Le 14/07/2023
Étage 1
8h00

La nuit du 04 Juillet, alors que nous fêtions le jour de l’Indépendance des États-Unis, un de mes potes Américains était revenu de l’étage 25 tout blême. Amoureux de l’adrénaline et des films qui provoquaient sa synthèse, il avait pris l’habitude d’y aller la nuit pour se faire peur. Sauf que cette fois-ci, il avait vraiment cru y rester.

Je lui avais servi à boire et lui avais proposé la nourriture que j’avais mais il n’avait rien accepté. Les larmes aux yeux, il nous avait raconté sa mésaventure en bafouillant et en tremblant. C’était la première fois que nous le voyons comme ça. Un homme bien bâti, dans cet état... Je l’avais écouté avec beaucoup d’attention.

Il pataugeait dans les marais lorsqu’il avait vu l’ombre immense d’un monstre redoutable et terrifiant. Dopé par la nouveauté et l’adrénaline, il avait tenté de le combattre. Mais l’environnement n’était pas à son avantage. Les marais, la peur et un Tronkatueur avaient entravé ses mouvements et sa réflexion. Le joueur avait failli y laisser la vie : s’il n’avait pas eu de cristal de téléportation à ce moment-là, il serait mort.

Il avait après parlé d’autres personnes qui, comme lui, appréciaient les sentiments d’horreur qu’inspirait l’étage et y allaient régulièrement. Il y avait eu des témoignages similaires et même des disparitions, mais très peu. Par la suite, il s’était mis à pleurer et nous avions fait de notre mieux pour le rassurer.

Intrigué, j’avais mené ma petite enquête. J’avais retrouvé et interrogé victimes et témoins, puis compris que le monstre (si ce n'était pas une illusion provoquée par l'envie de se faire peur ou par les ombres de la nuit) n’apparaissait pas tout le temps. Inscrivant les dates et les heures des agressions sur un calendrier, j’en avais déduit qu’il s’installait dans les marais les nuits de pleine lune.

Très intéressé et excité par ce nouveau mob et la confirmation de mes hypothèses, j’avais placé ma découverte sur les petites annonces en invitant d’autres joueurs dans ma quête. Inspiré, j’avais mentionné Halloween dans mon message. Cela collait particulièrement aux allures de l’étage et donnerait peut-être envie d’en savoir plus aux différents joueurs ?

Dans tous les cas, j’avais envie de vérifier tout ça dès que possible… Mais je n’avais pas le niveau pour. Cependant, j’augmenterais plus rapidement de niveau en étant bien équipé. J’allais donc me fabriquer un stuff digne de ce nom !

« Bonjour Maria !! Encore aujourd’hui, tu resplendis ! Aah, que tu es belle, que tu es chouette ! »

Tout sourire face à la vendeuse de tissus, je pris mon plus large sourire d’enfant pour Négocier.

« Du coup, je vais encore te prendre pleiiiin de matériel ! Je vais t’acheter deux mètres de tissu noir, beaucoup de cuir, et j’aimerais une bobine de fil doré, trois de fil ciré noir et des boutons. Ah, comme d’habitude, ça fait pas mal hein ? Tu voudrais bien me faire une petite réduction avec tout ça ? S’il te plaît ! Je travaille encore pour les pauvres enfants du quartier malfamé. Oui, celui-ci ! Tu serais vraiment un amour de contribuer encore à ce projet humanitaire. Je t’assure, depuis la dernière fois, tout le monde me parle de toi, on te remercie. Tu as dû avoir de nouveaux clients, et pas mal de succès ! »

Je continuai à complimenter la PNJ jusqu’à ce que, rouge tomate, elle cède. Ah, les femmes…

Mon butin en main, je me dirigeai vers le premier atelier sur mon chemin. Heureusement, il n’y avait personne. A l’avenir, j’obtiendrais ma propre zone de fabric' et, peut-être, j’ouvrirais mon magasin. J’utilisai trois bons gratuits et entrai dans une des pièces pour trois heures.

