Toute personne qui se trouvait enfermée dans ce jeu que beaucoup considèrent comme maudit ne peut qu'avoir un rapport assez particulier avec la mort. On dit même que certains des joueurs les plus expérimentés finissent par lui reconnaitre une odeur particulière, celle du désespoir. Mais pour si tout les joueurs dansaient plus où moins avec la faucheuse, toi y compris, il y avait des situations qui t'auraient débecté si tu avais été assez jeune pour pouvoir saisir le sens de ce mot.

En effet, porté par le vent et les foules, une rumeur était venue à tes oreilles comme quoi une femme voulait faire assassiner son mari contre forte rémunération. Au début, tu n'y avais pas prêté attention, laissant l'information venir s'ajouter au fatras qu'était déjà ta mémoire. Mais c'était sans compter ton statut de mnésique. Tu avais la mémoire absolue petit bout et celle-ci ne comptait pas te laisser tranquille.

Cette rumeur elle t'étais revenue comme un boomerang, plusieurs fois, dans les moments les plus inattendue. Et c'est pourquoi, à la nuit tombée tu te glissais, enveloppé dans ton manteau dans les ruelles de cette ville nichée dans les montagnes de ce qui constituait la safe zone de l'étage numéro 5. Tu ne t'étais pourtant pas séparé de ton arme.

Mais au fur et à mesure que tu approchais du domicile de la dame selon la rumeur, tu ne pouvais t'empêcher de te sentir mal à l'aise. Oui tu avais tué dans ce jeu. Mais tu avais tué des monstres et toujours pour te défendre. Tu n'avais jamais voulu tuer quelqu'un juste pour tuer. C'est un concept que tu ne pouvais comprendre et tu n'avais rien dans ta mémoire pour l'appréhender.

Te laissant guider, tantôt par ton intuition, tantôt par les passants, tu finis par arriver devant une maison anonyme. Tu te postas dans un coin sombre et tu attendis. Au bout de quelques temps la chance te souris. La porte s'ouvrit et une femme sortie. Tu vérifias qu'elle était seule avant de quitter ton poste d'observation. Tu t'approchas d'elle et décidas d'y aller franchement.


Bonsoir… êtes vous au courant des rumeurs qui courent sur vous?

Il hésita quelques secondes avant de poursuivre un ton plus bas.

On raconte que vous voulez vous séparer… de manière définitive de votre mari...

La jeune femme pince les lèvres et s'apprête à parler lorsque son époux arrive derrière elle et l'enlace pour demander qui est à la porte.

- "Personne chéri, un jeune homme perdu, je m'en occupe."

Elle repousse son mari vers l'intérieur et vous donne un papier qui vous propose un rendez vous dans une auberge mal famée a deux rues de là. Elle referme la porte en la claquant et n'ouvrira plus. Vous ne pouvez que vous rendre au rendez-vous fixé.

Tu t'étais attendu à beaucoup de chose, à une certaine gêne sans aucun doute, à une froide détermination peut être mais certainement pas à ce qui ressemblait à de la panique de la part de cette femme. Tu n'avais pas bougé quand elle avait repoussé son mari à l'intérieur de la maison. Tu n'avais pas remué, prenant par réflexe le mot qu'elle t'avais tenu. Puis tu étais resté là, pendant plusieurs minutes à essayer de comprendre ce qui venait de se passer. Tu n'avais pu en conclure qu'une seule chose: les adultes c'était compliqué.


Mais au moins, sa réaction t'avais au moins appris une chose: il y avait anguille sous roche. Cela se voyait à ses lèvres pincées alors qu'elle s'apprêtait à parler… Mais finalement cette rumeur n'était sans doute pas aussi simple que cela. Une personne qui veut tuer son mari ne lui parle pas comme ça. Tu ne savais pas analyser le ton sous les paroles mais il y avait quelque chose là dessous.

Tu ouvris le petit bout de papier où l'adresse d'une auberge était écrite d'une calligraphie rapide. Mémorisant les coordonnées, tu détruisis ensuite le papier avant de te mettre à la recherche de l'auberge. Quelques minutes plus tard tu compris que cette dame ne t'avais pas donné rendez-vous dans la meilleure auberge de la ville. Tu dus prendre quelques secondes pour te convaincre que la ville était une safe zone avant de pousser la porte.

Tu t'assis dans un coin et commandas un verre de jus d'orange à un pnj pour passer le temps. Quand il te l'apporta, tu te mis à siroter distraitement en te demandant ce qui t'attendais. Assis dans un coin mais pas contre un mur pour éviter de te retrouver bloquée, tu surveillais toutes les allées et venues. Tu espérais ne pas avoir à attendre trop longtemps.

