Cette espèce de petite idiote d'alchimiste était monté beaucoup trop haut dans les étages, elle avait décidé de récupérer des tulipes des brumes. Avec son petit niveau 25 et ses quelques potions en poches, elle espérait pouvoir tenir le coup suffisamment longtemps et préparer des potions pour les mettre dans le coffre de guilde. Elle avait envoyé un message à certaines personne de ses contacts, mais peu d'entre eux avaient pu lui répondre et elle avait donc dû se lancer dans cette aventure toute seule. Seulement, elle espérait ne pas le rester toute la journée, Hon lui avait déjà promis de la rejoindre plus tard alors elle était déjà un peu plus sereine.

- "Bon... Il est encore tôt, d'abord un petit café..."

C'était devenu mon point faible depuis l'âge de 13 ans, le café. Je me souviens qu'au début, je passais derrière papa pour vider sa tasse, il en buvait toujours une et demi et l'abandonnait sur la table du petit déjeuné. Je la récupérais pour la boire en cachette avant de la laver pour filer un coup de main à maman et même si la première fois j'avais trouvé ça trop amère, j'avais ensuite ajouté du sucre et j'avais trouvé ça bon. J'entrais dans l'auberge la plus proche pour m'installer à une table et commander un café qui arrivait presque immédiatement. Depuis toujours, maman était au courant que je buvais du café, mais c'est quand j'ai eu 15 ans qu'on a pu en parler plus librement et elle se moquait ouvertement de moi en disant que c'était plutôt un lait au café sucré que je buvais. En général, pour une mesure de café, j'en mettais deux de lait et deux sucre. Dans une grande tasse les deux sucres, sinon je n'en mettais qu'un pour ne pas gâté mes dents, en plus le sucre ça coûtait plus cher qu'on pouvait le penser et le dentiste c'était encore pire. Le serveur me servit mon café et je le remerciait chaleureusement avant de prendre ma tasse pour la siroter tranquillement. Il faisait un peu frisquet, mais nous étions tôt le matin alors c'était sans doute normal.

Je  n'aimais pas cet endroit, il était sinistre au possible et j'avais l'impression que des monstres pourraient surgir à tout instant de la brume et ce, même dans les villes. Cette sensation était assez étrange, mais je commençais doucement à me faire plus confiance et à croire en mes capacités de combat et d'adaptation à cet univers fait de pixels. Je savais que je pouvais aussi compter sur mon amie Hon en cas de problème et j'étais du genre super prudente alors je pensais pouvoir y arriver. Et puis Fuyu combattait bien des gros boss, je pouvais bien frapper quelques monstres et récolter deux trois plantes pour leur faire des potions à tous sur le front. Si je travaillais dur, je pensais pouvoir être un peu plus autonome et gagner doucement ma place au sein de ma guilde, me sentir un peu plus légitime à mon post de co-fondatrice. Je secouais la tête et me tapotais les joues avant d'avaler mon café d'une traite pour filer tout droit vers les portes et sortir de la ville afin de me mettre à la recherche des plantes que je voulais. Je ne savais pas exactement à quoi elles ressemblaient, mais au moins j'allais pouvoir chercher à mon aise le temps de voir si l'un de mes amis pouvaient me rejoindre ici. J'espérais assez qu'il y ait quelqu'un ayant quelques niveaux en plus que moi, histoire de me sentir tout de même plus en sécurité et un peu moins seule.

- "Aller, en avant ! Roulez jeunesse, on file à la récolte !"

Bonjour petit curieux:

- "Brrr il fait pas si chaud..."

La jeune alchimiste avançait lentement, traversant la brume tel un spectre glissant et flippant. À demi-penchée pour regarder au sol et les cheveux lâchés retombant vers le sol, elle ressemblait à une étrange créature rampante. Une sorte de vieille sorcière à la recherche de champignon vénéneux pour préparer une potion malfaisante et qui couvrirait de bouton purulent le visage d'un gentil prince. Oui, c'était ce à quoi elle ressemblait en ce moment, vu de loin à travers les nuages de brumes et si on ne voyait pas la jolie couleur rouge de ses cheveux. Elle dépensait son énergie à passer le sol au crible pour s'assurer de ne pas rater la moindre plante et Yoshiko était au moins aussi motivée qu'elle l'avait été le jour de la création de TomoKise. Contrairement à cette fois à l'étage 6 où elle avait laissé tomber après sa trentaine de perce-neige, ici il faisait plus doux tout de même et elle sentait qu'elle pourrait tenir plus longtemps malgré l'humidité.

- "Alors alors alors... des... tulipes."

Je regardais le sol en avançant, prenant garde aux endroits où je mettais les pieds pour ne pas écraser une des fleurs que je cherchais par mégarde. Je ne savais pas vraiment de quelle couleur elles étaient, mais au moins je connaissais la forme globale d'une tulipe normale de notre monde. Ici elles ne devaient pas être si différentes et je les imaginais d'un rouge pourpre proche du noir. Je levais le nez un instant, me figeant avant que mes yeux verts ne se pose sur une colline où il y avait des croix, probablement des tombes... Je secouais la tête et m'en éloignait, reprenant mes recherches au sol en regardant l'herbe d'un beau vert légèrement brillant à cause de l'eau qui se déposait dessus. C'était vraiment magnifique, on pouvait presque croire qu'il s'agissait de toutes petites étoiles tombées du ciel pour se poser sur les brins d'herbes. Finalement, je tombais sur une plante et je me baissais pour tenter d'utiliser ma compétence de [Cueillette], mais rien ne se passa et j'en concluais donc que ce n'était pas les tulipes que je cherchais, malgré leur forme assez similaire.

J'avançais toujours le dos courbé pour regarder autour de moi si je voyais les fleurs, mais une fois encore, je ne voyais rien de vraiment intéressant. J'espérais doucement que j'allais pouvoir trouver quelques choses quand même et finalement, plus je m'éloignais de la ville, moins je me sentais téméraire. Mais j'avais une mission, je devais trouver des tulipes et travailler, travailler toujours plus jusqu'à enfin pouvoir me sentir un peu mieux. Je me m'y à quatre pattes afin de passer sur la racine d'un arbre et accéder à une clairière. J'étais trop petite pour passer au dessus, alors il fallait bien que je trouve comment faire autrement et je fut plutôt contente de voir un endroit un peu moins sinistre. Il y avait des dizaines et des dizaines de fleurs plus étranges les unes que les autres et, au milieu de tout cela, je trouvais une drôle de fleur ressemblant vaguement à une tulipe. Je m'en approchais et concentrer ma vision sur cette fleur afin que le système me permette de la voir dans ses moindres détails, jusqu'à ses nervures dans les feuilles et sur les pétales. C'était purement magnifique. Je m'approchais jusqu'au maximum et sortit mon petit couteau pour pouvoir tenter une cueillette et vit avec un bonheur une petite fleur se tenir dans ma main toute fière. [Tulipe des brumes], j'étais tellement heureuse de voir cette petite chose dans ma main et je la rangeais dans mon inventaire tout de suite pour voir si je pouvais récupérer autre chose sur le plant.

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'Plantes récoltées' :

J'avais reçu le MP de Sora voulant s'organiser une petite virée au dix-neuvième étage pour cueillir des tulipes sauf que le dix-neuvième... Même avec mon niveau, c'était chaud. A deux, ce serait déjà plus jouable. Par contre l'heure de début de farming, était-elle tombée sur la tête ? Huit heures du matin... Huit heures de la nuit ouais ! Même les coq n'osaient pas brailler à cette heure-ci. Je m'étais donc couchée très tôt la veille pour pouvoir me lever mais avec stupéfaction, je n'ai pas réussi à fermer l’œil de la nuit. Ce lit était véritablement trop nul et l'isolation trop peu travaillée. J'avais plein d'images en tête qui me revenaient de l'étage n°18, du nombre de coups que je devais mettre à chaque mob pour m'en défaire, de chaque point de vie perdu en tentant de les tuer, du nombre ahurissant de coups que je prenais avant de me défaire de chaque mob... Étais-je assez équipée pour m'y rendre ? Bien sur que non mais quand bien même, je pouvais compter sur sora pour faire que les combats ne s'éternisent pas.