Aide à la modération :

J’avais déjà tout prévu. Premièrement, j'avais le niveau nécessaire en couture pour améliorer mes stats au maximum possible. Deuxièmement, je possédais tous les ingrédients qu'il me fallait pour me constituer un bon équipement. Enfin, je savais déjà à quoi je voulais ressembler. Pas à un plouc, comme ce Rienthal que je rencontrerais d'ici trois semaines.

Malheureusement, les couleurs des ingrédients de couture que j'avais récupérés sur les monstres n'allaient pas forcément ensemble. Il allait donc falloir tricher. C’était le challenge du métier.

Je posai sur la table tous les items qui m'intéressaient et les triai selon les vêtements que je voulais constituer. Une veste, des brassards, des mitaines, des jambières et des bottes courtes. Avec tout ça, j'avais décidé de parfaire mes habits de base. Mais je les ferais à la fin, car c'était le plus facile à faire : les stats ne jouaient pas là-dedans.

Je choisis de débuter par la pièce qui, instinctivement, me semblerait la plus moche. J'allais la cacher derrière les autres vêtements pour la rendre invisible aux joueurs. Il ne fallait pas qu'ils voient cette future horreur.

Je soupirai et mis de côté les ingrédients des vêtements que je constituerais plus tard. Après m’être déshabillé pour ne pas être gêné par mes vêtements, je m'emparai de la plus grande aiguille que je trouvais. Il ne fallait pas que je la perde dans les fourrures que je comptais coudre ensemble.

Je les divisai en deux pour faire diminuer leur épaisseur. Je décidai ensuite de continuer le découpage jusqu’à en faire des petites bandelettes tachetées. Je fis bien attention à n’écourter aucun poil. Ça rendrait la pièce encore plus moche.

J’enroulai le tout en veillant bien à garder la fourrure monochrome visible. Elle avait plus de chance de faire dire aux filles que mes vêtements étaient mignons. Je pourrais peut-être vendre les jambières plus facilement grâce à ça. Après tout, beaucoup de personnes aimaient les pandas.

Mais les fourrures ne suffisaient pas. Après essai sur une jambe, je coupais une carapace rouge en deux. Un côté pour chaque genoux. Coïncidence (je ne pense pas !), ils les épousaient parfaitement.

A l’aide de ma grosse aiguille, j’entamai l’ouvrage.

Après essai sur un genoux, et grâce à un fil épais et aux trous, je fixai la chitine aux fourrures de sorte à ce que ces dernières la cachent bien. A cause de l’épaisseur, il m’était plus difficile de faire entrer et sortir l’épine qu’avec des tissus normaux. Cependant, je n’en étais pas à mon premier projet et j’étais persévérant de nature.

Je cousus de plus en plus rapidement, ajoutant des ceintures très fines au passage. Je ne m’appliquais pas plus que cela. La pièce serait hideuse, qu’importait la précision de mes piqûres. Enfin… Chacun ses goûts.

La première jambière terminée, je m’occupai de l’autre en veillant à la symétrie des deux. Si ça n’allait pas ensemble en plus d’être affreux, je ne pourrais pas les vendre quand je n’en aurais plus besoin.

Je finis par l’essayage et, grâce à lui, je pus ajuster la largeur des jambières… Ce qui ne servait à rien car le système les adapterait à chaque joueur. Cependant, mon but était qu’elles soient invisibles sous mon pantalon donc le moins épais possible.

Un peu de fil et des minutes de plus me permirent de parfaire mon chef d’œuvre digne d’un Picasso monochrome : c’était vraiment laid.

Mais j’allais quand même les porter, pour ma sécurité. Heureusement, les fourrures étaient douces, rendant leur port très confortable. L’expression « mêler l’utile à l’agréable » prenait tout son sens, bien qu’on ne pouvait y insérer le plaisir des yeux.