Après un moment, la jeune femme PNJ entre enfin dans l'auberge et vous repère pour venir s'installer en face de vous. Elle ne sourit plus et affiche une froide détermination.

- "Et bien... Vous avez du culot de venir jusque chez moi. Si mon mari avait ouvert ça aurait pu être dangereux."

Une ombre passe sur son regard violet et le système semble prendre en compte certaine donnée avant qu'elle n'exhale un petit :

- "Enfin vous êtes peut-être un peu jeune."

Elle semble revenir à ses paroles prévues initialement, la phase d'interaction avec le joueur étant terminée. Elle vous explique que son mari est un homme qui possède des biens et qu'il a tenté de la tuer il y a quelques mois de cela. Elle souhaite donc se défaire de lui et propose une coquette somme pour y parvenir. Elle doit pouvoir vous dégoter ou vous confectionner un poison si vous le souhaiter, mais il faudra vous arranger pour qu'on ne la soupçonne pas.

- "Vous attendez qu'il sorte de la maison pour faire ça en extérieur de la ville ou vous attendez que moi je sois partie... Je compte l'emmener dans notre maison de campagne, un peu en dehors sur un récif. Vous ne devriez pas avoir de problème à trouver. Pensez-vous pouvoir le faire ?"

Et si vous acceptez cette périlleuse et sombre mission... un point symbolisant votre objectif de quête s'affichera sur votre carte pour indiquer où se trouve la maisonnette. Bon courage jeune joueur. La mort frappe à votre porte...

Tu vis la pnj entrer dans l'auberge alors que tu finissais ta boisson. Tu plissas les lèvres en voyant à quel point elle ne semblait pas à l'aise. Tu attendis qu'elle te rejoigne, tachant de convoquer les souvenirs de scènes de films ressemblant à ce que tu étais en train de vivre. Tu encaissas sans broncher le commentaire sur ton âge qui étais de toute façon fondé.

Mais elle n'était qu'une extension d'un système ayant une mission à accomplir et elle te débita un discours qui manqua de te donner la nausée. Elle voulait vraiment tuer son mari, prendre une vie, comme ça…

Tu ouvris la bouche, cherchant quelque chose à rétorquer sans rien trouver. Comment aurais tu pu dire quoi que se soit? Et même dire quelque chose tout court… Les monstres prenaient décidément un visage bien humain dans ce jeu. En plus, ta mémoire te fis remonter un souvenir, l'éclat d'un curseur orange, d'un joueur mis au ban pour avoir agressé quelqu'un. Serais-tu de ceux-là si tu accomplissais cette quête.

Il s'en fallut de peu pour que tu ne te lèves et que tu ne quittes l'auberge. Mais une question te brulais les lèvres, ce qui aurais pu te surprendre, toi qui n'avais plus ressenti de curiosité depuis le départ de ta mère. Elle sortit de ta bouche presque toute seule.

-Pourquoi? Qu'est ce qu'il vous a fait?


Mais pouvais-tu vraiment attendre une quelconque réponse d'un assemblage de données?

Silence. Silence absolu. Silence de malaise. Tellement d'adjectif pour définir cette absence de bruit petit bout. Tu contemplais depuis de longues minutes un pnj qui ne semblait rien pouvoir dire d'autre qu'un discours prémâché

Mais la conséquence de ce silence était très claire. Il n'y avait plus aucun élément de contexte à rajouter. La balle était dans ton camp même si on était bien loin des matchs de foot. Tu devais choisir ici et maintenant si tu étais prêt à entamer cette quête qui pouvait t'amener à prendre une vie…

Non pas une vie. Un paquet de donnée. Mais à partir de quand pouvait-on parler de vie?

Pour te donner un peu plus de temps, tu laissas courir ta main sur le bois de la table, savourant la texture sous la pulpe de sa e tes doigts. Il était si facile d'oublier qu'on se trouvait dans un univers virtuel quand on éprouvait ce genre de sensations, quand on voyait tout ces gens interagir… Tu avalas difficilement ta salive alors que ton cerveau cherchait une porte de sortie sans la trouver.

-Je...

Tu hésitas. Cherchant une formulation correcte.

- Je ferais en sorte que vous n'ayez plus rien à craindre de lui.

C'était la meilleure façon de le formuler. Tu ne promettais pas de tuer. Mais tu pouvais au moins essayer de résoudre le problème.

La jeune femme eut un sourire cruel et hocha la tête avec contentement.

- "Parfait. Voici de l'extrait de Koukwat vénéneux. C'est une plante mortelle. "

Une fois qu'elle vous a remis le poison, la jeune femme se lève et, sur votre carte, deux points sont indiqués. Une maison en dehors de la ville, grisée car votre cible ne s'y trouve pas encore et une autre indiquant la maison des jeunes gens.