Je tournais et je virais dans mon lit sans pouvoir trouver le sommeil. Quand je vis l'horloge... Je déprimais de ne pouvoir dormir. 7h15. Autant bouger de là. Je me levais et mettait mon équipement. Je sortais de l'auberge que j'avais payé la veille et me dirigeais vers le téléporteur en baillant. Une fois là-bas, bas il ne me restait plus qu'à énoncer le numéro du palier auquel je voulais me rendre suivi d'un petit mot grossier pour exprimer le fait que le premier pied posé au sol n'était pas le droit.

J'étais arrivée en avance dans ce sordide village. Un des représentants au maire était là donnant une quête. Je l'ignorais allègrement. En même temps vu la tête de son village, normal que tout le monde veuille s'en aller d'ici. Il n'avait qu'à dessiner un soleil géant dans le ciel et encore, je doutais que ça marche, même sur des PNJ. Je sortais donc de cet bourgade mal famée et trop peu fameuse par l'une des portes. Je regardais directement derrière elles mais rien. Je décidais de tenter ma chance avec une autre sortie. Je courais donc non sans un petit rictus et allait vérifier sur une autre sortie si les portes cachaient... Et oui ! Bingo. Voilà ce pour quoi j'étais venue, une belle tulipe des brumes. J'étais fière de moi, c'était une astuce que bien peu d'entre nous connaissaient et pourtant, des fois, il y avait aussi des gisements. On peut farmer à tous les étages sans vraiment s'éloigner de la ville mais faut être malin et patient. L'aspect cendreux du sol ne devrait pas permettre la pousse d'une telle plante selon moi mais dans un jeu vidéo, qu'importe la raison... Pourvu qu'on ait la plante ! Je commençais avec mes petites mimines à déblayer autour de la plante. Ce fut relativement facile, la terre était très friable et pas grand chose opposait une résistance. Une fois la tige bien dégagée, je tirais délicatement et progressivement dessus. La fleur venait, se laissant extirper de ce sol qui la retenait prisonnière. Pauvre chose, elle n'était définitivement pas heureuse ici, elle le sera bien plus dans mon inventaire...

Je me décidais d'explorer un peu les environs jusqu'à un tronc d'arbre mort et servant de repose fessier contre la gravité. J'y posais mon postérieur dessus et ouvrais mes chroniques pour y contempler ce que j'avais trouvé et notifier. Les pages commençaient à bien se remplir : peut-être allais-je pouvoir commencer à vendre toutes ces informations. Mais alors que j'étais perdue dans mes lectures, un zombie passa devant moi. Pas juste devant mais à quelques mètres. Il ne m'avait pas vu mais voulait clairement que je lui tire le portrait.

Huit heures sonnèrent et j'étais prête, le crayon dégainé pour illustrer mon bouquin de cette infâme créature baveuse et puante qui m'offrait son moins mauvais profil. C'est à ce moment là que je commençais à le représentait. Vu sa vivacité d'esprit, peu supérieure à sa vitesse à l'heure actuelle, il n'était clairement pas trop chiant à retranscrire sur le papier. Une fois la moitié haute terminée, il ne me restait plus que le bas mais en m'offrant une séance d'étirements, je vis Sora au loin. Je me décidais de lui faire coucou jusqu'à ce qu'elle me voit. Une fois que ce fut chose faite, je terminais mon dessin en l'attendant.

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'Plantes récoltées' :

J'étais encore baissée à chercher des plantes quand j'entends un drôle de bruissement dans les rares feuilles des arbres. Même le vent ressemblait à un monstre géant prêt à vous avaler tout cru : ne parlait-on pas, en littérature, de la morsure du vent quand il était trop fort et froid sur la peau tiraillée ? Je me rendais bien compte qu'avoir peur à ce point d'un simple endroit était stupide, mais tout de même... Entre lire les histoires de fantômes et les vivre, il y a tout un monde courage par lequel je n'étais pas passée avant d'arriver ici et qui me faisait cruellement défaut. J'aurais probablement dû attendre un peu plus longtemps en ville avant de me mettre en route, j'aurais au moins pu attraper quelqu'un rapidement. Je soupirais et récoltais mon deuxième plant de tulipe, au moins contente d'en avoir déjà trouvé cinq lors de ma première recherche. Ces tulipes seraient infiniment précieuses pour la guilde sur le long terme et je songeais même demander un petit jardin pour pouvoir faire pousser quelques plantes dans l'intimité afin d'avoir toujours une petite réserve au cas où. J'écartais les brins d'herbe pour dégager correctement la plante et coupais les tiges précautionneusement afin de récupérer quelques plantes supplémentaires. Ces tulipes étaient plutôt jolies malgré leur nom un peu vague et l'endroit sinistre où elles poussaient... Je me redressais une fois ma tâche accomplie pour voir une silhouette me faire signe. Au début, j'eus peur qu'il ne s'agisse d'un monstre étrange, je ne voyais pas très bien avec la brume, mais quand elle se dissipa quelque peu, je reconnu une jeune demoiselle pour qui j'avais beaucoup d'affection.

- "Ishatrys-chaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan"

La jeune alchimiste avait vu la demoiselle lui faire signe de loin et elle avait courut jusqu'à elle pour lui sauter au cou et lui faire un câlin, sans même songer que, peut-être, elle dérangeait l'artiste en train de dessiner. La jeune fille se redressa et regarda finalement le carnet à dessin avant de s'excuser rapidement et de chercher où était la créature que son homologue avait choisi de représenter. Le zombi était encore assez loin d'elles pour qu'elles ne s'en inquiète pas tout de suite et la jeune femme ne savait pas trop si elle était capable de les combattre seule alors elle sortit son glaive et resta sur ses gardes le temps qu'Ishtarys finisse ce qu'elle devait faire. Elle voulu ensuite lui proposer de s'éloigner un peu pour éviter de devoir combattre l'étrange créature trop vite, mais se ravisa en songeant qu'il fallait de toute façon finir par frapper.

- "Je suis contente de te voir. Oh !! J'ai quelque chose pour toi, j'avais oublié de te le donner la dernière fois !"

D'un geste de la main, j'ouvrais mon inventaire pour farfouiller dedans et poussais une petite exclamation de joie en trouvant ce que je cherchais avant d'ouvrir une nouvelle fenêtre pour offrir ce petit cadeau à la demoiselle aux cheveux noirs. Ce n'était pas grand chose, mais nous en avions un peu parler et ils ne me servaient de toute façon à rien puisque j'avais ma propre paire d'équipée. Ces mitaines de l'aventurier seraient plus utiles sur ses mains que dans mon inventaires à prendre de la place pour pas grand chose. D'autant que si j'en voulais d'autre, je pouvais toujours retourner dans les étages inférieurs pour combattre des monstres et en récupérer d'autres, même si je doutais que ça puisse être utile. Une fois la transaction effectuée, je me tournais vers le zombi qui était encore assez loin et qui ne nous avait toujours pas vues et vaquait à... ses occupations de zombi.

