonne partie des environnements. Cheminer tranquillement sur ce sentier, les mains dans les poches, lui manquait. Il y avait dans sa bouche un gout d'insouciance morte, dont il doutait un jour de retrouver la saveur.

Il venait tout juste de sortir d'une des échoppes de la ville, et s'engageait vers une des portes pour sortir. « La porte des Lames » avait été son surnom aux heures de gloire de la guilde. Etait-ce toujours le cas ? Les nouvelles des Lames se faisait rare, et cela faisait maintenant longtemps qu'il n'avait plus vu leur drapeau flotter.
Après toutes ces semaines, tous ces mois passés à traquer et tuer des Player Killers de manière méthodique, souvent dans des environnements peu agréables, retrouver la paix du premier étage était bienfaisant sur le moral de Thelos. Plus de ténèbres, plus de combats, juste la paix et la tranquili…

- Hmph.

Thelos arqua un sourcil, et arrêta lentement de marcher. Il n’était pas le seul, d’ailleurs, ce petit attroupement juste devant une des portes de la ville commençait à intriguer du monde. Et pour cause. Le regard du Blood Bearer se durcit instantanément en constatant la couleur d’une des personnes impliquées. Orange. Tant pis pour sa paix, on dirait. Sa main se leva et se referma sur la poignée de son arme, la tirant du fourreau qu’il avait laissé tomber bas sur l’épaule.

Curieux et attentif, il observait la scène. Quelque chose ne collait pas. Qu’un Player Killer soit assez audacieux pour se promener sur le chemin emprunté tous les jours par la guilde des Lames était déjà une insulte cuisante. Mais qu’il vienne aux portes de la Ville de Départ ? Ça, c’était autre chose d’autrement plus notable. Et problématique.

Plus curieux encore, un joueur surtout, au curseur vert, semblait le défendre contre trois autres. Un vert qui défendait un orange ? Ça n’avait pas vraiment de sens. L’ensemble de la situation semblait ubuesque à souhait. Pire encore, vu la tronche de rhinocéros énervé que tirait le type à la hache, la situation risquait de dégénérer.

Thelos approcha de deux pas en avant et dégaina simplement sa claymore, exécutant un léger moulinet de son arme pour s’habituer à son poids dans la main. Autour de lui, plusieurs personnes reculèrent précipitamment. Le mercenaire vint simplement se mettre à une vingtaine de mètres des deux groupes, posa la pointe de sa claymore sur le sol et ses deux mains croisées sur la poignée, en une position d’attente. Le message était clair : il ne prenait pas physiquement parti pour un groupe ou l’autre, mais si l’un d’eux passait à l’attaque, alors son flanc serait exposé à une charge de sa part.

Ca lui déplaisait clairement de se mettre en avant comme ça, plutot que de rester parmi les passants effarouchés. Sans doute qu'en d'autres occasions, il ne serait d'ailleurs pas intervenu. Mais ici, sur ce chemin si particulier, alors qu'on pouvait voir au loin l'ombre de l'Oppidum, il sentait de nouveau en lui un sentiment devenu poussiéreux. La sensation du devoir, et de se battre pour un idéal plus grand que soi même.

Sa voix s’éleva, posée et profonde, puissante. Calme.

- J'ai du mal à tout à fait saisir pourquoi un Player Killer se trouve si près de la Ville de Départ, autant que j'ai du mal à saisir pourquoi un joueur vert le défend. En revanche, ce que je sais, c'est qu'il serait regrettable pour tout le monde de faire couler le sang ici. Vraiment très regrettable.

Ses mains demeuraient soigneusement posées sur la poignée de sa large lame.

Messages : 3686 Date d'inscription : 12/01/2014

Le petit groupe de bras et de jambes aimant frapper à tout va se regarde d'un air consterné. Ils avaient choisis la victime parfaite et voilà qu'un gamin leur offrait des services de couturier, qu'un grand gars taciturne l'avait rejoint et qu'un troisième gars à la mine sombre les menaçaient presque.