Si vous courrez maintenant, vous pourrez rentrer chez elle avant la jeune femme et assassiner son mari. Ou lui parler ? Vous semblez avoir envie de tester cette solution... Mais c'est à vous de jouer !

Rienthal:

Tu contemplas le flacon pendant de longues seconde après que la pnj ne soit partis, tendant plusieurs fois la main sans arriver à saisir le récipient. A l'intérieur tu voyais ce liquide qui te paraissais si inoffensif. tu aurais même pu le prendre pour une simple potion sans les paroles de cette jeune femme qui avait semblé tellement ravie de voir qu'un petit garçon était prêt à accepter une besogne comme celle-ci.

Puis, il te vint à l'esprit qu'on allait peut être se poser des questions sur ce flacon à force de te voir jouer avec. Tu te concentras sur cette pensée parfaitement logique, pas comme ces émotions qui cherchaient à t'envahir. Tu avais accepté la quête. Peu importe comment tu devais maintenant mener à bien ta mission.

Tu finis par ouvrir ton inventaire pour y ranger le flacon qui parut d'un coup bien plus inoffensif. De toute façon tu ne pouvais pas agir, pas alors que ta commanditaire était dans la maison… Maison qu'elle n'avait sans doute pas encore rejoint. Ton cerveau se mit à tourner à toute vitesse alors que ton esprit assemblait les souvenirs… Le trajet jusqu'à la maison, le plan de la ville, le sourire cruel, mort, mort, mort, course, poison, mort… Tu tapas le plus fort possible sur la table, te servant du contact solide du bois pour ancrer ton esprit afin qu'il ne sombre pas. La mission, tu devais penser à la mission.

Tu te rendis alors compte d'une chose petit bout: tu étais en train de laisser se fermer ta seule fenêtre de tir, le seul moment où tu pourrais parler seul à seul avec la victime. Tu fis alors la seule chose à faire: tu sortis en courant de l'auberge.

Te servant de ta compétence d'acrobatie, tu bondis sur un avant toit pour ensuite te hisser sur les toits proprement dits et couper à travers la ville. Tu ne tardas pas à apercevoir la maison et d'un saut, tu redescendit au niveau de la rue. Tu ne pris pas le temps de frapper, tu avais déjà perdu de précieuses minutes. Tu rentras dans la maison et délivras précipitamment ton message.

"Dès que votre femme dormira, sortez sur le perron, il faut que je vous parle."

Fermant les yeux et activant brièvement sa compétence d'écoute, tu perçus des bruits de pas devant la porte. Tu n'avais plus le temps! La fenêtre! Tu courus, ouvrit la fenêtre et sautas. Tu atterris dans un jardin au pied des montagnes au moment où la femme franchissait la porte. Cessant de respirer, tu te fondis dans les ombres.

Tu mis un moment à retrouver ton chemin et à regagner la rue. Tu mis encore plus de temps à trouver un poste d'observation qui te donnais un angle de vue sur la porte de la maison. Enveloppé dans ton manteau, tu activas ta compétence de dissimulation et te préparas à une longue veille.

Récap:

Après quelques heures d'attente, une silhouette sort de la maison d'un pas mal assuré et regarde partout autour d'elle avant de murmurer dans la nuit un :

- "Vous êtes là ?" peu assuré...

Il avait été plus rapide que prévu. Tu caressas quelques secondes l'idée de le laisser mariner avant de renoncer au vu des inconvénients d'une telle solution. L'homme avait un visage marqué par la peur et la fatigue, d'ailleurs plutôt ingrat pour un PnJ. Mais il fallait dire que cette demande aurait déstabilisé n'importe qui et même un amas de données.

Tu n'avais pas l'habitude de la pitié. c'était un sentiment idiot, inutile. Pourtant ton cœur se serra à la vue de cet homme qui voyait son monde bouleversé par ton intervention, par la volonté d'une femme qui n'avait même pas le courage d'accomplir elle même sa sale besogne et qui avait chargé sans état d'âme un enfant de le faire. Elle n'avait pas le choix petit bout. Elle n'était qu'un amas de données.

Mais est ce qu'un programme excluait la présence d'une conscience? Tu avais lu cet auteur occidental: Asimov si tu te souvenais correctement. Cette blague intérieure aurait presque pu te faire rire si tu en avait été capable dans de telles circonstances. Mais tu jouais un jeu qui te dépassait et tu devais jouer jusqu'au bout.

