Un calme légendaire, un silence religieux. C'était comme si le temps s'était arrêté et que j'étais le seul capable de me mouvoir dans ce décor; ce fut du moins l'impression que me renvoya cette atmosphère étrangement paisible. Comme pour me prouver le contraire, je portai une main face à mon visage et la refermai puis la rouvris: aucun ralentissement. Rien d'altéré par le système. Je levai mollement la tête et mon regard errant chercha une pendule, mais je fermai les yeux avant de trouver réponse, tête basculée contre le sommet du dossier du canapé en poussant un long soupir. La nuit se terminait tout juste, et je n'avais encore pas beaucoup dormi. A la place j'étais resté là, sur ce divan, depuis déjà quatre ou peut-être cinq heures.
Cette nuit je l'avais laissé seul dans les quartiers généraux, alors que nous partagions ce sigle près de notre jauge de vie, et désormais cet endroit. Un endroit devenu bien vaste pour deux personnes... Sans rouvrir les yeux, je m'imaginai la salle commune dans laquelle je me trouvais, mais de jour et avec les autres membres. Même Shade et Milena étaient là, même Shirô... Même Thelos. Cette guilde a beaucoup vécu, et ses membres plus encore; cette permission qu'on leur a laissée leur a permis de se faire une vie et une identité à côté de leur appartenance. Moi-même, je me sens plus indépendant que soumis à des règles rigoureuses. Oui, ici nous sommes libres. Ou alors nous l'étions? J'avalai ma salive en évitant de penser aux mauvais moments, mais mon cerveau ne fut pas de cet avis: peu à peu cette image sereine se floutait, divaguait, et les membres partis se dissipèrent un à un comme si ma mémoire les effaçait. Comme un rêve éveillé en fait, sans conteste par manque de sommeil. Je me penchai brusquement en avant alors que mes doigts appuyèrent sur mes yeux, et je me redressai d'un bond en les ouvrant.
En me retournant, je calculai la présence de la silhouette plus grande que moi de Shukuro. Nous n'avons que rarement parlé en seul-à-seul, ce qui fait de lui l'un des membres de mon camp que je connais le moins - et donc l'un des plus mystérieux. Il est proche des jumelles, accorde une certaine importance à distinguer son apparence de la vie de tous les jours et des combats, et c'est un paladin qui a eu l'ambition de choisir une arme à deux mains qu'il faut savoir maîtriser malgré son bouclier, mais il ne faille pas à cette ambition. Ce sont là quelques-unes des rares convictions que je détiens à son sujet.
Kirito • Tu es là depuis longtemps?
Malgré ma compétence d'[Écoute], je ne l'avais pas entendu arriver. Alors que je lui destinai un sourire un peu intimidé par son entrée imprévue, je me ressaisis: après tout c'était bien lui que je voulais voir. Sans ajouter de suite quelque chose de superflu, ma main droite qui balaya le vide invoqua mon interface. Aucun geste supplémentaire: j'avais baissé les yeux une seconde.
Kirito • Shukuro... J'ai à te parler.
Mon regard plus déterminé croisa le sien, qui laissait paraître une certaine maturité. Sa vie là-bas n'avait pas du être facile tous les jours, du moins je le supposais: on ne devait pas parler de ces choses et je ne le souhaitais pas plus que les autres. Oui, j'étais décidé. C'était-là un rôle qui lui convenait bien plus qu'à moi. Je n'ai pas la carrure d'assumer ces responsabilités ni de gérer un groupe de joueurs désireux d'approcher les premières lignes. C'est une tâche qu'il faut confier à quelqu'un de qualifié, de compétent, de sage... Quelqu'un comme lui.
A bien regarder, les portes d'entrée du large bâtiment étaient ouvertes, je ne savais plus si c'était moi qui avais oublié de les fermer ou si Shukuro, que j'avais imaginé dormir dans les quartiers généraux, s'était comme moi offert une promenade nocturne. Mon regard divagua le temps d'y réfléchir, mais j'étais maintenant sûr qu'il venait de l'extérieur - et qu'il tenait bien le manque de sommeil. Bien, il serait alors apte et à l'écoute. Je roulais des yeux, gardant le silence tandis qu'il installa une chaise. Peut-être pensait-il que cela durerait - et peut-être allait-ce être le cas. Par où commencer... Je plissai légèrement les sourcils. Dans la guilde, en comptant le cuisinier que je ne voyais que rarement car j'étais souvent de passage, nous étions trois. Le nombre minimum. Mais n'allant pas au combat il n'était pas apte à endosser le rôle de leadership d'un clan formé de mercenaires.
