Il fallait bien du repos... Après l'expédition de la semaine passée, Fatale était complètement épuisée. Elle n'avait pas encore l'habitude de forcer autant dans sa puissance de combat ou de réflexion, mais maintenant qu'elle s'était décidée à agir pour la communauté de Sword Art Online, elle allait faire des efforts. Les quelques Cols, que lui avait apportés l'expédition, était convenable afin de ne pas dormir à la belle étoile, mais plutôt dans un bon lit. Et niveau prix, rien de mieux que le palier 1, la ville de départ, afin de ne pas trop épuiser ses économies. Durant la semaine, elle s'était trouvée un coin paisible afin de s'y reposer, mais le manque de confort l'obligea à se prendre une chambre pour cette dernière nuit. Rien de mieux que le moelleux d'un matelas afin de bien dormir et reprendre l'aventure.  

Après avoir plié bagage, elle se dirigea dans l'auberge de la ville en soirée. Le lieu était animé encore, quelques joueurs n'ayant pas souhaité se risquer à combattre par peur de mourir ou les quelques PNJ's qui faisaient vivre le lieu à leurs manières. Elle s'avança vers le comptoir avant qu'elle ne distingue une silhouette familière. C'était le fameux couturier de l'expédition, le commanditaire bienfaiteur donnant des objets pour réussir la missive. En parlant de ça, elle se souvint qu'elle ne l'avait pas remercié comme il le fallait, soit par des paroles soit par un échange de marchandise. Ce dernier la remarqua et l'appela pour confirmer qu'il s'agissait d'elle avant de venir aux nouvelles.

Tout en ponctuant la fin de sa phrase par son interrogation, elle pencha le haut de son corps, comme pour saluer un monarque, faisant rebondir sa poitrine dans le vide, même si elle était maintenue dans ses vêtements, une bonne posture de dragueuse. Elle dévisagea Ari d'un air inquiet avant de rétorquer.

Peu de personnes pouvaient rester de marbre devant les charmes de la petite faucheuse et elle comptait bien les utiliser pour payer sa dette. Dans un coin de sa tête, elle envisageait même la suite de la nuit, qui sait.... Si elle pouvait allier l'utile à l'agréable...

Pendant qu'elle attendait une réponse de la part du couturier, elle ne put que remarquer que les yeux de ce dernier virevoltaient dans tous les sens, un coup sur son sublime corps, un coup fuyant son regard au hasard de l'auberge. Un fin sourire se dessina légèrement sur ses lèvres alors qu'intérieurement, elle rigolait de ce petit jeu, c'en était délectable. Apprenant qu'avec son métier, il en était que plus expérimenté avec sa dextérité, Fatale commençait à sourire franchement et agréablement, la rendant que plus séduisante.

Toujours en "matant" fébrilement les courbes somptueuses de la voleuse, Ari avait vu, aussi, qu'elle était fatiguée. Un petit rictus pouvait se voir sur sa bouche, comme une retenue après la proposition de repas de Fatale. Pour rester poli, il sourit en acceptant le repas, ou plutôt le dessert, même s'il lui avait dit que le partenariat durant l'expédition était normal et ne mériter pas qu'on le remercie pour ses services. Ce fut au tour de la petite faucheuse de répondre.

Elle joignit ses deux mains, collées l'une à l'autre via les paumes, enchantée et invita donc Ari à la suivre à une table.

Alors qu'ils s'installaient, la serveuse PNJ arriva et Fatale lui commanda deux desserts et deux boissons pour accompagner. Une fois la serveuse partie, Fatale scruta longtemps, et dans le silence, le visage du jeune homme en face d'elle. Même s'il était sans doute jeune, il était très mignon pour son âge. Les japonais avaient ce côté "puceau" sur leurs visages qui attirait la demoiselle. Mais bon, il fallait rester courtoise pour le moment et Fatale voulait obtenir quelques réponses sur certaines choses. Elle se décida à parler, presque à voix basse, afin que personne d'autre ne l'entende, et afficha un air sérieux.

Elle plongea son regard argenté dans celui de son interlocuteur et lui sourit chaleureusement en croisant les mains sur la table.

Modération :

Ari s'amusait de la situation également. D'une fatigue, le voilà qui répondait au jeu de Fatale en l'imitant, quand celui-ci, très gentlemen il faut le dire, l'invita à s'asseoir sur une chaise. L'ambiance était donc propice à la discussion et ce n'est pas avec les fameuses glaces que la conversation allait se refroidir, bien au contraire... Le jeune homme examina aussi les traits de la voleuse dans un silence monacal avant que cette dernière lui pose une question.

Il répondit avec sincérité et franchise, ce qui fit tirer un sourire à Fatale, elle aimait les gens comme ça. Aussi, ses déductions étaient correctes quand il souleva le problème de jeu et de sentiments. Le petit jeu de mots était bien choisi également et c'est en soulevant un sourcil, tout en riant gaiement, que la jeune femme lui répondit.