Je m'avançais vers le monstre d'un pas hésitant, décidant de passer par derrière en faisant signe à Ishtarys de venir avec moi. Je me plaçais derrière le zombi et avançais à pas de loup, glaive à la main jusqu'à ce qu'il soit à portée d'épée pour lui donner un grand coup. Je regardais sa barre de vie diminuer d'à peine 1/5 avant qu'il ne se retourne lentement pour me regarder avec ses grands yeux globuleux, m'arrachant une moue dégoûtée en même temps qu'un petit cri quand il me donna un coup. Au moins, il ne me faisait pas énormément de dégât et j'étais plutôt rassurée de pouvoir lui donner un autre coup, rayant son corps d'une jolie zébrure rouge avant de reculer de plusieurs pas. Il me suivit pour élancer son immense bras maigre vers moi et sa dague vint se planter dans mon bras. Il était bien plus grand que je ne le pensais et je donnais un troisième coup directement dans les côtes.

Si j'arrivais à lui en donner un quatrième, avec un peu de chance il serait presque fini, mais pour ça, il fallait d'abord que j'esquive (sans succès) le bras qu'il tendait vers moi en grognant. Je n'aimais pas du tout l'idée qu'il puisse me toucher, ça me rendait malade. Pourtant, il me donnait lui aussi son troisième coup avant que je n'en place un quatrième. Prendre le premier coup était mon plus gros avantages et je m'éloignais de lui en jetant un coup d'oeil vers Ishtarys pour lui proposer de le frapper aussi avant qu'un bruissement ne me mette la puce à l'oreille.

- "Attention Isha-Chan, ils ont tendance à se promener en groupe !"

Récap:

Ishtarys:

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'Plantes récoltées' :

J'avais continué à dessiner mon baveux puant tranquillement tandis que Sora arrivait vers moi. Je crayonnais sans me presser puisque ce monstre était plutôt tranquille. Une fois arrivée à mes côtés, elle resta poliment à côté : avait-elle regardé dans ma direction pour regarder mes esquisses ou pas ? Je ne saurais pas le dire. Mais je ne lui en voulais pas. Elle m'avait aidé au premier étage à combattre des mobs pendant que je dessinais et analysais. Néanmoins, même si je l'avais remerciée, je savais qu'elle me serait d'un grand secours ici. En effet, j'avais déjà fait quelques escapades au dix-huitième étage et le résultat en avait été cinglant : je mettais beaucoup trop longtemps pour me défaire de mes ennemis. Je les malmenais à petit feu et ne perdais pas grand chose par pas grand chose. Mes coups fondaient sur eux et il m'en fallait quatre ou cinq par créature sauf pour le sanglier des champs : dix... Ma force actuelle devait être boostée par une meilleure arme, je devais en faire ma priorité. Cependant, tout ceci me demandait un investissement conséquent. Entre mon équipement, mon métier et les données de mes chroniques... Je ne m'en sortais plus : un véritable bourreau de travail. Mais on n'avait rien sans rien.

Soudainement alors que j'étais perdue dans mes pensées, entre deux coups de crayons, une fenêtre d'échange s'ouvrit. Il s'agissait de Sora, en plein pendant mon dessin. Mais l'intention louable qui me fut témoignée juste après pardonna le dérangement. Ses mitaines de l'aventurier ! Elle me les donnait, comme ça. C'était géant de sa part et ça me rendait franchement service, moi qui n'avait aucun équipement... J'acceptais donc avec plaisir l'équipement de Sora. Il s'agissait d'un contentement véritable et sincère. C'était à équipeer dans l'emplacement gants mais c'était surtout un accroissement d'un bonus équivalent de +10. Ils étaient également répartis entre force et précision. Malheureusement, la précision était une statistique que je n'avais pas privilégié encore, tout comme l'esquive. Je laissais le tout au profit de l'attaque, de la vitesse et de la vitalité. L'esquive servait à arrêter la précision. La précision servait à ignorer 75% de la résistance d'une cible : il me suffisait de ne pas en avoir ou le moins possible. Si pas d'augmentation de dégâts, il s'agissait d'une dépense de points inutile et donc un avantage pour moi !

Je validais l'échange puis équipais ces mitaines. Je la remerciais chaleureusement et poursuivais les finitions de l'humanoïde tombé en décrépitude. Il ne me restait plus beaucoup à faire mais il commençait à s'approcher dangereusement. Finalement, Sora l'engagea sous mes yeux. Je fis mine de terminer mon dessin qui était déjà achevé afin de ne pas entrer en combat tout de suite. Cependant, il fallait cesser de jouer la comédie : Sora était prise dans un piège. Deux zombies sortirent du sol derrière elle, revanchards pour leur camarade allant passer à nouveau l'arme à gauche. Ma vitesse avait augmenté depuis la dernière fois et je comptais bien le faire remarquer à ma partenaire. Fermant mon livre d'une seule main, je laissais l'autre libre de dégainer mon épée. D'un geste ferme et souple à la fois, je pris congé de ma position et de mon appui postérieur pour fondre sur le zombie en proie avec Sora et d'un coup double magistral en croix, je mis à mort le revenant. Je posais ensuite ma main sur l'épaule de Sora pour la faire se retourner. Mais je vis une chose d'une importance bien plus grande derrière, entre les deux ramollis du cerveau.

Je pense que nous sommes attendues, tâchons de ne pas décevoir nos admirateurs. J'en prends un pour l'attirer un peu plus loin. Je te laisse le second.

Je commençais à charger dans leur direction et en passant bien à droite du plus à droite d'entre eux deux. Je lui balafrais le flanc de deux frappes parallèles et, en prenant un coup de main au passage, je filais un peu plus loin avec mon tocard ambulant. La tulipe était encore un peu derrière mais je devais me débarrasser de mon follower. Je regardais Sora qui n'avais pas encore commencé son affrontement et comptais les pas de mon déambulateur mi-humain mi-vomi. A la posée de l'une de ses jambes, je repartais à l'assaut. Cette fois-ci, j'y allais à fond : je fournissais tout ce que j'avais en stock et affublait de quelques rayures rouges. Elles étaient quatre au total ! La dernière était une verticale montante parfaitement centrée sur son anatomie. Un véritable geyser de pixels ascendant se créa quand j'eus fini avec mon ennemi.

Je me retournais alors pour aller m'emparer de cette petite fleur que Sora convoitait aussi peut-être mais actuellement, elle était encore en combat contre son humain suintant déjà la mort pour l'avoir vue de très près. Je plantais rapidement mon épée autour de la plante mais le sol était encore une fois plutôt meuble et cendreux. La plante venait d'elle-même assez rapidement. Quelques secondes plus tard le végétal était dans mon inventaire et je me levais pour rejoindre Sora mais elle en finissait à peine avec son monstre.

Bien joué. Tu t'en sors formidablement bien en combat ! Par où partons-nous maintenant ? Je suis prête à t'accompagner !

Je regardais dans plusieurs directions possibles et attendais sa réponse afin de me préparer au départ et à y aller.

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'Plantes récoltées' :

Sora reculait en sautillant et donna un ultime coup au zombie avant de le faire voler en éclat. Il lui avait fallut 5 coups, mais au moins elle en était venue à bout pendant que sa compagne se débarrassait du sien. Les deux zombies ne semblaient pas avoir fait de trop gros dégât sur leur passage et Sora fut soulagée de voir qu'elle s'en tirait bien malgré son niveau moins élevé que ce qu'elle aurait voulu pour venir ici. Ishtarys était drôlement rapide et l'alchimiste au cheveux rouge était plutôt impressionnée et elle espérait un jour pouvoir être aussi rapide et précise dans ses combats que l'était son homologue aux cheveux noir. Elle était au moins soulagée d'en avoir fini avec son zombi et espérait qu'il n'y en avait pas d'autres dans le coin dans l'immédiat parce qu'elle voulait éviter de repartir sur un combat dans l'immédiat. Elle cligna plusieurs fois des yeux et revint vers Ishtarys pour lui proposer de bouger un peu pour retourner dans la clairière aux fleurs.