Kirito • Bien... Je ne vais pas y aller par quatre chemins...
J'avais entrouvert les lèvres pour détailler quelque chose de plus, mais à la place je m'étais bloqué dans cette expression un peu étrange. Je ne savais pas comment le formuler, et dans ce genre de cas les actions parlaient peut-être mieux que moi. Je cliquai sur quelques champs de l'hologramme devant moi, et bientôt, une fenêtre apparut sous les yeux de Shukuro.
Kirito vient de modifier votre statut de [Vice Commander] en [Commander].
J'attendais que passent quelques secondes, le temps de le laisser lire le message, avant de le regarder. J'étais alors devenu hésitant, comme si je faisais une erreur. Non, plutôt comme si je faisais preuve d'égoïsme. A sa place, j'aurais refusé cette proposition et je n'aurais pas aimé cette manière de la présenter. Seulement... Shukuro n'est pas moi. Il sait sans doute faire preuve de sagesse et de recul comme j'en suis incapable. Je tentai au mieux de conserver une attitude calme et maîtrisée, pourtant je sentais mon coeur battre par crainte de son refus.
Kirito • Je n'ai pas eu à beaucoup y réfléchir, en fait. Tu es le chef dont la guilde des Lames d'Argent a désormais besoin: je ne suis pas capable de lui apporter ce qu'elle mérite.
Ce n'était pas de la fausse modestie, il devait bien le sentir. Peut-être même au contraire une honnêteté trop peu dissimulée; mais plus que jamais il fallait jouer cartes sur table. Nous servions la même bannière, le sujet de cette conversation était cette même bannière... Pourquoi feindre la vérité? Par absence du fondateur et du vice-commandant, le système par défaut avait fait de moi le chef de guilde. Je ne voulais pas de ce qui, pour moi, représentait une pomme empoisonnée.
Kirito • Je ne te force pas à accepter cependant. Si tu refuses, alors je dissoudrai la guilde. Mais... Si tu lui accordes encore de l'importance et que tu ne veux pas la voir disparaître alors... C'est ce qu'il faut faire.
J'ignore combien de temps a duré le silence qui a suivi avant que Shukuro ne prenne une décision - pas facile, je l'accorde. Quelques secondes probablement, mais elles m'avaient suffisamment maintenu en haleine pour que je les sente passer.
Alors que j'avais désiré faire preuve de maîtrise et d'assurance, je m'étais mis à hésiter dès que j'avais fini de parler. En silence tandis que mon regard butait sur le décor, ma gorge s'était serrée. Tout était allé très vite et j'avais fait cela sans réfléchir, comme j'avais tenu à le souligner à Shukuro... Mais si, comme moi, il ne voulait pas de cette responsabilité? Et si comme moi malgré tout il ne voulait pas voir la guilde disparaître? Peut-être aurais-je du revenir sur ma décision et assumer ce rôle qui m'était revenu sans raison valable et sans fondement autre qu'un principe primaire de 'premier arrivé, premier servi'. J'étais arrivé en premier dans la guilde, pas besoin de plus pour un système qui s'applique pour la généralité.
Mais je le lui avais confié à coeur ouvert que je n'avais pas suffisamment de qualités pour être un bon chef, et surtout le chef d'une guilde de mercenaires. Je ne concevais pas leurs idéaux, j'étais d'ailleurs sans conteste le pire mercenaire que l'on puisse imaginer, contrairement à mon supérieur disparu. Difficile de savoir ce qu'il en était de Shukuro, c'était un aspect de lui dont j'ignorais tout. Peut-être qu'il était exactement comme moi, peut-être qu'il pensait la même chose que moi. Et si on partageais le même ressenti, alors je devenais le pire égoïste, en plus d'être un lâche. Ce n'était pas comme cela que je voulais qu'il me voie... Et encore moins comme un maître chanteur.
Les premiers mots ne m'avancèrent en rien, je redoutais seulement d'être analysé comme je le redoutais. Si je tentais de ne pas me décomposer, j'y parvenais mais avec beaucoup de mal. Le silence qu'il avait laissé en suspens était lourd à encaisser, mais je patientai tant bien que mal. Et puis... Enfin. Le verdict était tombé. Je hochai très faiblement la tête et j'entendis ma voix s'étouffer dans ma gorge, peut-être même que Shukuro ne m'avait pas entendu en conséquence.