Une fenêtre s’ouvrit et je dus nommer cette armure affreuse. J’avais oublié ce système idiot… J’étais nul pour nommer mes propres créations. Me basant sur l’apparence, je faillis insérer le mot « dégueulasse » dans son appellation. Je me ravisai à temps en pensant à sa vente future.  

Aide à la modération :

Muni de l’alêne ronde, je trouai deux fois le cuir Pyrogoblin découpé au préalable. Je profitai ensuite de l’alêne losange pour finir de le percer. Même si la griffe de couture était plus simple et rapide à utiliser, je trouvais les perforations résultantes moins belles que celles produites par les alênes.

Le cuir transpercé, je désépaissis les fourrures d’ours en m’y reprenant plusieurs fois. Comme pour les jambières, je voulais que mes brassards soient assez fins pour passer inaperçus sous les manches d’une veste.

Cela dit, cette pièce serait loin d’être moche. Je trouvais les couleurs du cuir et de la fourrure jolies. Elles allaient bien ensemble et iraient bien aussi avec la globalité de ma tenue. Cependant, lorsque je m’imaginais porter des brassards par-dessus mon manteau ou ma chemise, je me trouvais ridicule. D’où la nécessité qu’ils collent à ma peau.

Une fois satisfait, je séparai les pièces. Un brassard par bras.

Premièrement, je liai les fourrures au cuir à l’aide de deux aiguilles rondes et du fil ciré. Grâce à l’affinement des couches de poils, les bouts non aiguisés de mes instruments les piquaient sans mal. Selon la technique de la couture au point sellier, je passai les deux aiguilles l’une après l’autre dans les trous jusqu’à avoir fixé bout à bout les différentes pièces. Grâce à mon précédent perçage, j’eus l’impression de gagner du temps.

Les deux brassards terminés, j’essayai puis admirai mon travail avant que la pire idée de ma vie n’envahisse mon esprit.

Pourquoi ne pas broder ?

Ma motivation soudaine me surprit. Je détestais ça d’habitude. Afin de ne pas me décourager en cours de route, je choisis un motif simple : mes lunettes ! Sachant qu’elles étaient inutiles dans ce monde qui guérissait les pires handicaps, elles formaient mon signe distinctif.  

Je me dépêchai de commencer avant que la flemme ne prenne le dessus sur mon imprévu excès d’énergie. Je récupérai du papier sur lequel je produisis le motif en y faisant des petits trous. Pris d’inspiration, j’ajoutai une aiguille sur le verre gauche.

Les petits trous étaient collés à l’extrême. Je me connaissais, il fallait vraiment que ce soit petit, sinon, je ne le finirais pas.

Reportant le papier sur un des brassards, je me servis d’une grande aiguille pour piquer la feuille et le cuir. Je suivis mes propres annotations. Les lunettes ressortirent noires et je brodai l’aiguille grâce au fil d’or. Je m’obligeai à répéter l’opération pour le deuxième brassard.

C’était définitivement chiant, la broderie.

Cet équipement terminé, je pris une pause. Comme à mon habitude, je m’étirai bien en inspirant et en expirant profondément. Il ne fallait surtout pas me dégoûter de cette activité. Ça me ferait une occupation en moins pour lutter contre l’ennui et ma frustration sinon.

La première heure était passée et j’avais atteint le tiers de mes objectifs.

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Habillé seulement d’un caleçon de base, de mes nouvelles jambières moches et de mes nouveaux brassards, j’étais content que les salles soient individuelles. Je n’imaginais pas la tête des joueurs – et surtout des joueuses – s’ils me voyaient accoutré comme cela.  

Le premier étage était tellement grand et riche qu’il permettait à chacun de coudre ce qu’il souhaitait à l’abri des regards. Encore plus important, le matériel de couture à disposition était très varié. A part les fils, les tissus et les ingrédients provenant des monstres qu’il fallait ramener, les aiguilles de chaque épaisseur, les dés à coudre, les griffes de couture et les différentes alênes étaient présents. Après, je ne dirais pas qu’ils étaient de très bonne qualité et très agréables à utiliser. Leur simple présence était juste très appréciable.