- "J'ai vu une jolie clairière tout à l'heure avec plein de plantes, on y trouvera peut-être d'autres tulipes !"

C'était toujours chouette de pouvoir faire ce qu'on avait envie de faire avec quelqu'un pour nous accompagner. En plus Ishtarys était vraiment super gentille avec moi, quand elle me parlait et qu'elle me complimentait sur ma manière de combattre. Moi j'avais l'impression d'être une vrai empotée et elle me rassurait beaucoup avec ses compliments à chaque fois que je me débarrassais d'un ennemi, c'était gratifiant de voir que mes efforts payaient malgré tout. Par contre, j'avais plutôt intérêt à augmenter ma force pour pouvoir venir à bout des monstres plus facilement et pour ça, il me fallait une nouvelle épée. Je menais Ishtarys a la jolie clairière et restait un moment figée devant la beauté du lieu. Parfois, j'aurais aimé avoir un cristal de photographie pour immortaliser certains lieux et certaines scènes qui me plaisait, pour pouvoir les garder toujours avec moi. Je me demandais aussi si c'était possible d'avoir des tableaux fait à partir de photo ou si on pouvait en peindre et en dessiner. Alors que je regardais au sol pour repérer un plant de tulipes et que je m'abaissais pour les récolter, je décidais de bavarder un peu avec mon homologue à propos de ses compétences.

- "Dis Isha-chan... Je me demandais... Tu as une compétence de dessin non ? Je... Tu as déjà penser à faire des croquis et à les vendre ? Pour faire des tableaux ou d'autres trucs comme ça tu vois ?"

Je coupais les tiges des fleurs une à une pour récupérer le plant tout en cherchant à savoir s'il était possible de faire des tableaux avec la compétences de dessin. Je lui demandais si elle pouvait aussi les colorer où si ça demandait un niveau plus élevé, si c'était dans ses projets de créer des oeuvres un jour et de les vendre parce que je ne savais pas exactement ce qu'elle comptait faire de son carnet. Elle m'avait vaguement parlé de paiement de la consultation du manuel en question, mais je ne savais pas si elle avait commencé ou si elle attendait d'avoir plus d'informations avant de s'y mettre. Si sa compétence de dessin ne servait qu'à ce petit carnet, j'espérais qu'elle avait aussi un autre plan de secours pour l'utiliser et je pensais que la création de tableau décoratif n'était pas une mauvaise idée. Surtout que plus le temps avançait, plus je voyais de gens créer des petites guildes ou s'acheter des magasins et des maisons. Moi-même j'avais maintenant accès au QG de la guilde de TomoKise et j'espérais un jour avoir une petite maison bien à moi... Alors si je pouvais la décorer en plus, ce n'était pas plus mal.

- "Ah ! Un plant de moi, tu en as trouvé toi ? Tu veux qu'on bouge ou qu'on cherche encore un peu ici ?"

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'Plantes récoltées' :

Les zombis avaient été exterminés finalement avec assez d'aisance que ce soit pour elle comme pour moi. Cependant, ce n'était pas vraiment le but de notre sortie. On était là aujourd'hui dans l'espoir de cueillir un maximum de tulipes des brumes et nous nous dirigions donc un peu plus loin vers ce qui s'apparentait à un champ de fleur. C'est Sora qui l'avait repéré et qui désirait s'y rendre. Un endroit fleuri ici m'étonnait beaucoup mais s'il y avait des tulipes, c'était tout ce qui m'intéressait. Bizarre pour un dix-neuvième étage qui, à la base, se devait être digne d'un 31 octobre. Malgré les monstres, l'ambiance et le décor général basé sur l'épouvante, ce champ était très improbable mais pourtant... Il était là !

Nous parcourions de ce fait, et logiquement au vu de nos intérêts respectifs, ce champ de fleurs mais en réalité, il s'avéra que ce fut plus un handicap qu'une véritable aubaine. En effet, le champ était rempli de tulipes en tout genre, mais distinguer des tulipes des brumes récoltables des autres, décoratives était un supplice visuel. Comment les reconnaître sans les "scanner une par une". Horrible, j'ai du m'abaisser une bonne vingtaine de fois et je n'ai rien trouvé. La patience commençait à me manquer. Finalement, ma compère alchimiste commença à émettre une discussion sentant potentiellement que je perdais patience qui sait ? Elle me questionna sur ma compétence Illustration et m'a demandé si j'avais déjà pensé à en tirer des bénéfices. A vrai dire, je pensais déjà à vendre mes notes sur le bestiaire de Sword Art Online, représentation graphique incluse. Cependant, qu'entendait-elle par là ? Ouvrir une galerie d'art carrément ?

A vrai dire, non. Je n'ai pas encore pensé à rentabiliser ma compétence de dessin. Elle ne sert pour le moment qu'à égayer mes chroniques. Mais peut-être qu'un jour, quand elle sera de plus haut niveau je pourrais faire des décorations et les vendre. Mais entre nous, je ne pense pas que des gens s'embarrassent avec de la décoration d'intérieur dans ce jeu qu'ils veulent quitter.

Ce cas ne comprenait naturellement pas les personnes qui avaient décidé d'arrêter de se battre, ces personnes résignées à habiter ici et à laisser tranquillement couler leurs vieux jours ici. Eux, pouvaient peut-être penser égayer leur habitât d'abominations barbouillées sur toiles. Je me tus après ça pour me concentrer à nouveau sur les plantes mais je perdais vite mon sang froid. Au bout d'un moment, je me suis relevée, dépassée par mon énervement. C'est à ce moment là que Sora me demanda si je voulais changer de coin, ce que j'acceptai immédiatement. Ce satané champ nous avait pris bien vingt minutes pour un seul plant que Sora trouva pendant la recherche. Nous décidions de nous écarter de cet amas de pixels floralement joliment agencés, mais tout aussi diaboliquement.

Nous marchions alors non loin d'une route où je pus voir une tulipe seule au milieu d'un petit espace sans arbre. Là, c'était la cueillette que j'aimais. Je me rapprochais donc de cette tulipe afin de délicatement m'en saisir. A regarder Sora cueillir, il n'était pas vraiment utile de s'emparer des racines. Seules la tige et la fleur étaient nécessaires pour les placer dans l'inventaire ! Pourquoi s'ennuyer à ce moment là. On se baisse, on sectionne la tige à la main ou à l'épée et hop ! Plante récoltée ! Quelques secondes plus tard, j'étais revenu près de ma collègue et reprenions la route. Cependant, on arrivait près d'un lieu qui ne m'inspirait pas du tout confiance. Il s'agissait d'un pont dont j'avais entendu de trop nombreuses rumeurs. Je mettais mon bras en travers de Sora pour arrêter sa marche et lui expliquais les histoires sordides que j'avais entendu concernant cet endroit. L'histoire avérée selon laquelle le précédent dirigeant de la guilde Persévérance serait mort ici lors d'une attaque de PK et la rumeur selon laquelle, Shade, lieutenante des Lames d'argent et assaillante de Moguts avait failli elle aussi voir sa vie s'arrêter ici.

Je pense que nous ferions mieux de faire demi-tour. Cet endroit ne présage rien de bon.

Par contre, si ça ne te fait rien, je vais dessiner cet endroit afin de prévenir le reste de la population de la dangerosité de cet endroit. Je me mis en tailleur devant la vue plongeante vers ce fameux pont en contre-bas de là où nous étions. Je retranscrivais le chemin qui descendait vers ce pont, l'infrastructure, le cours d'eau qui passait dessous, ainsi que tous les groupes végétatifs de type arbre qui étaient autour en un temps relativement court. Une fois tous les traits principaux effectués, je me levais et enjoignait Sora à me suivre. Rester ici était déjà peut-être dangereux.