Kirito • ... Merci...
J'avais essayé de sourire mais sans succès. Le soulagement était là, et il était plus étouffant que le reste. C'était pourtant une bonne nouvelle, 'la' bonne nouvelle que j'espérais. Je n'aurais jamais pu imaginer qu'elle suscite autant d'émoi. Mais c'était ainsi que je désirais les choses: rester sous cette bannière avec le sage paladin pour chef. Afin de lui faciliter les choses, je voulais lui être fidèle, docile s'il fallait en passer par là. Et l'aider du mieux possible si la tâche était encore au-delà de ce que nous avions pu imaginer.
Il en vint naturellement à m'interroger sur notre ancien chef - et celui qu'on espérait sans doute voir revenir un jour. Afin de me détendre et d'expier cette atmosphère si pesante, je fermai les yeux en expirant lourdement. Si ce n'était pas la preuve que j'avais été soumis à la même tension que lui... Pour simple réponse, je commençai par basculer vaguement la tête de droite à gauche.
Kirito • Je n'en sais pas plus que toi.
Le regard pensif, voire perdu, je tournai les yeux vers la plus large fenêtre de la pièce.
Kirito • Le problème c'est qu'il pourrait être n'importe où...
Et que s'il y avait bien une chose dont j'étais certain au sujet du bretteur aux cheveux rouges, c'était que s'il avait disparu, c'était qu'il en avait décidé ainsi. Qu'il ne voulait pas que l'on parte à sa recherche. Shukuro avait du le comprendre également. Pour m'en assurer, je rivai le regard vers lui, et une fois que je le croisais, je me surpris à lui adresser un faible sourire. J'en avais été incapable quelques instants auparavant, mais maintenant que le soulagement était passé, c'était beaucoup de reconnaissance que j'éprouvais à son égard.
Un bref hochement de tête avait suffi. Je me doutais bien que je n'étais pas le seul à passer aux abords de Black Iron Palace pour m'assurer qu'un joueur n'était pas mort, Shukuro en était la confirmation. Non, Thelos n'était pas mort. Son nom n'était plus dans nos listes de contacts, mais il n'était pas rayé du Monument of Life pour autant. Je l'avais vérifié, moi aussi... Plusieurs fois déjà. Mais je pensais que ce que souhaitait notre ancien chef c'était de croire qu'il l'était pourtant. Il y avait forcément une raison pour qu'il n'avait pas voulu mêler la guilde qu'il avait lui-même fondé dans ses histoires, et même au point de nous exclure de sa vie à ce point. Peut-être était-ce une bonne chose pour lui que l'on soit sans nouvelles? Peut-être aussi que, d'une manière ou d'une autre, c'était pour nous protéger; mais si cette hypothèse était la bonne, le mercenaire était le dernier des idiots. Une guilde servait justement à cela. L'amertume m'avait fait serrer poings et mâchoires, mais je faisais au mieux pour me détendre. J'avais déjà beaucoup réfléchi à tout cela pendant quelques jours, et s'il y avait bien quelque chose que ce jeu m'avait forcé à retenir, c'était de faire en sorte de ne pas regarder en arrière. Le moins possible du moins, car c'est impossible; mais on y voit toujours des remords et des regrets qui s'amoncèlent. Inéluctablement.
Offrant à la place un sourire à mon nouveau chef de guilde - qu'il me rendit - je le perdis assez vite. Pour rien de néfaste cette fois, juste de la surprise. Seule une brève exclamation, yeux écarquillés, et je m'empressai d'essayer de comprendre. Quelqu'un d'aussi efficace et implacable n'était pas un Gamer aguerri?
Kirito • C'est pas possible... Sérieusement?
Moi-même je devais mon avance dans ce monde à mes connaissances du système, ma compréhension de ses mécaniques, et surtout à mes heures incalculables passées sur un jeu. Je voulais en faire une vocation depuis longtemps en conséquence, et j'imaginais que les plus analystes d'entre nous partageaient mon profil. Je pensais jusqu'ici que Shukuro ne dérogeait pas à la règle et qu'il était comme beaucoup d'entre nous: un joueur déjà avant de plonger en Full Dive. A commencer par le choix ambitieux mais prouvé de son style d'arme. Les parfaits débutants n'étaient pas légion mais je comprenais aussi ces personnes qui s'étaient laissées séduire par la découverte d'un univers parfaitement virtuel. Si ce n'était son cas, il était peut-être davantage comme Thelos, et ils se ressemblaient plus que je ne le pensais.