Il n’empêchait que je voulais mon atelier.

Ma pause était terminée.

Après un dernier soupir, je me remis au travail. Prochaine étape : les mitaines.

Une nouvelle fois, je commençai par faire de nombreux trous dans les deux morceaux de cuir de taille égale après les avoir découpés. C’était la deuxième fois en une heure que je le faisais et je commençais déjà à me lasser. Heureusement, un nouveau challenge s’était ajouté : ajuster le cuir pour pouvoir y entrer mes doigts à protéger.

Malgré l’aide du système, ma nature perfectionniste m’obligeai à me compliquer la tâche.

A force d’allers retours des bandes de cuir de ma main à la table, j’accomplis ma tâche ardue. Puis, je passai un moment à contempler l’écorce étrangleuse.

Comment étais-je censé la coudre en fait ? Les bouquins de couture que j’avais mémorisés ne parlaient pas d’écorce. En même temps, coudre des trucs majestueux à partir de crottes de lapin était propre aux jeux vidéo. Les ingrédients de couture, de forge ou d’alchimie n’avaient de nom et de forme que pour que les joueurs soient capables de les différencier entre eux. Qu’ils aient du sens était tout sauf important.  

Grommelant dans ma barbe inexistante, je finis par me motiver pour y aller au pif. Enfin non, au « talent » plutôt. De toute façon, ma stratégie était d’augmenter ma précision. Cet équipement serait donc rapidement inutile. Il était alors parfaitement remplaçable. Et au pire, si je cassais l’écorce, j’avais d’autres ingrédients donnant exactement le même bonus. Enfin, il était peu probable que je la casse.

Je décidai donc d’y aller comme un bourrin. Soit, aux canines, à l’alêne, à l’aiguille et aux ciseaux. Bizarrement, mes dents n’eurent aucun effet sur l’objet. Quel corps pixelisé fragile possédais-je ! Cela dit, les autres objets finirent par le trouer et le couper en tout petits morceaux. Des bruits de craquellement savoureux parvinrent à mes oreilles. Jouissif. Dommage que cela ne provienne pas de mes os.

Pour chaque phalange, j’attribuai un morceau d’écorce. Le but était de les protéger, je trouvai donc cela logique. Je verrais bien comment le système traduirait mes idées en équipement portable de toute façon. Encore une fois, qu’il y ait une logique ou du sens n’était pas nécessaire.

Je liai donc écorce et cuir entre eux. J’usai pas mal de fil ciré dans le but que les petites croûtes ne puissent pas bouger d’un millimètre. Ce serait bête si, au moment de porter un coup de poing, ma protection tombait dans ma paume. Enfin… Je n’avais pas fait la quête pour apprendre les Arts Martiaux. Et il était probable que je ne l’essaie jamais, ou alors que je ne la finisse pas. J’étais loin d’avoir assez de patience pour ça.

L’intérieur des mitaines en cuir étant terminé, je dus refermer ce dernier en utilisant toujours la couture au point sellier. Après de nombreux autres essayages et découpes, je pus ajouter un nouveau vêtement pour cacher ma peau blanche.

Si j’arrivais à coudre avec ces gants, ça voudra dire que j’avais parfaitement exécuter mon travail !

Je ne m’arrêtai donc pas sur ma lancée et m’attaquai directement à la veste. Je savais que les bottes courtes allaient me prendre une éternité et beaucoup de patience et de concentration... Ça n’allait vraiment pas être de la tarte. Heureusement, le système était présent en soutien.

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Rebelote. J’utilisai l’alêne pour trouer le cuir de Bamboui.

Rebelote. Je désépaissis la toison pour pouvoir la lier au cuir.

Les mitaines en cuir ne me dérangeaient pas. Certes, elles me faisaient la paume très épaisse. Mais quand on cousait, on avait surtout besoin des doigts.

Grâce au dé à coudre et à mon expérience, je fis la veste très rapidement. Ce serait avec les détails que je galérerais peut-être un peu plus.