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'Plantes récoltées' :

Plantes récoltées:

Les deux demoiselles avançaient calmement, parlant peu. Sora était plus concentrée sur le sol à regarder par terre pour trouver des tulipes que sur la route qu'elle empruntaient, se laissant guider par ses pas et par la présence plus ou moins proche de son amie aux cheveux noirs. Elle ne voyait pas grand chose d'intéressant, mais parfois elle se demandait si elle ne ferait pas mieux de devenir fleuriste. Elle avait bien entendu Ishtarys lui dire qu'elle n'avait pas pensé à exploiter sa compétence de dessin pour autre chose que ses chroniques et elle se dit qu'elle attendrait donc un peu avant de commander un tableau pour sa chambre de guilde. Elle marchait toujours en regardant plus le sol que l'endroit où elle mettait les pieds quand elle sentit le bras de sa compagne en travers de son corps pour la stopper. Elle leva le nez un moment et écouta attentivement ce que lui disait la jeune femme avant de frissonner d'horreur et de reculer de plusieurs pas en laissant Ishtarys dessiner cet endroit horrible.

- "Je ne connais ni l'un ni l'autre mais... Je suis triste pour ce dirigeant... Et je suis contente que Shade s'en soit sortie. Tu... C'était ton ami ?"

C'était un peu délicat comme question et j'espérais franchement que ce n'était pas quelque chose qui l'affectait plus que la mort de n'importe autre joueur qu'elle ne connaissait pas. C'était méchant de dire ça, mais en général, on était moins triste pour les gens qu'on ne connaissait pas, comme s'ils étaient moins importants. Ce n'était pas vraiment ça non plus, mais malgré tout, c'était difficile d'être aussi triste pour un inconnu que pour une personne qu'on aime de tout notre coeur. Alors j'espérais vraiment que ce dirigeant n'avait pas été quelqu'un de trop important pour Ishtarys et qu'elle n'essayait pas de cacher sa douleur alors qu'elle dessinait cet endroit mortel de l'étage 19. Pendant qu'elle représentait l'endroit, je restais debout, épée à la main pour veiller sur elle pendant qu'elle faisait ce qu'elle avait à faire. Le temps qu'elle finisse, j'avais repéré une plante non loin de là et je m'accroupissais devant pour commencer à la récolter puisqu'il n'y avait rien autour de nous. Je coupais les tiges, jetant un oeil alentours à chaque fleur pour être sûre qu'il n'y avait toujours rien et je revins vers Ishtarys. Dès que tout fût terminé, je la suivais afin de nous éloigner de cet horrible endroit à l'histoire chargée de douleur, je ne voulais pas rester ici trop longtemps.

J'avançais sans trop parler, jetant de temps à autre un oeil vers Ishtarys pour voir comment elle se portait et si elle se sentait affectée ou effrayée. C'était idiot, mais son calme me permettait de rester sereine et de continuer d'avancer sans avoir les jambes toutes tremblotantes. Je continuais de chercher d'autres tulipes, mais je ne voyais pas grand chose d'intéressant dans ce coin de l'étage. Il n'y avait pas vraiment de monstres autour de nous et je commençais à croire que nous allions pouvoir passer un moment tranquille quand un mouvement attira mon regard dans la brume.

- "T'as vu ça ?!?"

Je pointais l'endroit où j'avais vu un mouvement et regardais Ishtarys avec les yeux écarquillés. Je me tournais de nouveau vers l'endroit pour constater qu'il n'y avait absolument rien, rien d'autre que de la brume, pourtant... Oui pourtant j'avais bien vu quelque chose, j'en étais sûre ! Mais il n'y avait plus rien, alors je m'excusais auprès de la demoiselle et reprit la marche à ses côtés, un peu moins rassurée d'un coup. La brume s'épaississait légèrement, on commençait à moins bien distinguer le sol et bientôt, ce serait difficile de marcher sans trébucher s'il y avait des pierres sur le sol ou des trous ou des mottes de terre... Mais au moins on avançait et il y avait encore plus de brume quand je vis un autre mouvement.

- "I... I... Isha-chan, je suis sûre que... je suis sûre qu'il y a quelque chose dans la brume là... Regarde..."

Il y avait deux éclats rouges au milieu de la brume et un hurlement s'éleva pour me glacer jusqu'au sang. C'était un loup ? Oui, ça ressemblait vaguement à un loup, mais je ne voyais rien, pas de fourrure, pas de griffe, rien du tout, on ne voyait rien, je ne voyais rien. Finalement, je compris, il y avait un nuage de plus brume plus épais là où aurait du se trouver le loup qui ne nous avait pas encore remarquées toutes les deux. Décidant d'y aller à l'aveuglette, je donnais un coup qui sembla le toucher puisque la barre de vie du monstre baissa un peu. Par contre, son retour de bâton ne se fit pas attendre et je criais de surprise en sentant une gêne froide au niveau d mon avant-bras. Je reculais rapidement, tout comme l'animal qui me fixait en grognant et je décidais de lui donner un deuxième coup, en plein museau. Maintenant qu'il avait des rayures rouges, c'était plus facile de le repérer et je clignais des yeux pour dessiner sa forme dans mon esprit, pour essayer de voir ses mouvements. Je me tournais vers Ishtarys pour savoir si elle voulait se débarrasser de l'assaillant ou si elle tentait un dessin et un éclair de rapidité me répondit alors qu'elle achevait notre ennemi commun.

- "Non mais t'as vu ça ? T'as... T'as vu cette chose ? On la voyait à peine au milieu de la brume !"

Récap':

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'Plantes récoltées' :

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Sur le retour, nous nous sentions observés, indubitablement. Par quoi ou par qui, aucune idée. Un PK peut-être ? Non sincèrement, j'avais une drôle d'appréhension. Discrètement, je changeais d'arme. J'avais trop longtemps galéré avec mon arme de base et je préférais empoigner mon épée rouillée. Une arme assez rare que j'ai obtenu sur un monstre précédent mais où... aucune idée. Je n'avais pas trop de résistance contrairement à ce que je pensais mais niveau attaque, j'étais devenue en quelques clics, une alchimiste qu'il valait mieux pas embêter.

Sora avaient les genoux fébriles et le souffle irrégulier. Elle n'était pas rassurée mais il y avait de quoi. Pourtant je l'avais rassurée en disant que je n'avais jamais connu ce fameux dirigeant de guilde mais Shade, je lui disais qu'il s'agissait de la lieutenante, et donc la numéro deux, de la meilleure guilde de Sword Art Online. Peut-être savoir qu'il s'agissait de quelqu'un de ce gabarit n'inspirait rien de bon à mon amie aux cheveux plus roux que les miens. Cependant, mon attention fut accaparée par deux points rouges filants dans la brume. Saisissant mon crayon et tournant la page de mon livre, je saisissais les quelques traits que je pouvais déceler.

Et comment que je les ai vus !...

Je les revoyais une ou deux fois. Il s'agissait d'un loup, indéniablement. Impossible de manquer la forme à la deuxième et à la troisième fois. Je continuais mon dessin tandis que que Sora commençait à se débattre avec le canidé embrumé. Mais une fois tous les traits principaux esquissés, les détails mémorisés se mettraient tout seuls sur le papier. J'arrivais donc en regardant mon dessin, supporté par mon livre, lui-même soutenu de ma main gauche et, sans regarder ma cible, je fis tournoyer mon épée pour le lacérer de flanc. Je n'avais aucune raison de regarder le résultat : il était évident. Vu la vie qui lui restait, ma force était largement suffisante pour l'éliminer. Je rangeais mon épée de suite après et continuais mon chef d'oeuvre en mettant les effets de vapeurs se dégageant de la bête.