Kirito • Je n'aurais jamais imaginé que tu étais en fait un newbie... Est-ce qu'on a quelque chose à boire ici?
Je balançais la tête d'un mouvement pressé, voguant du regard en même temps. Décidément, j'ignorais beaucoup de choses à son sujet. Mais pour avoir pu progresser aussi vite dans le jeu, il forçait le respect. Il s'était levé et je l'avais dépassé pour aller d'une armoire à l'autre en cherchant distraitement quelque chose à avaler dans nos placards, sans trop savoir où chercher. Je ne m'étais jamais occupé de la gestion de notre inventaire commun, et je me retournais vers Shukuro avec un regard confus. Après ces quelques recherches veines, je revenais vers lui en réalisant que je n'avais plus prêté attention à tout ce qu'il m'avait dit précédemment. Et une fois à sa hauteur, j'esquissai un sourire ironique au coin des lèvres.
Kirito • Tu as du vite remarquer qu'ici, connaître le pseudo de l'autre est déjà plus que suffisant. Mais comme on est en plus dans la même guilde, je pense qu'on sait déjà ce qu'on a besoin de savoir sur l'autre.
La classe, l'arme, l'emblème de la guilde... Tout était détail visuel. Le pseudonyme était déjà une étape au-delà car on ne pouvait que le dévoiler, ou faire équipe pour le découvrir. Pour tout le reste, passé ou intentions... C'était sans doute réservé aux plus intimes. Réfléchissant à ce que je venais de dire - et au fait que j'avais du paraître un peu sec ou taciturne, je roulais des yeux en me frottant la joue de l'index. Et je priai intérieurement pour me faire comprendre. Il était souvent difficile de savoir quand on était limpide ou pas avec les autres, et je ne dérogeai certainement pas à la règle.
Kirito • A-Alors... Ne te sens pas obligé de me raconter ce que tu pourrais regretter. Mais si tu veux savoir autre chose qui dépasse le cadre du 'besoin'... Je veux bien répondre à tes questions.
Feuille de personnage Âge: 15 Anniversaire: 07 octobre
Sujet: Re: Étage 1 - Pomme Écarlate empoisonnée [feat. Shukuro] Jeu 19 Oct - 21:42
Feat. Shukuro
❝Pomme Écarlate empoisonnée❞
Tout en mâchant le petit pain rond que Shukuro m'avait gentiment offert, je haussai les épaules, retenant ce que j'avais dans la bouche dans une grimace sans doute un peu étrange. Voilà une question difficile, expliciter son style de combat... On pouvait expliquer théoriquement son fonctionnement, comment placer ses mains ou ajuster ses gestes si on arrivait à les mémoriser suffisamment bien pour les décrire ensuite, même si l'entraînement faisait que cet exercice devenait totalement inconscient - plutôt irréfléchi. Comme respirer ou cligner des yeux. Mais pour ce qui était d'une description pure et dure, on ne se voyait pas à la troisième personne.
Enfin, je n'avais pas redouté qu'une question en découlerait bien longtemps et je hochai la tête. Nous étions deux représentants de cette guilde plus amoindrie que jamais, et seul notre cuisinier - qui ne combattait pas - nous permettait d'en constituer encore une et la faire ainsi tenir debout. Il semble donc inévitable que Shukuro et moi auront à manier le fer côte à côte, peut-être plus tôt que ce à quoi nous nous attendons. Je n'ai pas l'intention de partir à la recherche de notre fondateur par exemple, mais si mon nouveau chef de guilde désire entreprendre cette expédition et que je ne parviendrais pas à le raisonner, alors j'irai avec lui. Je le considérai avec beaucoup de sérieux en songeant à cette éventualité, bien que faible. De toute manière ce ne serait pas avant un moment; si nos visages pouvaient marquer les traits de la fatigue, nous aurions deux têtes effroyables. Cependant nos cerveaux eux étaient bien affectés. J'esquissai un sourire ennuyé, mais sincère. J'avais fini mon pain sans m'en même rendre compte, remarquai-je justement lorsque je levai une main en l'air, et réalisai alors qu'aucune d'entre elles n'était occupée par l'encas frugal.