Faisant bien attention à ce que ta capuche dissimule tes traits, tu sortis de l'ombre comptant sur le fait que l'homme n'avait pas eu le temps de mémoriser tes traits quand tu avais fait irruption dans sa maison.

Sans attendre, tu lui indiquas une direction et attendis qu'il se mette en marche pour lui emboiter le pas. Quinze minutes de marche furent nécessaires pour sortir de la ville. En ouvrant ta carte, tu vis que le point indiquant la maisonnette clignotait en surimpression.

Tu te stoppas, forçant l'homme ça s'arrêter. Sans rien dire tu sortis le flacon de ton inventaire et le lui tendis.

Voici un poison. Il m'a été remis par votre femme à votre intention.

Tu avalas difficilement ta salive. En prononçant ces mots tu perdais tout contrôle sur le situation ce qui était loin de te plaire. mais c'était le seul moyen d'agir en accord avec ta conscience. On t'avais posé un choix. A ton tour.

Vous pouvez le boire. Vous pouvez retourner chez vous tuer votre femme. Ou vous pouvez disparaître, changer de ville et de vie. Que voulez vous?

Et tu lui tendis le flaçon. Au delà du simple fait cette question contenait un cri du cœur. Le cri du cœur d'un enfant qui se retrouvait devant un choix impossible à vouloir que tout se termine bien.

L'homme regarda le flacon avec un air décontenancé. Comment choisir entre toutes ces solutions alors qu'aucune ne lui convenait vraiment ? Il soupira et pris la fiole de poison avant de vous la rendre d'un geste dégoûté.


- "Gardez-la, elle vous sera peut-être plus utile qu'à moi. Il y a pas mal de monstre dans le coin"

Et il rentra chez lui, prêt à retourner se coucher auprès de sa chère épouse. Cette dernière, du haut de la fenêtre de la chambre, vous jette un regard noir et fait glisser son index le long de sa gorge... Vous feriez mieux de courir car les ruelles de cette ville ne sont pas sûres la nuit...

Tu sentis ta gorger se nouer en voyant l'homme repartir après t'avoir rendu ton flacon. Il ne t'avais pas cru. C'était prévisible mais franchement désagréable surtout que tu n'étais pas sûr de pouvoir maitriser les conséquences de cela non seulement pour cet homme mais également pour toi. Alors tu pris le parti de le suivre à distance.

Tu avança d'un pas léger, faisant à peine crisser le sol sous tes pieds. Les maisons se ressemblaient toutes et peu de lumières étaient encore allumées à cette heure. Il n'y avait personne pour voir deux âmes parcourir la ville. Bientôt se dessina la maison du couple. Tu secouas légèrement la tête en voyant la porte de la maison se refermer. Tu avais essayé de lui dire, de l'avertir… Une part de toi savait qu'il allait se réveiller avec un couteau dans le cœur. Tu avais parfaitement conscience des mots qui allaient être échangés à l'intérieur de la demeure et qui pouvaient pour toi sonner plus que le glas d'une quête.

La fenêtre de la chambre conjugale est éclairée. Une silhouette s'y détache à contre-jour. Elle reste parfaitement identifiable et son geste parfaitement équivoque. Ainsi elle veut ta mort. il fallait s'y attendre. Une chose que tu as appris c'est que toute action à ses conséquences. Tu as été diagnostiqué comme malade. Ta mère est partie. Une action, une conséquence. Ta mère est parti, ton père s'est enfoncé et n'a jamais pu remonter. Une action une conséquence.

Mais avec cette réflexion c'est une question plus dérangeante qui te viens à l'esprit. Est ce que c'était grave? Oui on voulait ta mort, mais parce que tu avais fais ce qui te paraissait juste. Tu avais écouté ta conscience, à défaut de sentiments que tu n'avais de cesse d'étouffer. Alors est ce que c'était grave.

Ce geste de cette femme c'était le défi lancé au héros d'une histoire, de ton histoire. On ne peut pas remettre une balle dans le fusil une fois qu'elle est tirée. Il fallait juste assumer. Alors parfaitement calme, tu tiras de ton inventaire le flacon de venin avant de le déboucher et de le retourner. Tu laissas le liquide couler par terre en une flaque d'une couleur peu engageante.

Lui adressant un dernier regard, tu rajustas ton manteau autour de ton corps et te détournas, quittant la zone calmement. Tu attendis d'être hors de vue pour te mettre à courir. Il ne te restait que peu de temps pour quitter cette ville si tu voulais le faire dans un état correct.