Oui c'était un monstre plutôt redoutable. Nous devrions être plus vigilantes.

Nous remontions donc vers le champ de fleurs et finissions par le dépasser pour explorer une zone inédite vers laquelle nous n'étions encore pas allées. D'ailleurs, cette direction me plaisait énormément car on voyais les plantes de très loin. Là-bas, se cachait une petite tulipe qui n'attendait que moi. Quelques minutes plus tard, nous arrivions à sa hauteur et je m'écartais un peu de la route pour décrocher la tige de son support verdoyant. Elle était désormais à moi cette petite coquine. Je la plaçais dans mon inventaire et voyais le nombre d'exemplaire recueillis dans une petite notification. Il m'en fallait encore mais quoi que l'on dise, ça faisait une cueillette de moins à effectuer.

Nous continuions un peu à avancer dans cette même direction mais la route était barrée. Deux zombies semblaient être en plein bug cérébral. Leur cerveau avait l'air de redémarrer si tant est qu'ils en aient. Nous n'avions plus qu'à les affronter avec Sora ou à les contourner.

Si ta vitesse le permet, frappe-les une fois chacun. Je me chargerai de les finir tous les deux avant qu'ils puissent répliquer. Tu n'auras qu'à switcher au moment opportun.

Nous étions encore loin d'eux mais on pouvait commencer à prévoir un plan d'attaque en prévision de la rencontre.

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'Plantes récoltées' :

Yoshiko commençait à avoir un peu faim, mais elle savait que ce n'était pas une faim réelle alors elle attendait, elle continuait de suivre Ishtarys, toujours choquée par la vision qu'elle avait eu du loup de brume. Elle aurait pensé que le créateur du jeu attendrait au moins les étages supérieurs pour commencer à mettre de tels pièges. C'était insensé, pourquoi voulait-il les tuer ? Elle était plongée dans ses réflexions et ne vit même pas la plante droit devant elles et avait donc laissé Ishtarys s'occuper de la récupérer. Et quand la demoiselle aux longs cheveux noirs lui proposa de frapper d'abord les zombis et de la laisser ensuite les achever, elle acquiesça distraitement et sortit son glaive pour avancer vers les créatures aussi décérébrée qu'un petit pois sans sa cosse. Elle avança en s'approchant du zombis de droite d'abord et elle le saisit par un pan de vêtement pour le tirer en arrière et lui donner un coup avant de reculer en profitant de sa chute pour frapper le suivant qui lui avait déjà donné deux coups en meuglant comme une vache.

- "À toi !"

Je reculais de plusieurs pas pour laisser mon amie alchimiste s'occuper des deux zombis et fut soufflée de voir qu'il lui suffisait d'un simple coup pour s'en débarrasser. Elle était drôlement forte tout à coup ! J'avais cru la voir changer d'arme, est-ce que ça venait de là cette soudaine rapidité à se défaire des zombis ? J'étais impressionnée et je repris confiance en nos chances de victoire et de nous en sortir. Bien sûr, je doutais que mon amie ne décide de rester malgré un danger trop important, mais j'espérais tout de même que nous puissions rester un peu plus longtemps pour augmenter au maximum nos chances d'avoir des tulipes. J'étais au moins aussi impatiente de rentrer que de manger quelque chose depuis que j'avais vu le loup de brume. Même si en soi, les dégâts qu'il me faisait n'étaient pas vraiment mortels, je n'aimais pas me sentir en danger. Je n'aimais pas non plus devoir me battre, mais ça je commençais à m'y faire, je frappais quand c'était nécessaire et si je pouvais éviter un combat, je tentais le coup.

Je marchais un peu, sans jamais trop m'éloigner d'Ishtarys et revenant souvent vers elle quand je me sentais mal à l'aise. En voyant les dommages qu'elle avait causé aux zombis, j'étais plutôt contente qu'elle soit mon alliée et non mon ennemie, sinon j'aurais risqué gros à me tenir près d'elle dans un endroit aussi lugubre. Il y avait une plante un peu plus loin qui ressemblait à une tulipe et, après un coup d'oeil aux alentours je m'en approchais et me baissais pour la récupérer. J'écartais les feuilles hautes et légèrement dentelée avec soin pour dégager la tige et la couper au plus près du sol en laissant intacte les racines. Quelque part, c'était un peu bête de ne pas les prendre, j'étais presque persuadée qu'elles ne restaient pas en terre quand les feuilles disparaissaient après la récolte. Les "préserver" pour qu'une plante repousse n'était sans doute pas utile... Mais dans le doute, je préférais quand même les laisser, parce qu'on ne sait jamais ce que nous réserve le créateur du jeu. Il a bien décidé de mettre des loups de brume à un étage qui ressemble à une purée de pois sans nom...

Je revins vers mon amie en trottinant et me décidais enfin à lui poser des questions sur son arme. Après tout, je ne voulais pas vraiment lui voler des informations, juste... Et bien faire un échange peut-être ?

- "Dis Ishtarys... Euh... ton épée, tu l'as trouvé chez un forgeron ? Je.. J'aimerais bien changer la mienne mais..."

Mais comment lui dire que je n'avais pas la moindre idée de la manière dont je devais poser la question à un forgeron ? J'aurais bien pu demander à mon ami Shun, mais j'aurais l'impression d'abuser de sa gentillesse, surtout que je connaissais le prix de certains minerais. J'avais entendu un joueur en vendre comme ça, sur une espèce de marché ambulant et quand on voyait qu'il vendait un bonus +4 de force à 800 Cols, c'était de la pure folie ! J'en parlais à mon amie pour lui demander si la sienne, si elle venait de chez un forgeron bien sûr, lui avait coûté un bras.

Récap':

800 Cols un +4 ?!!!:

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'Plantes récoltées' :

Le combat fut facilement terminé grâce à mon épée rouillée +20 Force. Pour autant, je vis que Sora me regarda avec avidité. Mon arme l'intéressait et pour cause... Sa rareté était assez déconnée. Les zombies avaient péri sous le poids de mon épée assez facilement mais il ne fallait pas non plus grand chose pour en venir à bout. Ils avaient un niveau clairement inférieur aux autres mobs de cet étage. Sora partit peu après cueillir une tulipe que j'avais vue également mais qu'importe, c'était à son tour de cueillir. J'attendais donc paisiblement et patiemment son retour depuis la route. Elle fit l'aller-retour assez rapidement et nous pûmes nous remettre en chemin.

Quand elle revint vers moi, elle eut des interrogations sur mon arme et en particulier sur la provenance. J'étais franche avec elle. Je ne donnais pas d'informations gratuitement mais que une personne m'était utile, je le lui rendais bien.

Il s'agit d'une épée +20 force que j'ai looté sur un mob. Par contre, aucun souvenir de où. C'était avant que je ne décide d'écrire mes chroniques.

Après tout, si je rédigeais tout, c'était bien pour ne pas avoir à m'en souvenir. A force de parler et de récolter, nous nous trouvions sur l'étage 19 à une horaire assez avancée de laquelle on avait commencé. Midi allait bientôt sonner et peut-être serait-il temps de se rendre à la ville la plus proche afin de déjeuner. Néanmoins, Sora ne disait rien : je ne voulais pas freiner ses envies de travail avec une faim virtuelle, encore trop peu présente et ignorée facilement. Nous continuions à marcher près d'un quart d'heure quand nous vîmes à nouveau une tulipe des brumes. Je m’arrêtais donc devant cette petite fleur et la cueillais tranquillement. Cependant, en revenant vers Sora, je vis à sa tête qu'elle non plus n'osait pas annoncer la pause syndicale. Je la regardais amusée et lui dit :


Si tu veux, on peut faire demi-tour pour aller manger un morceau et on reprendra ça juste après.