Kirito • Pour tout te dire... Je suis mort de faim. Je connais une taverne tout près de l'auberge où les plats servis sont goûteux mais très abordables.
A bien y réfléchir, mon dernier repas devait remonter au déjeuner de la veille, mais j'étais tellement focalisé d'une chose à l'autre que j'en avais oublié de manger - et même d'en éprouver la sensation. Maintenant je retrouvais cette impression que mon estomac se serrait juste parce que je venais d'aborder le sujet, et je lui destinai silencieusement un soupir, gage de sévérité. Le cuisinier s'attelait aux repas vers huit heures dans mes souvenirs, pour servir les petit-déjeuners des tardifs, mais le plus gros se préparait à partir de 10h30, pas avant. Tout en commençant à réfléchir à ce que je prendrais comme repas, mon cerveau se stoppa net à la question de Shukuro. Surpris, je me retournai vers lui pour le dévisager comme s'il avait articulé des mots que je n'avais pas compris ou pas écoutés alors que tout avait été parfaitement clair. C'était un sujet que je préférais ne pas aborder, mais c'était un frère d'arme qui me le demandait... Que faire...
Kirito • Euh... Je suis bientôt au niveau 50.
Je l'avais pourtant dépassé huit jours plus tôt, et le niveau 51 six jours ensuite. J'avais donc choisi de mentir trop légèrement pour que ce soit condamnable, plus pour qu'il ne se sente pas trop mal à l'aise de cet écart de quelques nombres. Esquissant une mine déconfite sur laquelle je plaçai un sourire qui se voulait encourageant, j'espérais qu'avoir répondu ne le faisait pas se sentir trop faible - car il ne l'était pas. Il avait au contraire une marge de sécurité tout à fait convenable pour le boss que nous avions affronté, malgré le rôle ô combien important il avait eu à tenir. C'était plutôt à ses stats que je songeai, car être novice était généralement synonyme d'équilibrage car l'on ne sait pas trop quoi prioriser. Mais nous n'étions pas assez familiers l'un à l'autre pour que j'ose de moi-même lui proposer des conseils s'il voulait les améliorer, j'estimai avoir été déjà suffisamment présomptueux pour l'instant.
Kirito • On y va? Les gens du village ne devraient pas tarder à se lever, il y aura bientôt davantage de monde dans les rues.
Je lui indiquai la porte du pouce, tournai les talons, attendant patiemment que d'autres questions fusent. Si j'avais le cerveau trop embrumé pour les chercher par moi-même et que mes pensées divergeaient toutes vers un thé fort ou un café, cet échange était plus facile que je l'aurais imaginé - redouté - et il en était même plaisant. Petit à petit l'énigme qui constituait l'un de mes compagnons s’effritait.
Pardon pour le retard, et si la fin est difficile à poursuivre n'hésite pas. Je trouvais ça bien que je m'arrête pour moi mais si ça ne t'arrange pas je peux éditer.
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Sujet: Re: Étage 1 - Pomme Écarlate empoisonnée [feat. Shukuro] Sam 4 Nov - 10:45
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Marchant machinalement jusqu'à notre destination, faisant plus confiance à mes pas qu'à ma tête pour nous guider, je poussai la porte en bois en me tournant vers Shukuro. Celui-ci n'avait pas vraiment l'air surpris, et j'en déduisais que c'était un endroit qu'il connaissait. Et donc, par logique, qu'il connaissait bien cet étage, du moins cette ville; car cette taverne était dans une ruelle annexe de l'allée centrale. Il fallait donc s'y être baladé - ou perdu - pour atterrir ici, plus rarement en cherchant quelque chose de spécifique. Des magasins d'alchimie ou de forge, tout comme elle, proposaient des articles de qualité convenable à des prix un peu plus abordables que dans les rues passantes. Je saluai d'un hochement de tête le jeune homme qui tenait l'endroit et avançai vers une table au fond, même s'il n'y avait encore qu'un seul client dans la bâtisse. Bientôt les rues se rempliraient à nouveau et d'autres joueurs viendraient y prendre leur petit-déjeuner ou former un raid d'exploration. Mieux valait s'y préparer en tout cas, et donc rester en retrait pour ne pas déranger - ni être dérangés. Je commandai un pichet de cidre pour deux en attendant le repas et m'en servai un bol. Tout en le sirotant, je contemplai l'extérieur. La ville était encore calme, l'air frais du printemps engourdissait les poumons lors de longues inspirations. Ou peut-être que cette sensation était décuplée puisque j'avais peu dormi? Je me tournai vers mon partenaire pour m'assurer qu'il allait bien en sachant que la sienne avait été similaire. Impassible, visage semblant toujours aussi en forme mais regard plus vague, sans doute comme le mien. Je lui adressai un faible sourire et reprenais une gorgée dont je m'amusai à suivre la trajectoire dans ma gorge...