Fatale avait très bien compris l'allusion et effectivement, elle était la première à ouvrir bon nombre de choses, dont certaines moins "catholique" que d'autres. Elle l'écouta jusqu'à la fin et eut un sourire morose, légèrement emplit de nostalgie et de tristesse quand il évoqua le fait de dévoiler ses sentiments. S'il savait ce qu'avait enduré Fatale dans la vie réel, il pourrait comprendre certaines choses, mais ne pas en concevoir d'autres. Elle le regarda dans les yeux en reprenant un sourire plus chaleureux tandis que la serveuse revenait avec la commande. Après l'avoir remercié, Fatale ouvra la dégustation et hocha la tête d'approbation.

Faisant des yeux de biche tout en avalant lentement une cuillerée de glace, en prenant le temps de bien lécher l'ustensile, elle laissa un blanc pour observer la réaction du jeune homme. Cependant, une autre réponse devait être donnée et il fallait y faire honneur. Par dépit, ou bien par confiance, elle décida "d'ouvrir" son cœur sincèrement, sans pour autant dévoiler toute sa vie.

Elle reprit sa cuillère et continua de manger sa glace pendant qu'elle réfléchissait à ce qu'elle allait dire par la suite. Il était certain qu'elle voulait bien voir plus loin pour cette nuit, un peu d'exercice ne pourra pas faire de mal, il fallait juste savoir si Ari allait acceptait cette idée saugrenue. Mais la patience et la séduction étaient de mise, et ça aussi, c'en était plaisant pour la petite faucheuse qui se délectait de ce jeu sensuel. Elle termina ses paroles en disant.

Heureuse d'entendre de la bouche d'Ari, qu'une personne normalement constituée psychologiquement buguerait en voyant les courbes de la voleuse, elle réitéra son sourire alors que le jeune homme avait percé sa logique, celle de jouer de la séduction quitte à "provoquer". Elle n'était pas pour autant une fille facile, sa promesse ainsi que sa manière de vivre, étaient le ciment de sa morale et elle ne céderait pas à n'importe qui, si elle voulait se faire plaisir, c'est qu'elle l'avait choisie.

Après s'être dévoilée légèrement en paroles, elle fut surprise que le jeune couturier ne cède pas encore à ses charmes, malgré les avances aguicheuses et prometteuses. Qu'il en soit ainsi, il était intéressé par les mystères et aimait quand ça durait longtemps... Tant mieux... Ils avaient toute la nuit pour "débattre" de bien des manières. Fier de lui, Ari affichait une tête de vainqueur pour avoir mis un frein à la voleuse, ce à quoi elle s'enfonça dans sa chaise en levant les mains de dépit.

Elle ferma les yeux, tout en basculant sa tête en arrière et prit une grande inspiration avant de souffler lourdement par le nez. En rouvrant les yeux, elle reprit le contact visuel avec Ari et resta silencieuse durant quelques secondes. Peut-être que rester naturelle au lieu de "forcer" la chose était le mieux à faire, quitte à rester juste une relation amicale. Elle reprit sa glace entre les mains et ouvrit la bouche.

Elle lui sourit agréablement avant de se replonger dans sa glace. Si Ari était assez perspicace, il pouvait voir que le visage de Fatale était devenu plus serein, son comportement moins aguicheur et plus calme. Était-elle redevenue une jeune femme comme toutes les autres, naturelle et réservée ?

Les tentatives étaient infructueuses et plus elle essayait, plus Ari devenait distant. Peut-être que la voleuse s'était trompée et que le jeune homme avait du caractère pour refuser fermement alors que d'autres auraient ouvert leurs portes. Cependant, la soirée n'en était que plus intéressante, pouvoir discuter après autant de rentre-dedans, voilà qui était inhabituelle, mais les sujets seraient plus sincères.

Elle constata, cependant, une mine grave sur le visage d'Ari à l'évocation de la réalité et de leurs conditions physiques. Il est vrai que la question pouvait se poser tout autant que l'enquête judiciaire concernant le responsable de tout ceci. Mais tout aussi rapidement, le couturier se ressaisit rapidement pour répondre aux propos de la faucheuse. Pas d'expérience dans le domaine, une curiosité concernant l'attitude adoptée par la faucheuse sur les rejets et une remarque fort peu plaisante sur la définition qu'était Fatale. Une nymphomane ? Jamais ! Même s'il était vrai qu'elle aimait se faire plaisir à outrance, c'était toujours dans le respect des personnes. Aussi, elle n'était pas à la recherche continuelle "d'amusement", elle savait se tenir et s'abstenir plusieurs mois s'il le fallait. C'était bien tout le contraire de la définition du jeune homme et c'est bien pour cela que Fatale grinça des dents tout en affichant un air mécontent et furibond. Mais avant qu'elle puisse en placer une, Ari changea de sujet et bailla avant de proposer à la demoiselle de continuer cette "charmante" discussion dans sa chambre. Elle se laissa tomber sur sa chaise tout en soufflant par le nez et fixant le couturier. À quoi jouait-il donc à la fin ? D'abord les refus, ensuite une semi-insulte et maintenant ça ? Le moins, que l'on pouvait dire, c'était qu'elle ne savait pas sur quel pied danser.