Quelques rues plus loin, un homme de haute stature semble de repérer. Il te hèle de loin pour te proposer une quête, mais l'heure n'est pas aux réjouissances puisque tu entends déjà des pas claquer sur le sol derrière toi. De petits tintements métalliques se font entendre et bientôt, un fin trait noir vole dans ta direction... Courir ou se cacher ? Tu es pourtant en zone safe pour le moment alors pourquoi ce sentiment d'urgence à quitter la ville ? La silhouette se rapproche et un deuxième trait siffle près de ton oreille...

A quel moment est ce que la situation t'avais échappé ? Peut être quand tu avais décidé d révéler à cet homme la machination dont il était victime ? Non. Sans doute pas. Si tu devais êtres honnête, tu devais avouer que tu t'étais fourré dans les ennuis quand tu avais décidé de prêter attention à cette rumeur...

Et c'est sans doute la raison pour laquelle tu courrais le plus vite possible, heureux du bonus de vitesse que t'apportais tes bottes même si visiblement cela n'allait pas être suffisant pour que tu puisse t'en sortir. Un bruit dans un ruelle adjacente te fis tourner la tête quelques secondes. Tu eu juste le temps d'entrevoir la silhouette d'un PnJ avant que tes pas ne t'emportent plus loin.

Activant ta compétence d'écoute pour savoir où en était tes poursuivant, tu blêmis en percevant un sifflement juste derrière toi et tu eus juste le temps de te baisser qu'un trait sifflait à tes oreilles. Que celui qui prétendait que les villes étaient des safes zones aille en enfer.

Tu crus un instant avoir réussi à semer ton poursuivant et te permis de ralentir légèrement. C'est ce qui manqua de signer ta perte car un trait passa juste à côté de ton oreille droite. Il y avait quelqu'un à ta poursuite. Quelqu'un de déterminé qui ne semblait pas se préoccuper de l'environnement. Une seule chose restait à déterminer : joueur ou pnj ? A cet instant tu n'étais pas sûr de savoir quelle option était la meilleure.

Un début de plan commença à émerger dans ton esprit. Tu accéléras un peu plus pour te donner une précieuse seconde d'avance, tournant dans la première rue qui se présenta. Tu te précipitas dans le coin sombre le plus proche en activant ta compétence de dissimulation. Puis tu te mis à compter.

Un, deux, trois, quatre...

Inspirer, expirer sans pour autant relâcher ta concentration.

Cinq, six, sept, huit...

Une silhouette passa devant ta cachette sans pour autant te voir. Tu attendis quelques secondes de plus avant de sortir de ta cachette, ta compétence toujours activée. Tu tournas à gauche, puis à droite. Si tu avais cru en ta bonne étoile, tu aurais été en train de prier de toutes tes forces. Mais quelqu'un semblait veiller sur toi petit bout. En effet la sortie de la ville se dessinait devant toi.

Un nouveau sifflement déchira l'air sur ta droite. Tu plongeas, roulant sur une épaule pour réatterrir sur tes jambes. Cependant la sortie te devenait inaccessible. Même si tu courrais le plus vite possible, tu allais te faire tirer dans le dos. Dégainant ta dague, tu te tournas bravement vers la direction dont était venu ce troisième pic. Pourtant dans ta tête tu ne pouvais t’empêcher de te demander si ce n'était pas la faucheuse en personne que tu allais affronter.

Un homme immense et massif court vers toi. Alors qu'il a l'air menaçant, un trait fonce droit sur lui également et il le dévie d'un coup de cimeterre. L'homme plonge dans un recoin et semble chercher quelque chose. Ou quelqu'un ?

Toujours est-il que les traits ont cessés de pleuvoir sur vous. Rester caché ou courir, il vous faudra choisir et vite, car une silhouette aux déplacements de félin saute d'un toit pour commencer ses recherches dans la rue... Parviendrez-vous à vous échapper ? La porte de la ville n'est pas loin et derrière vous, une série de tonneaux vides... Le gros homme ouvre une porte sans faire de bruit et se fond dans l'embrasure pour disparaître. Il laisse la porte entre-ouverte, voilà votre troisième possibilité. Faire confiance...

Cette situation commençait vraiment à devenir plus qu'étrange et tu commençais à te demander si le liquide que tu avais consommé en attendait la femme qui voulait se débarrasser de son mari n'était pas... comment est ce qu'on disait dans les livres déjà ? Ah oui, tu te demandais s'il n'étais pas plombé.

Toujours est-il que tu dus reculer précipitamment en voyant un homme courir vers toi de toutes ses forces. Tu regardas autour de toi, à la recherche d'une issue, sans en trouver. Mais le destin t'ôta la possibilité de choisir et tu vis, ébahi l'homme se jeter sur le côté, comme pour attraper quelque chose... Mais qu'est ce que c'était encore que ça.