Je fis passer l’aiguille dans la toison puis dans un des trous du cuir de faon et je répétai les mêmes mouvements pendant un temps qui me parut très long. Je commençais sérieusement à me lasser. Sans compter qu’après, ce serait aux bottes… Je n’imaginais pas l’énergie énorme que tout cela allait me prendre. Mais je voulais en finir vite…

Je m’accorderais une pause sucré avant d’entamer les bottes.

La longueur de la veste était mi-longue. Je m’occupai des manches, de leurs revers, de toutes les reliures, et veillai à ce que mes brassards ne se voient pas.

Puis, je m’occupai des boutons et de leurs encoches. Je les cousus grâce aux tresses de cheveux violets. Ils n’en avaient pas l’air, mais ces longs poils étaient très résistants. Je les séparai en petites touffes que j’utilisai pour lier les boutons à la veste. Selon la disposition et la taille de ces derniers, je fis des petites coupures sur le cuir. Je boutonnai le vêtement pour vérifier que j’avais choisi les bonnes proportions.

Je fabriquai ensuite toutes les poches intérieures et extérieures ainsi que de quoi garder à porter de main, et cachées, des armes, des potions ou des cristaux. J’aimais les poches, j’en mettais partout. Il fallait seulement que la plupart soient discrètes et qu’elles ne détruisent pas l’esthétisme des vêtements.

Après un moment, je regardai de loin mon travail. Le cuir foncé rendait bien avec la toison d’or et les petits fils violets clair. Trouvant que les poches ne ressortaient pas assez, je brodai autour d’elles au fil doré. Ce fut rapide car je ne m’embêtai pas à trouver un motif stylé. Je fis juste le tour.

Sur ma lancée, je brodai à nouveau mon nouveau slogan à l’intérieur de la veste. Il prendrait place sur ma nuque mais ne serait visible que lorsque je ne le porterais pas. Donc lorsque je le vendrai. Ou quand je serai à moitié nu, comme durant ces dernières heures.

Satisfait de mon travail, je m’équipai. Je ressemblai maintenant à un pervers à moitié bien habillé.

Comme prévu, je pris une nouvelle pause pour m’étirer et inspirer profondément l’air frais du dehors. Les pauses, c’était vraiment important pour rester performant, motivé et acquérir de l’expérience. De nombreux RPG me l’avaient appris. La bonne blague !

Confortablement installé sur un banc, je mangeai une salade de fruit et bu un peu d’eau. J’aurais bientôt fini mes heures de travail.  

Aide à la modération :

La demi-heure de souffrance allait pouvoir commencer. Heureusement que le système m’aidait pas mal. Parce que dans la réalité, il était certain que jamais je n’aurais fabriqué de chaussures. Ou alors, tout sauf des chaussures de qualité comme je m’apprêtais à le faire.

Je commençai par le choix des bonnes coquilles. Heureusement, tout était à disposition pour connaître les dimensions et la forme des futures chaussures. Au crayon, j’annotai tout ce qui était important pour le découpage du cuir et les décorations sur les bottes.

Avec cela, je me constituai un patron qui m’aiderait à découper les différents éléments qui allaient former mon équipement.

Comme les ingrédients de couture que je voulais utiliser ne pourraient faire que partie de la décoration, j’utilisai les morceaux de cuir achetés précédemment à la PNJ. Un pour chaque chaussure. Je n’avais pas le droit à l’erreur concernant la découpe. En cas de problème, je m'étais payé d'autres morceaux de cuir.

Ciseaux en main, je suivis mon propre patron et scindais plusieurs fois les morceaux. Je laissai bien en évidence ces derniers à droite ou à gauche pour ne pas oublier ou me tromper de pièce lors de l’assemblage.

Je débutai celui-ci plus vite que prévu. Les ciseaux étaient bien aiguisés et le cuir de la marchande était plus facile à travailler que ceux que j’avais récoltés sur les monstres.