Je ne voulais pas la traîner contre sa volonté ou du moins, quand sa volonté ne différait pas de la mienne. Je montrais la direction dont nous venions de la main et l'invitais à rebrousser chemin de mon autre main.

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'Plantes récoltées' :

Le regard que Sora lança à Ishtarys en disait long sur sa reconnaissance et elle accepta immédiatement de rebrousser chemin. Même si la faim était virtuelle, elle pouvait être dangereuse quand même et ne devait pas être prise à la légère. Elle avançait calmement auprès de son amie, regardant toujours autour d'elles de temps en temps pour s'assurer qu'elles ne risquaient pas d'être surprises par d'autres loups de brume. Retourner à la ville n'était pas facile pour Yoshiko, elle se sentait un peu perdue au milieu de tous ces arbres à demi-mort et si Ishtarys n'avait pas été là, elle aurait probablement eu beaucoup de mal à rentrer. Au moins en avançant, elle pouvait de nouveau regarder autour d'elle pour s'imprégner des lieux.

- "Tu vas trouver ça bizarre, mais je crois que je ne pourrais jamais venir vivre ici..."

L'endroit était trop effrayant, trop sombre et trop glauque pour moi. J'avais l'impression qu'on pourrait croisé un joueur mort à chaque détour de chemin, qu'on pouvait tomber sur des traces de sang quelque part si on regardait bien. Je me demandais même si on ne risquait vraiment rien à traîner dans le coin encore un temps avec tout ce qui s'était passé récemment selon mon amie. Après tout, l'attaque de deux joueurs et la mort de l'un d'entre eux était quelque chose d'assez inquiétant, même sans connaître lesdites personnes. Si ce fameux type était chef d'une guilde, il devait avoir un certain niveau, il avait pu tenté d'appeler des membres de sa guilde, il avait dû tenter de se défendre... Alors soit ce tueur avait eu un coup de bol monstrueux, soit il était horriblement fort et c'était un danger pour toute la population des joueurs verts.

- "Dis Isha-chan... Tu pense que la personne qui a agressé Shade était la même que celle qui a... enfin tu vois ? Pour ce chef de guilde... Tu penses qu'on pourrait ajouter une description de ce joueur faite par Shade à ton dessin ? Pour prévenir les joueurs bien sûr."

Nous avancions toujours et un craquement sinistre me fit sursauter. Je me retournais, mais il n'y avait rien dans les environs. Du moins rien de visible ou alors c'était déjà partit et donc plus un danger immédiat. J'accélérais le pas malgré tout jusqu'à voir l'enceinte de la ville et je me détendis presque aussitôt. Nous n'étions plus qu'à quelques mètres à peine de la sécurité et d'un bon repas à prendre entre copines. Ensuite, nous pourrions voir en fonction de l'heure, de notre motivation et de notre temps libre si nous décidions de continuer d'avancer et de repartir récolter des tulipes ou pas. Personnellement, je resterais probablement jusqu'en soirée si l'endroit ne devenait pas encore plus flippant qu'il ne l'était déjà, comme ça je pourrais me constituer un joli stock de base.

- "Brrr enfin en ville ! J'ai hâte de manger un morceau pas toi ?"

Elle avait donc choisi de faire demi-tour et de rentrer à la ville. Nous remontions par les chemins que nous avions empruntés, à travers ces décors sinistres et funestes. Je voyais Sora regarder autour d'elle tout en baissant de luminosité faciale. Elle perdait en jovialité et en sourire au fur et à mesure qu'elle contemplait son environnement. Il fallait avouer que cette biosphère n'était pas belle à regarder. Elle confirma mes craintes quelques secondes plus tard. Bien entendu, à l'écoute de son énoncé, je ne pouvais qu'acquiescer et penser de même. Comment pouvait-on élire domicile ici, à part pour y faire des choses pas très nettes ? Assez glauque et malsain comme milieu... On ne pouvait y loger que des personnes mal famées.

Ce n'est pas du tout bizarre. A vrai dire, je ne pourrais pas supporter ouvrir mes fenêtres sur un paysage comme celui-ci.

Je la voyais soucieuse, voire anxieuse. Nous remontions vers la ville principale et allions entrer en safe zone. Pourquoi stresser de la sorte ? Nous étions ensemble et il ne pouvait rien nous arriver si nous nous écartions pas de la route. Que pouvait-elle bien ressasser ? Je finissais par ignorer la chose : si elle avait besoin de moi, elle sera bien assez grande pour me le demander seule.

Mais quelques instants plus tard, elle me confia ses craintes. Elle parla de ce fameux player killer qui avait tué Blast, le chef des Persévérances et avait salement amoché Shade. Cependant, les sources n'étaient pas claires. Etait-ce le même player killer ? Personne ne le savait, même pas Shade elle-même. Elle n'était arrivée à cette conclusion que par déduction : elle n'a pas vraiment vu le visage de l'assassin et n'a que présumé...

On n'en sait rien. Tout ce que tu peux te dire c'est que Shade est quelqu'un d'assez incroyable au niveau de sa puissance. Dans le combat contre Moguts, le boss du vingtième étage, elle avait été affecté au groupe des tanks, en première ligne. Il parait qu'elle encaisse autant qu'un paladin et qu'elle frappe avec une épée à deux mains plus grande et plus large qu'elle-même. Ses coups sur le roi des gobelins étincelaient d'un rouge vif assez souvent. Bien qu'il ne s'agisse pas de la joueuse n°1 de Sword Art, elle est très redoutable.

Je lui disais aussi que durant l'affrontement, selon mes sources, elle avait été aidée d'autres joueurs et qu'ils avaient du donner la mort à plusieurs player killers pour se sauver les uns les autres. Les garder en vie aurait été trop dangereux pour eux. L'un d'entre eux par contre parvint à s'échapper. Le reconnaître fut difficile puisqu'il était masqué mais une chose était sure : pour tenir tête à Shade, il fallait être d'une sacré trempe !

Un craquement plus tard, Sora fut surprise et pressa le pas jusqu'à la ville. Je la rattrapais afin de ne pas trop la faire patienter. Puis, la voyant un peu perdu, je lui demandais de me suivre : je connaissais un petit coin sympathique dont un joueur m'avait parlé. Il s'agissait d'un petit bistrot peu décoré, sinistre et dont le tenancier moustachu n'inspirait pas confiance. Cependant, pour le contexte de l'étage, c'était vraiment sympathique vis-à-vis des autres. Après deux petites minutes de marche, dans une rue assez grande et limite très fréquentable appelé "Au Croq'Zombi". Je regardais Sora puis, après un sourire, je poussais la porte. J'allais m'installer à une table et l'y attendait avec un bras tendu désignant le siège d'à-côté, vide.

Le tenancier arriva vers nous : il devait faire bien deux mètre sur quasiment les trois-quarts en large. Impressionnant et plutôt bel homme. Il s'agissait d'un spécimen à câliner d'urgence. Son air ténébreux était plutôt cool finalement mais je gardais mon attrait pour moi et commandais :

Je vais donc prendre un croq'zombie s'il vous plait et pour mon amie... Que prendrais-tu Sora ?

Je la regardais, intriguée de ce qu'elle allait choisir.