Tu ne comprenais plus rien et le moins qu'on puisse dire petit bout c'est que tu n'aimais pas ça. Point positif de la chose, le lanceur de pique semblait avoir arrêté de te prendre pour cible. Mais cela ne voulait pas dire qu'il était parti pour autant. Comme pour te donner raison des images de film remontèrent à la surface de ton esprit, te montrant tout les fois où un personnage qui croyait le danger passé s'était fait avoir...

Tu sentais la porte de la ville t'appeler derrière toi. Si jamais tu courrais assez vite, tu pouvais la franchir et t'en sortir, disparaître dans la nature. Idée tentante mais dangereuse car tu ne savais toujours pas où était ton ennemi.

Du coin de l’œil, tu vis ton poursuivant disparaître dans l'encadrement d'une porte ouverte sans la refermer totalement derrière lui. Le rectangle délimité par l'ouverture semblait t'appeler, t'inviter à le franchir. Mais cela aussi cela pouvait être un piège.

Paralysé, tu ne savais pas quelle voie choisir. Il n'y avait aucun bon choix, que des idées mauvaises et sans doute la mort au bout du chemin. Un déclic derrière toi te fis bondir. Tu savais que ce n'étais qu'une question de seconde avant que les tirs ne reprennent. Et là dissimulation où pas, il ne te raterait pas.

Tu n'avais jamais été courageux petit bout. Mais si tu étais lâche, tu étais aussi rapide. Tu préférais encore affronter un ennemi visible sans avoir à te préoccuper du fait qu'on allait te tirer dans le dos. Dégainant ta dague, tu ouvris la porte, la franchis d'un bon et la claquas derrière toi.

Le gros homme n'est plus là derrière la porte. La pièce est sombre et un courant d'air émet des sifflements à glacer le sang des morts. Un sombre fracas se fait entendre dans la pièce d'à-côté dont vous ne discerner que les contours de porte sans vision nocturne..

Si vous possédez cette compétence, il est temps de l'activer, car un grognement se fait entendre suite à un bruit sourd... Vous n'êtes peut-être toujours pas en sécurité.

Tu te retrouvas instantanément dans le noir sans que tes yeux ne parviennent à percer les ténèbres à plus de quelques centimètres. En plissant les yeux, tu parvins à distinguer les contours d'une porte, juste au moment où un énorme fracas se faisait entendre. Activant ta compétence d'écoute, tu fermas les yeux, cherchant à comprendre ce qui se passait. Des bruits indistincts te parvinrent sans que tes souvenirs ne te permettent de les associer à quelque chose. c'était première fois que cela t'arrivais et le moins qu'on puisse dire c'est que constater que tu étais littéralement aveugle te paniquas.

Les ombres semblèrent se resserrer autour de toi. L'obscurité qui avait été ton refuge depuis le tout début du jeu, depuis que ta mère était partie était soudain menaçante. Il y avait quelque chose près de toi. Quelque d'impalpable. Tu étais souvent comme un personnage de Lovecraft qui contemplait l'aura d'un grand ancien sans pouvoir supporter ta présence.

Ta respiration s'accéléra et un poids fit pression sur ton estomac. Tu te sentis de plus en plus lourd alors que ton cerveau tournait à plein régime. Mais qu'est ce qui se passait? Est ce que tu avais été empoisonné? Non, ta barre de statut l'aurait indiqué. Pareil si tu avais été paralysé. Mais alors QU'EST CE QUI SE PASSAIT?

C'est ta mémoire qui te donna la réponse, te rappelant la fois où tu avais été fasciné par la description d'un personnage en pleine crise de panique. Est ce que c'était ça? C'était décidément très désagréable. Paradoxalement, c'est cette réflexion complètement hors contexte qui te permis de reprendre un peu le contrôle de toi même... Jusqu'à ce que tu entende les grognements.

Alors tu ne pus t'en empêcher. Se fut la pression de trop. Tu hurlas. Un hurlement qui exprimait autant la colère que la terreur. La colère d'être pris en chasse et la terreur d'être une proie. Tu n'en pouvais plus. Tu ne voulais plus être poursuivis. Tu ne voulais plus être dans le noir. Tu ne voulais plus être seul.

C'est pour cela que tu pris sans doute ta décision la plus folle de ta soirée. Mais quitte à affronter un ennemi, tu préférais le faire en pleine lumière. Fini les poursuites. Fini les faux semblants. Assez. S'en était assez! Et c'est pour ça que tu te précipitas à tout vitesse vers la porte, l'enfonçant d'un coup de pied pour te précipiter dans la pièce adjacente qui avait au moins l'avantage d'être éclairée.