Je piquai donc les éléments petit à petit en m’arrêtant souvent pour observer mon travail. Je ne voulais aucun défaut sur ces chaussures… Elles seraient obligatoirement visibles et surtout, j’avais prévu de les garder très longtemps. Premièrement, parce que je n’augmenterais pas fréquemment ma vitesse. Deuxièmement parce que fabriquer des chaussures prenait beaucoup trop d’énergie. Cela nécessitait une méthode vraiment rigoureuse pour ne pas que le résultat soit médiocre.

Je pensais cela parce qu’il suffisait de faire une seule erreur de pliage ou un oubli de couture pour tout foirer dans la réalité.

Je finis d’assembler les différentes pièces de mon patron en veillant à ce que les superpositions de cuir ne créent pas de sur-épaisseur. Dans le cas où je ne le faisais pas, la sensation sur mes pieds serait vraiment désagréable tant au repos qu’en marche ou pire, qu’en course.

Les précédentes étapes terminées, j’ajoutai la pièce qui permettrait de coudre la semelle correctement. Je tirai comme un taré sur le cuir pour qu’il accueille plus facilement cette dernière et prenne bien la forme de la coquille

J’accordai une attention toute particulière à la semelle, au devant du pied et au talon.

Je récupérai ensuite les ingrédients qui donneraient des bonus à la pièce d’équipement. Je me servis des poils de mulot pour faire les lacets. Ils étaient épais et longs donc parfaits pour ce type d’utilisation. Je cousus ensuite les ailes de demoiselle sur un des côtés des bottes. Cela donnait l’impression qu'elles permettaient de voler.

Je finis par poncer le talon et la semelle, je brûlai les fils qui dépassaient et cirai le tout.

Ensuite, j’eus à nouveau une idée débile.

Presque satisfait, je m’emparai à nouveau de l’aiguille de broderie et du fil doré. Je les voulais parfaites ces chaussures, j’allais les broder !

Je commençai à élaborer un motif super complexe que je voulais magnifique. Je reportai le papier troué sur une des chaussures avant de perdre toute motivation.

C’était trop chiant la broderie.

Je récupérai la feuille que j’avais utilisée pour faire les lunettes et l’aiguille sur les brassards et m’emparai à nouveau du fil doré. Je brodai plus rapidement que précédemment le motif sur les chaussures, bien que je fis plus d’erreurs que les premières fois.

Je commençais vraiment à fatiguer.

Tant mieux : j’avais terminé tous les équipements bonus !

Aide à la modération :

Je ne mis vraiment pas longtemps à améliorer mes vêtements de base. Grâce aux tissus, aux derniers morceaux de cuir et aux différentes bobines, je pus me concevoir une chemise bien taillée, un pantalon long avec plein de poches toutes plus discrètes les unes que les autres, ainsi qu’un pull.

J’en avais même profité avant pour me coudre un caleçon digne de ce nom.

Mes gestes devenaient de plus en plus fluides au fil du temps. Encore une fois, m’étais-je amélioré ou travaillais-je plutôt à l’arrache pour en finir ? Je ne savais pas vraiment, mais j’espérais que ce fût le premier.

Je terminai juste avant que les dernières minutes accordées par mes bons gratuits ne s’envolent.

La personne qui me regardait dans le miroir n’avait plus l’air d’un pervers mais d’un garçon respectable.

Ma présence à l’atelier fut repoussée. Je fis donc un tour de l’étage.

Je laissai mon pain de seigle violet aux miséreux dissimulés. Des lâches qui avaient trop peur de se battre, des femmes enceintes inconsolables, des vieux clochards et quelques adolescents. Ils avaient la dalle, peur et froid mais ne pouvaient plus se payer ni repas ni logement. Et l’espoir n’était pas à vendre. Ils avaient tout dépensé au début, la plupart avait essayé de s’en sortir. Mais dorénavant, il leur était hors de question de quitter la ville. Ils s’étaient condamnés seuls à la paralysie. Ils ne pouvaient pas mourir ici. Juste crever de faim.

