17 août, place isolée de la ville, début d'après midi
Enfin tranquille. La solitude a quelque chose de merveilleux pour quelqu'un pour qui côtoyer des gens s'apparente à une plongée en eau trouble. Et si chaque être humain est un plongeur, on peut dire que ta capacité d'apnée mériterait d'être améliorée petit bout. Mais tu n'étais pas dans ce genre de jeux où tu pouvais te permettre de rester loin des zones habitées. Mais dès fois, la ville te paraissait être quelque chose d'insupportable, comme ce matin.
Tu avais pris l’habitude de te balader de villes en villes pour acheter du matériel, recueillir des rumeurs et des informations qui était pour une personne avec aussi peu de talents que toi le nerf de la guerre. Mais alors que tu marchais dans la rue, tu t'étais figé devant une boutique d'armes, attirant l'attention du pnj. Tu n'avais pas pu détacher ton regard d'un katar exposé en vitrine. Tu n'avais presque pas senti venir la crise.
Tout t'étais soudain devenu insupportable, les bruits étaient trop forts, les couleurs trop vives et les souvenirs irrésistibles.
Peur, peur, douleur... Tant d'émotions, tant de doute... Un sourire, des voix, du combat... Tu te souvenais de tout, de chaque monstre que tu avais tué, de chaque rencontre, de chaque mot, de chaque réaction. Est ce que tu ne pouvais pas pour une fois oublier.
Tu t'étais pliée en deux avant de fuir à toute jambe à la fois ce magasin et tes souvenirs. Tu avais couru, bousculant les gens et tournant au hasard, cherchant à t'éloigner.
Tu avais débouché sur une petite placette, t'écroulant à moitié par terre alors que tes pensées tourbillonnait de plus en plus vite, de plus en plus fort, enserrant ta tête dans un étau qui se resserrait un peu plus à chaque seconde. Tu devais trouver quelque chose à quoi te raccrocher, un lueur, un espoir sinon tu allais devenir fou petit bout.
Une lueur. Non, trois leurs. Trois étincelles. Trois couleurs qui grandissaient derrière tes paupières. Trois couleurs et trois souvenirs. Bleu, couleur du ciel d'été de quand tu était petit, souvenir d'une valse en trois temps pour sauver un imbécile, toi qui n'avais jamais combattu. Violet, flèche de volonté tendue vers une victoire que tu devinais lointaine. Vert, feuilles des cerisiers sur le point d'éclore et double pas d'une grâce mortelle.
Qu'est ce que c'était ça? Un combat? Une mort ? Une danse?
Un peu des trois à la fois sans doute... Doucement, tu commençais à te calmer.