Compétence:

Face à vous, la femme désireuse de se débarrasser de son mari, qui tient un couteau et est penchée au dessus de l'homme qui vous a ouvert la porte. Ce dernier est probablement paralysé car il a les yeux ouverts et ne bouge pourtant pas.

- Ce n'est pas très gentil d'avoir voulu sauver mon mari mon mignon... Je vous ai demandé un travail simple. Et maintenant, puisque vous l'avez gâché, vous aller le payer de votre vie !

Elle sourit largement, complètement détraquée et sort une lame courte qu'elle enduit de poison sous vos yeux.

Marel - La femme assassine:

Il est des instants où le temps semble se dilater, où l'esprit de déforme, se tend, se tend vers cette chose indéfinissable qu'est la plénitude pour embrasser l'espace d'une seconde une scène complexe. C'est ce qui t'arrivas à l'instant où tu enfonças la porte et où une scène inattendue s'offrit à ton regard.

A terre un homme dont les yeux roulent dans leurs orbites. Il semble incapable de bouger, paralysé par la peur ou par l'action d'une potion. Il y a déjà quelques chose qui ne va pas dans cette scène.

Deuxième incohérence, la femme. Cette femme qui veut se dégager des liens du mariage de la façon la plus abjecte qui soit, quitte à faire d'un enfant un complice de son crime. Plus rien de la façade polie n'est visible. Dans ces yeux tu peux seulement lire de la folie.

Troisième problème, le couteau. La lame qu'elle vient de sortir et d'enduire de poison sous tes yeux.

Trop.

Il y a trop de problèmes dans cette scène. Il y a trop d'incohérences. Il y a trop de choses qui ne vont pas pour ton esprit déjà bien éprouvé.

Tu entends son discours mâtiné de folie. Tu comprends ses mots mais ton esprit est incapable de trouver quoi répondre. Un héro aurait trouvé une bonne répartie. Un héro aurait trouvé un moyen de retourner la situation. Il aurait sans doute répliqué que tuer n'est jamais quelque chose de simple.

Mais tu n'étais pas un héro petit bout. Tu étais juste un enfant lâché dans un jeu d'adulte et qui cheminait actuellement sur la corde raide. Tu n'étais pas un héro. Mais tu ne voulais pas mourir. Alors, quand elle se jeta sur toi, armé de sa dague empoisonnée, tu dégainas, activant du même coup ta compétence de parade qui te permis de détourner la lame.

C'est presque par hasard que ta dague transperça la peau pour la première fois. Cela ne fit que la rendre plus enragée encore et elle se jeta vers toi avec d'autant plus d'énergie. Tu ne pu esquiver le coup suivant et la lame empoisonnée se planta dans ton épaule, te faisant grimacer.

Elle ne comptait pas s'arrêter.

Tu ne pouvais pas la neutraliser. Alors tu te battis pour défendre ta vie.

Ton coup suivant fit une nouvelle fois mouche, cette fois au niveau de la carotide. En retour, une estafilade vint orner ta joue. Tu devais en terminer rapidement avant que le poison n'ait raison de tes forces.

Tu effaças une épaule avant de te jeter sur le côté pour feinter ton adversaire. Puis tu armas ton coup. Au moment même où ta dague pénétra une nouvelle fois la chair de la femme, tu compris que tu venais de faire un coup critique. Comme pour te donner raison, elle hurla avant d'éclater en une pluie de pixel.

Le silence sembla soudain assourdissant alors que tu réalisais ce que tu venais de faire.

Tu venais de tuer quelqu'un petit bout.

Ce n'était pas un monstre habituel.

C'était une personne avec un visage humain. Quelqu'un qui aurait pu exister dans le monde réel. Quelqu'un qui aurait pu être comme toi. Quelqu'un qui aurait pu être toi mais qui par hasard n'était qu'un bout de donnée.

Qu'est  ce que ce jeu te faisait faire petit bout?

Qu'est ce que ta bêtise te faisait faire?

Ployant sous le poids de tes actes, tu tombas à genoux, pris de hauts-le-cœur. A quatre pattes, tu t'approchas de l'homme toujours à terre. Doucement, tu posas ta main sur son épaule. Puis tu te mis à le secouer.

Monsieur! Vous m'entendez monsieur?

S'en t'en rendre compte, tu te mis à le secouer de plus en plus fort, jusqu'à en devenir presque hystérique. Soudain, tu vis un goutte d'eau s'écraser sur le veste de l'homme. Tu mis quelques secondes à te rendre compte qu'elle venait de ton visage cette eau.

Tu n'avais pas pleuré depuis des années.

Tu ignorais en être encore capable.

Alors, pour éviter de sombrer, tu secouas encore et encore l'homme, comme un enfant qui appelle un parent.