Heureusement, j’étais là, et je comptais bien améliorer leur piètre situation !

Même s’ils ne voulaient pas sortir, ils pouvaient toujours se montrer utiles en transformant les drops des courageux en armes, en armures, en bijoux, en potions ou en dîners. Cependant, j’étais arrivé trop tard pour la majorité d’entre eux : c'était malheureux mais le fatalisme ne permettait pas le mouvement.

Cependant, j’étais sûr qu’ils pouvaient changer. C'était pour cela que j'allais les voir régulièrement.

Et puis, ils me remerciaient. Et ne tentaient plus de me racketter.

En plus de mon atelier, je comptais bien créer une guilde regroupant joueurs lâches et joueurs de terrain à l'avenir. Les premiers feraient gagner un temps et des bonus considérables aux premiers, sans même avoir à se mettre en danger. Ils devraient juste avoir au minimum une compétence utile.

J’entendais bien qu’avant l’annonce de Kayaba, les lâches ayant gagné un niveau n’avaient pas choisi de compétences supports. Pour contrer cette excuse, je me disais que les joueurs courageux pouvaient aider les joueurs lâches à gagner des niveaux. Cela pour acquérir des emplacements en vue d'obtenir des compétences utiles. Si ces derniers le désiraient en tout cas.

Bref.

J’étais encore loin de mettre au point ce projet, avec ces débiles pitoyables que je méprisais.

Mais bon, au moins, ils me remerciaient et m’appréciaient, ils me faisaient de la bonne pub. Et surtout, ils me faisaient me sentir vivre, ces crétins.

Je soupirai avant de recevoir un message privé d’un ami Français.

J’allais fêter la prise de la Bastille avec des bouffeurs d’escargot jusqu'à minuit. Wou ! Génial.

Je lâchai un long soupir avant de reprendre mon jeu d'acteur. Un sourire. Des yeux brillants. Une marche dynamique. J'étais prêt à supporter les gens.

Aide à la modération :

Nombre de ligne : 2/2
Qualité de la langue : 2/2
Avancement du RP : 1/1

Pseudo : Ari
Nombre de messages : 7
Cols gagnés : 854
Cols dépensés : 20
Objets utilisés :
Bons gratuits pour atelier x5
Fourrure tachetée (For +3) x1
Fourrure Tipanda (For +3) x1
Chitine rouge (For +3) x1
Cuir de Pyrogoblin (Res +3) x1
Fourrure d'ours (Res+2/chaud) x2
Cuir de balistaire (Pré +3) x2
Écorce étrangleuse (Pré +3) x1
Toison d'Or [S] (Couture, Antipoison lvl 5) x1
Tresse de cheveux violet (Esq +3) x2
Cuir de Bamboui (Esq +3) x1
7 boutons
Salade de fruits x1
Aile de demoiselle (Vit +3) x1
Poils de mulot (Vit+2) x1
Morceau de cuir x2
2 mètres de tissu
4 bobines de fil
4 morceaux de cuir
Objets obtenus :
Spotted Leggings (For +9) / Jambières
Warm Armbands (Rés +7/chaud) / Brassards
Cracked Mitt (Pré +9) / Gants
Golden Jacket (Antipoison lvl 5, Esq +9) / Manteau
Short boots (Vit +5) / Bottes
Compétences gagnant des points :
Négociation + 1
Couture + 4
Niveau début du rp : 22
Niveau(x) gagné(s) : 1
Réputation : 1¤ 1+
Remarques : Et beh, j'en ai rarement lu de la couture avec autant de rebondissements ! J'aurais aimé te donner plus mais malheureusement difficile de justifier une prise en niveau supplémentaire, par contre tu mérites amplement tes 4 points supplémentaires en couture ( vive la broderie ? )
En tout cas c'est amplement mérité vu le nombre de mots par post. Ton personnage n'arrête pas de dire qu'il en a marre et de finir rapidement et pourtant, rare sont les RPs de crafts aussi détaillés hahaha !
Merci pour cette lecture si agréable !

Laz