Et je manquai de m'étouffer. Une fille? A sa question, un visage féminin avait pop dans ma tête, comme un flash, mais impossible de l'interpréter ou de savoir à qui il appartenait. Me redressant en frappant fort ma poitrine, je soufflai doucement et haussai un sourcil. C'était sans aucun doute la première fois qu'on me posait la question, et même que j'y songeai. Est-ce que mon nouveau chef de guilde me prenait pour plus vieux que je ne l'étais vraiment? Sword Art Online étant déconseillé aux moins de treize ans, et la majorité s'y tenant, je faisais donc, du haut de mes quatorze, partie de la fourchette basse des joueurs. Et jusqu'ici, ces préoccupations n'en étaient pas. Cherchant comment me la jouer mature après ce piètre sursaut de surprise, un peu pathétique, j'arborai une expression ennuyée.
Kirito • Une fille? Euh... Pas vraiment... Il faut dire qu'on n'a pas le temps de penser à ce genre de choses, pas vrai?
Rattrapant un sourire plus doux, j'espérais ne pas avoir froissé Shukuro, si c'était une question qui le préoccupait. Et plus encore qu'il ne venait pas chercher conseils, car ce serait le monde à l'envers. Il avait justement cette aura de jeune adulte, et sans trop me tromper, je pensais qu'il n'était pas comme la majorité des joueurs: il avait un passé, un vrai passé. Quelqu'un qui avait déjà vécu des expériences; du moins c'était l'impression qu'il m'avait toujours donnée, sans doute par ce calme si tranquille dont il savait faire preuve en circonstances. C'était lui qui était parvenu à venir en aide à Shade, lors de la fête du 20e étage qui avait viré au drame. Et cette maturité protectrice était sans doute quelque chose qui plaisait aux filles, en plus de sa grande taille athlétique. A son inverse, il arrivait qu'on me prenne pour une fille à cause de mon visage encore trop juvénile et parce que je manquai de carrure. Sur ce plan, exceptés les cheveux noirs, nous semblions être de parfaits opposés. Attendant patiemment qu'il m'explique ce qu'il avait en tête en abordant ce sujet, je regardai par-dessus son épaule, puis de nouveau par la fenêtre, l'air songeur.
Kirito • Et puis, il faut dire qu'il y a peu de joueuses ici...
Comment prenaient-elles la vie ici, d'ailleurs? J'avais appris par le biais d'Asuna qu'elles n'avaient pas toujours des journées faciles, éreintantes même. D'après elle, il y avait les joueurs insistants à gérer en plus des combats. Manifestement, leur minorité ne jouait pas en leur faveur... Même si je compatissais, je savourai la chance de ne pas avoir à endurer ce calvaire - à moins d'être de nouveau pris pour une fille. Shukuro n'aurait jamais ce problème et ne l'avait sans doute jamais eu.
Basculant sur le dossier de ma chaise jusqu'à ce que mon manteau la touche, bras croisés, je baissai les yeux en écoutant les propos de mon nouveau chef de guilde. J'aurais souhaité obtempérer sans vraiment avoir de point de vue ou de camp à défendre, mais Shukuro avait raison sur ces quelques points. Je ne passais pas l'intégralité de mon temps en solitaire, parfois je voyais Asuna, parfois Shade ou Roselia, davantage encore Ayura depuis peu... Et je m'étais déjà entraîné au moins deux fois avec chacune d'elles. Et cela n'était qu'en comptant les filles parmi mes connaissances. Et j'étais d'ailleurs forcé d'admettre que lorsqu'on sélectionnait des paliers accessibles et pas trop dangereux, que l'on pouvait prendre de l'expérience et en faire acquérir à l'autre sans mettre nos vies en danger car on ne dépassait pas un seuil de risques dépassant un pourcent, c'était souvent plus plaisant que prendre des niveaux seuls, sans témoin pour s'en réjouir avec nous. Je n'avais au préalable pas souhaité d'allier par pur égoïsme: une personne était un maximum car au-delà, ma progression s'en trouverait ralentie. De plus, seul, je choisissais généralement un degré de dangerosité supérieur que je ne voulais pas faire prendre à d'autres. J'avais beaucoup retravaillé mon point de vue sur le sujet; bien que ce second argument demeurait souvent vrai, je dépassai cette limite d'accompagnants à chaque sortie de guilde ou de raid organisé. Au front on se devait de considérer chaque participant comme un plein partenaire pour pouvoir se livrer corps et âme dans la bataille. Nous n'avons pas le temps de nous inquiéter des lames voisines et leurs intentions.