Elle se leva de table et suivit Ari dans l'auberge avant de monter les escaliers de l'étage pour arriver devant la porte de la chambre. En entrant derrière le jeune homme, elle constata que c'était une très grande chambre avec de l'espace et un confort digne de ce nom. Elle s'assit alors sur une chaise en croisant les jambes, mains entrecroisées sur le pli de sa jupe de combat au niveau du bas-ventre.

Maintenant que Fatale et Ari étaient dans un endroit plus intime, à l'abri des oreilles trop curieuses, ils pouvaient parler plus librement. La jeune femme était encore en colère des propos du couturier, mais elle espérait qu'il comprenne son erreur et qu'il se fasse pardonner d'une manière ou d'une autre.

Assise sur une chaise, les jambes entrecroisées et les mains également, sur le pli de sa jupe, elle observa Ari se mettre à l'aise et s'installer sur le lit pour la suite de la conversation. Il s'était excusé avant ça, mais ça n'allait clairement pas suffire, dans ces moments-là, c'était bien la femme qui avait le rôle de dominante. Mais ce n'était pas non plus le but de la voleuse de faire la tête pour si peu, s'il cogitait un peu et qu'il comprenait que ses propos avaient blessé, ça passerait. Elle s'aperçut, cependant, que le laisser-aller du jeune homme, concernant sa détente dans le lit, avait réveillé ses hormones et plus particulièrement ses yeux baladeurs, scrutant intensément les jambes divines de la faucheuse et essayant d'apercevoir, plus haut, ce que cachait les mains de cette dernière, le joyau de toute femme. Elle sourit en comprenant que malgré les belles paroles du couturier, il avait quand même un certain désir envers elle. Les joues rouges, il essaya de rester digne malgré sa gêne et demanda ce qu'elle souhaitait dans ce monde.

Le visage fermé, les yeux brillants de larmes, Fatale ne se rendit pas compte qu'elle commençait à pleurer, trop concentré à se souvenir de quelque chose de précieux pour elle. Elle sourit malgré tout avant de conclure.

Elle se rendit compte de la situation et s'essuya les yeux en rougissant. C'était une des facettes qu'elle révélait à autrui et il était bien difficile de découvrir cet aspect de sa personnalité. C'est pourquoi elle dit rapidement à Ari.

Elle s'était livrée sans artifices, maintenant, Ari pouvait voir la véritable jeune femme devant lui, forte, déterminée, mais tout aussi fragile, délicate... Ce trait qu'elle essayait de cacher au maximum revenait de plus en plus fréquemment dans ce monde. Pendant longtemps, Fatale avait construit cette muraille impénétrable afin de ne pas être blessée sentimentalement, et ce, même dans la vie réelle, les épreuves qu'elle avait eu à surmonter lui avait appris la souffrance.

Alors qu'elle terminait sa phrase et qu'elle s'essuyait encore les yeux, elle entendit le jeune homme approchait et lui tapota la tête tout en blaguant à moitié pour la faire sourire. Il fallait avouer que ça marchait plutôt bien, entendre de telles idioties et s'imaginer la chose, avoir une armée de mobs criant faussement le pseudo de la faucheuse avec une bannière de fille pleureuse, ce n'est pas ce qu'on pouvait appeler "être prise au sérieux".

Cependant, elle rougit en sentant la main du couturier devenir plus douce dans ses caresses et ses paroles à la limite de la déclaration. Elle n'en demandait pas tant, et malgré qu'à l'habitude, c'était elle qui jouait à séduire, elle venait de se faire prendre à son propre jeu. Elle sentait un réconfort énorme, une certaine intimité naissante, sans pour autant être de l'amour, mais elle était désirée en tant que femme. Les larmes revinrent briller dans les yeux de la voleuse et un blanc durant la conversation résonna dans la pièce avant qu'Ari n'enlève sa main et s'excuse en bredouillant, cherchant l'excuse parfaite pour se rendre crédible.

Il termina de parler en étant sincère, et durant le silence religieux qui s'installa, la voleuse leva le regard de ses yeux mouillés et croisa celui du couturier à plusieurs reprises, ce dernier étant gêné par la proximité qu'il venait de créer. Il n'y avait pas besoin de mots, pas besoin d'explications, juste un acte pouvait tout dire. Fatale prit la main de son interlocuteur et la tira vers elle afin que le jeune homme se courbe légèrement. Elle ferma les yeux et l'embrassa tendrement, mais sensuellement. Comment allait réagir Ari ? Elle espérait qu'il ne se sente pas désorienté ou qu'on lui impose la chose.

Au bout de quelques secondes, elle se retira et plongea son regard dans celui du jeune homme avant de se lever tout en gardant le contact visuel de ses yeux. Elle lui prit ses deux mains et les positionna sur les hanches de la voleuse avant de murmurer.

Elle l'embrassa à nouveau avec la même douceur et la même intensité. Un sourire heureux pouvait se lire sur le visage de Fatale qui en se séparant, souffla dans un soupir chaud et séducteur.