Aide à la modération:

Après un moment, l'homme au gros ventre grogne de douleur et se redresse doucement.

- Qu'est-ce que... oh...

Il regarde tout autour de lui avant de se tourner vers vous :

- Et... Marel elle...

Il comprend. Une larme roule sur sa joue et il l'essuie rageusement avant de poser sa grosse paluche sur votre épaule.

- Merci... Elle devenait folle... Incontrôlable... Son mari va être dévasté.

Il t'explique alors l'histoire des amoureux. Incapables d'avoir un enfant, Marel était devenue folle après que son époux l'ait empoisonné par accident en voulant la rendre plus amoureuse de lui. Elle avait failli en mourir et avait tenu une rancoeur solide à l'encontre de son mari. Lui était le frère de Marel et pleurait sa petite soeur.

Pourtant, la jeune femme en disparaissant avait laissé sa dague derrière elle.

- C'est un cadeau que je lui avais fait... Je... Je ne sais pas si elle vous sera utile, mais j'aimerais vous l'offrir. Cette dague n'avait encore jamais servi... Je... Marel aurait voulu que vous l'ayez, si elle avait pu...

Sa phrase meurt sur le bout de ses lèvres et le gros homme se remet à pleurer.

Après des minutes qui te semblent des heures, il finit par se redresser et dans ta hâte de t'éloigner pour lui laisser un peu d'espace, tu basculas en arrière, tombant piteusement sur les fesses.

Dans ton esprit la révélation fit alors son chemin petit à petit jusqu'à ce qu'il pose une main sur ton épaule.

Il était vivant. Bon dieu il était vivant.

A ce constat tu ne pus retenir un sanglot supplémentaire alors que l'adrénaline qui t'avais porté jusque là redescendait d'un coup.

Tout se bousculait dans ta tête. Chaque détail déclenchait un nouveau souvenir. Chaque nouveau souvenir en amenait un autre. Mais tout ton esprit tendait vers une seule chose. Le coup fatal.

Tu n'avais pas hésité. Tu avais beau défendre ta vie tu n'avais pas hésité. Et la prochaine quoi ça serait quoi? Un vrai joueur?

Est ce que tu allais devenir un monstre petit bout?

Vous étiez deux à pleurer dans cette petite pièce. L'homme pleurait sa sœur. Toi tu pleurais ton innocence.

Tout ça pour une histoire d'enfant? Une histoire de famille violente, d'empoisonnement et de rancœur accumulée. Tout ça pour ça?

Si tu avais été capable de vomir, tu l'aurais fait. Parce que cette histoire est dégoutante.

Après que faire maintenant? Une bonne personne aurait été capable d'aller hurler après le mari. Un héro aurait consolé le frère endeuillé. Mais tu n'étais pas un héro petit bout.

C'est pour ça que, à moitié en état de choc, tu empocha la dague et les cols. Voilà ce que coutait une vie, fusse t-elle une vie numérique. Tu te levas, repoussant d'un mouvement de bras la main de l'homme.

Je suis désolé. Vraiment désolé.

Il n'y avait rien d'autre à dire. Rien ne pouvait justifier ce qui venait de se passer. Quand tu demandas à l'homme si tu pouvais faire quelque chose, il ne te répondis pas, toujours perdu dans ses sanglots et son chagrin.

Tu pris alors le temps de redresser les chaises et de remettre la pièce en état. Puis, moitié marchant, moitié trébuchant, tu gagnas la sortie, jetant un dernier coup d’œil sur le gros homme en pleur, sur celui dont tu venais de briser la vie.

Incapable de supporter cette vue plus longtemps, tu fermas la porte derrière toi et regagnas la sortie. La nuit ne t'avais jamais parut aussi froide et les étoiles aussi lointaines.

Rabattant ta capuche sur ton visage, tu gagnas le portail de l'étage. Sans doute que tu fuyais. Mais rester une seconde de plus à cet étage t'étais insupportable.

Tu n'avais jamais été doué pour faire face petit bout.

HRP:

Nombre de ligne : 2/2
Qualité de la langue : 2/2
Avancement du RP : 1/1

Pseudo : Rienthal
Nombre de messages : 12
Cols gagnés : 2 512
Cols dépensés : /
Objets utilisés : /
Objets obtenus : Dague de Marel (For +5 Pré +3)
Compétences gagnant des points : Écoute +1
Acrobatie +1
Dissimulation +1
Parade +1
Arme +1
Niveau début du rp : 26
Niveau(x) gagné(s) : + 2
Réputation : ¤ 5 (Finir un rp solo / réaliser une quête)
Remarques : J'ai été ravie de te voir prendre ce chemin de quête, contente de voir qu'elle t'a plu !