- Mais vous foutez quoi... C'est un pk les gars, un assassin, il a un curseur orange ! Il a forcément buter quelqu'un, cette histoire d'accident ça tient pas la route, pourquoi vous le défendez vous êtes débiles ou quoi ?? Puis c'est quoi cette menace là, tu te prends pour qui ? Un combattant du front peut-être ? Raté, ils viennent quasiment jamais ici, ce crétin a beau prétendre vouloir prendre une quête, il ment probablement, il a rien à foutre là !

- Ouais mais... c'est vrai que sa vie a pas l'air de baisser des masses, regarde-le...

En effet, le joueur au curseur orange, maintenant que le danger est écarté, se tient simplement assis et n'a pas fait mine de sortir la moindre potion ou le moindre aliment pour reprendre des forces. Il se redresse prudemment et s'éloigne de ses agresseurs pour s'approcher un peu de votre étrange trio, sans pour autant se tenir trop près :

- Bon, puisque votre groupe est stupide, je vais m'adresser à mes sauveurs. J'ai une quête à prendre dans cette ville, mais les foutus gardes ne me laisse pas entrer. C'est juste une course rapide que je rémunère. Le prix est à discuté, en cols, en ressources, en infos... C'est vous qui voyez.

Thelos Aeterna.

Un joueur aussi immense se remarquait de loin. Un joueur combattant menant les troupes à l’assaut des Boss encore plus. J’avais entendu de nombreuses rumeurs sur lui. Je pensais qu’il avait disparu, qu’il était mort dans un étage élevé, mais non. Il se tenait bel et bien devant moi, accompagné de sa Claymore légendaire.

Et Merde.

J’avais entendu dire qu’il ne portait pas les Player Killers dans son cœur. Cela dit, il ne semblait pas vouloir attenter à la vie de ma potentielle source d’informations.

Celle-ci, lasse, se leva pour discuter, comme si personne ne voulait lui prendre la vie. En même temps, ses assaillants lui faisaient si peu de mal que c’était tout comme. Même si je le laissais ici tout seul, j’étais persuadé qu’il m’attendrait tranquillement sans aucune peur.

J’éclatai de rire malgré moi, et ignorai à mon tour les curseurs verts violents.

« Ah quelle situation… ! OK, je veux bien te la faire cette quête, Shisha ! Pour la rémunération, j’attends des informations ! Qu’est-ce que je dois faire ? »

J’avais l’intuition que la quête à laquelle il souhaitait répondre constituait une information en soi. Il était évident qu’il était à un niveau élevé. Je ne voyais aucune quête du premier étage pouvant lui apporter quelque chose de très intéressant.

Peut-être que cette quête était donnée par un joueur, et non par un PNJ’s. Comme il s’agissait d’une course, cela pouvait-il avoir un lien avec le marché noir ?

Je hochai intérieurement les épaules. Je verrais bien. Il me fallait seulement satisfaire toutes mes curiosités du jour. J’allais me garder de lui donner les sujets des informations qui m’intéressaient pour le moment. Je ne savais pas quoi penser de Thelos Aeterna.

Messages : 3686 Date d'inscription : 12/01/2014

Jetant un dernier coup d'œil presque dédaigneux sur le groupe de justiciers autoproclamés, "Shisha" hoche la tête à votre proposition.

"Je dois retrouver un client près du Château de Fer Noir, le long de la façade est. Il a un paquet à donner à quelqu'un d'autre, il vous dira qui. Revenez me voir quand vous aurez tout ça. Simple, non ?"

Il hausse les épaules d'un geste las, comme pour dire "je ne fais de mal à personne, vous voyez ?" et soupire exagérément avant de poursuivre, plus bas.

"Pour prendre contact avec notre homme, dites lui simplement que les pommes de Taft sont rouges en cette saison. Il saura que vous venez de ma part."

Sur ces derniers mots, il met les mains dans ses poches, signalant à tous les joueurs verts ici présents qu'il ne compte pas bouger de là jusqu'à votre retour, quoiqu'il arrive.

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