Intimidée par l'air d'ursidé du tenancier, l'alchimiste ne répondit pas tout de suite et, après que ce dernier lui ai sourit et demander à nouveau son plat, elle bredouilla un moment avant de commander la même chose que son amie puisqu'il semblait s'agir de la spécialité et qu'elle se voyait mal faire attendre les gens autour d'elle. Une fois la commande passée, elle se détendit à vue d'oeil, se liquéfiant à moitié sur son siège et expliquant brièvement qu'elle avait sans doute subi un peu trop de pression dernièrement. Il y avait beaucoup de choses qui lui tournicotaient dans la tête et elle se savait pas vraiment si elle pouvait en parler à la demoiselle sans la gêner, alors elle se taisait et regardait autour d'elle avec une certaine anxiété. Soudain, elle lâcha enfin sa bombe :

- "On ne peut pas mourir dans les villes pas vrai ?"

Ma question était stupide. Ishtarys le savait, je le savais et même le PNJ tenancier devait le savoir. Je secouais la tête, cette histoire de chef de guilde m'avait vraiment perturbée parce que c'était la première fois que j'approchais de si près un endroit vraiment dangereux. Ou du moins, qu'on me prévenait que je me tenais à un endroit dangereux et je ne savais pas comment gérer cette espèce de peur panique qui me tordait l'estomac. Je soupirais et répondit à ma propre question marmonnant plus pour moi-même que pour mon amie qui ne m'avait peut-être même pas entendue et qui me prendrait sans doute pour une demeurée. On en revenait toujours à ça selon moi, la mort de nos avatars qui signifiait notre mort à nous. Je pensais que j'étais passée au dessus de tout ça après l'annonce, après le boss du dixième, après le boss du vingtième... Mais on en revenait toujours à ça, j'étais toujours terrorisée à l'idée de gravir les étages et ce, malgré mon niveau qui avançait doucement mais sûrement. Le seul étage où je me sentais encore en parfaite sécurité, c'était l'étage 1, parce que je savais que les monstres ne pouvaient pas faire grand chose contre moi, mais ici... Tout était différent.

En plus des monstres à moitié visible, il y avait une atmosphère glauque et un meurtre avait été commis ici. En plus le loup de brume... Enfin disons que rien n'était fait pour que tout se passe sereinement. Je reniflais doucement et m'excusais auprès d'Ishtarys. La pauvre... Tout s'était bien passé et d'un coup je devenais aussi molle d'une poupée de chiffon et c'était elle qui subissait, il fallait que je trouve une idée, quelque chose pour changer de sujet, un projet à réaliser qui me permettrait de me sortir un peu ces idées noires de la tête.

- "On devrait organiser une fête d'Halloween ici, dans la ville. Tout est glauque, avec quelques belles bougies et des activités et un repas.. Tu penses que ça pourrait le faire ? Ce serait chouette je trouve, on pourrait rencontrer des gens intéressants en plus si on fait une fête ouverte... Et on pourrait faire une veillée funéraire après... Pour rendre hommage aux gens..."

C'était ça, c'était parfait comme plan : Trouver comme rendre agréable un endroit désagréable. Faire en sorte de créer un lien affectif pour pouvoir penser que ce lieu était un peu moins glauque qu'il n'y paraissait. Bon plan. En attendant, je regardais autour de moi jusqu'à ce que le tenancier à l'air d'ours revienne, il n'avait plus l'air si effrayant maintenant qu'il abordait un petit sourire et nous souhaitait un bon appétit. Je le remerciais et le regardais s'éloigner encore un moment avant de porter mon attention sur la nourriture.

- "Bon bah... ça a une drôle de tête, mais ça a l'air bon quand même. Bon appétit !"

Je souriais à Ishtarys avant de prendre une bouchée de mon plat pour trouver un met étrangement savoureux. Comment il pouvait avoir un nom aussi... tordu et être aussi bon en même temps ?

Le tenanicer nous avait servi notre repas : deux pains toasté avec une viande rosâtre à l'intérieur. Pour ma santé mentale, je ne préférais ni demander la recette, ni ouvrir les pains pour regarder à quoi ça ressembler. Je sentais encore ma collègue et homologue tendue après mon récit de tout à l'heure mais je pensais que le croq'zombi allait la déstresser. Qu'il était navrant et chiant d'être à côté d'une dépressive : réjouis-toi que ça ne te sois pas arrivé à toi. Elle ne le connaissait même pas en plus. Bref, elle était contrariée et cela me fut confirmé peu après par sa question que j'ignorais allègrement : pouvait-on mourir en ville. J'avais envie de sortir mon arme pour le lui faire vérifier. Mais ne contrarions pas davantage cet être inférieur et d'une formidable utilité. Je gardais le silence, portais le tout à ma bouche et prenais une grande bouchée.

Que ce soit dès le départ ou après, des gens mouraient. Que ce soit en se jetant d'un pont pour vérifier la théorie de Kayaba, soit en se faisant déborder par un ou plusieurs monstres, soit par un assassinat. Veiller pour chaque mort était débile, nous devions nous concentrer sur l'avenir. Facile de dire ça pour moi qui avait mon plus lointain souvenir après l'annonce du créateur de ce monde... Mais qu'importe ! Rester à se morfondre pour ceux qui sont tombés n'était pas la bonne attitude pour sortir d'ici ! Elle finit par se reprendre et à se corriger d'elle-même... Elle était intéressante cette gamine mais elle devait se reprendre plus rapidement. Elle risquait de m'ennuyer davantage qu'elle ne m'intéressait. Finalement, elle était partie sur une autre question mais davantage joyeuse. Je lui répondais :

Honorer nos morts avec une marche funéraire ? Pourquoi pas, mais ce ne serait pas très gai comme conclusion de fête. Après, tu sais, j'écris mes chroniques pour donner aux gens l'information de ceux qui tombent au front. Ceux qui se font pulvériser dans des pièges, par une prise de mob foireuse ou qui ont été tués ne m'intéresse pas. Ce sont des gens qui se sont pas posé les bonnes questions et dont on a aucune information. Malgré tout, ce serait un événement bénéfique pour ceux qui veulent les représenter. Nous devrions organiser ça, mais d'abord, débarrasse toi des tes idées noires, mange ça !

Je désignais du doigt la nourriture qu'elle avait devant elle en lui ordonnant de manger. Manger était le meilleur moyen d'évacuer son stress. Elle balbutia quelques mots avant de s'y essayer mais elle franchit finalement le pas en mettant un bout dans sa bouche. Son visage s'illumina : cette connerie était drôlement bonne et je savais pertinemment que son esprit était en plein dilemme confrontant la bizarrerie du plat et son goût délicieux. Le premier pas vers la sérénité mentale était fait. Je décidais d'enfoncer le clou beaucoup plus loin pour lui chasser totalement ses idées noires et faire qu'elle se sente d'un coup mieux, comme emplie d'un seul coup d'autres pensées, beaucoup plus drôles. Je finissais ma bouche et lui dit avec le plus grand des sérieux :

Tu dois te demander comment ça pouvait être aussi bon alors que ça porte un nom si saugrenu ? Je me suis posé la même question la première fois. Surtout quand le tenancier m'a révélé que c'était fait à partir des testicules de zombi.

Je voyais alors instantanément ses yeux s'écarquiller, limite dégoûtée. Elle devait se demander où elle se trouvait et comment elle était arrivée à avoir sa dans la bouche. Plein de pourquoi sur la nourriture et sa provenance devaient envahir son cerveau. Mais au moins, elle ne broyait plus du noir. Je voyais clairement le dégoût envahir son faciès avec une tête très caractéristique jusqu'à ce que je me mis à sourire et à progressivement éclater de rire. Je ne pouvais plus continuer ma blague. Je devais lui avouer, mais mon Dieu, je n'aurais raté cette tête pour rien au monde !

Mais non !! Je rigole ! Sincèrement, je ne sais pas avec quoi c'est fait. Mais c'est bon, alors mangeons !

Intérieurement j'étais satisfaite de cette expérience réussie. Ce sujet d'étude appelé Sora était vraiment des plus intéressant !