Justement, je faisais confiance à chacune d'elles et les arguments de Shukuro devenaient d'autant plus acceptables. Je consentais alors en silence. Il parlait par expérience de vie, et la mienne était plus courte. Shukuro avait sans doute du apprendre de ses erreurs bien plus souvent que moi, à moins d'avoir vécu une vie vertueuse et dépourvue d'échecs. C'était un portrait qui pouvait lui convenir, mais peut-être qu'au contraire il avait beaucoup changé par rapport à celui qu'il était à mon âge. Hésitant à intervenir, roulant nerveusement des yeux, je posai enfin le regard sur lui pour continuer de l'écouter parler. S'il me pensait réfléchi, c'était que j'étais parvenu à lui en donner cette impression et je m'en réjouissait intérieurement - tout en me promettant de ne pas le faire revenir sur ce jugement avec des écarts de comportement trop enfantins. Contrairement à beaucoup qui se complaisent dans l'enfance, j'espérais mûrir plus vite et continuer de développer mon potentiel en accéléré. Paradoxalement, Sword Art Online semblait avoir du bon pour cela: il devenait alors un jeu qui faisait grandir. Je souriais ironiquement en y songeant, mais le serveur nous apporta.
Kirito • Il y a quelque chose que j'aimerais te demander... Mais ça dépasse un peu le cadre de la guilde.
Je dévisageai le jeune homme tandis que je saisis ma cuillère qui tomba délicatement dans le ragoût à la viande inconnue. La sauce était un mélange de trop d'ingrédients pour que mon palais puisse les distinguer aisément, mais je sentais quelque chose qui s'apparentait au goût du champignon dedans. Je pensais malgré tout qu'il accepterait de répondre, même si quand j'avais parlé de 'cadre', cette question dépassait même les frontières de SAO...
Kirito • Si tu n'étais pas un joueur aguerri avant... Est-ce que tu étais des forces de l'ordre?
Je lui avais imaginé une carrière dans la police - ou plutôt dans les forces japonaises d'auto-défense. Sans savoir si ma question pourrait trouver écho, et en me demandant si je l'avais posée correctement ou s'il y avait dedans quelque chose d'indiscret et de déplacé, j'engloutissais rapidement une cuillerée du ragoût en poursuivant.
Kirito • Il y a deux profils qui se distinguent souvent: les joueurs et ceux qui pratiquent un sport de combat de manière assez intensive. Mais tu m'as démontré que tu n'étais pas un gamer et tu ne sembles pas appartenir au second profil non plus. Sinon tu n'aurais sans doute pas choisi d'être Paladin car tu aurais focalisé tes mains sur ton arme comme tu l'aurais fait en entraînement. Mais tu as ce même calme alors je pensais que peut-être, un métier dangereux...
Je réfléchissais à voix haute face à cet homme qui, depuis qu'il avait déclaré être un newbie, était devenu une énigme. Je me demandais d'où il tenait son expérience couplée de ce calme assez admirable. En y revenant à deux fois, mes interrogations à son sujet dépassaient déraisonnablement les frontières que je leur avais imposées. Je me mis à sourire nerveusement sans trop savoir où regarder, jusqu'à recroiser les prunelles sombres et calmes de Shukuro.
Kirito • Excuse-moi, c'était vraiment trop indiscret de ma part. Ce n'est pas grave.
Feuille de personnage Âge: 28 Anniversaire: 18 mai
Sujet: Re: Étage 1 - Pomme Écarlate empoisonnée [feat. Shukuro] Sam 17 Mar - 11:48
Kirito est Orange Solo Player
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Feuille de personnage Âge: 15 Anniversaire: 07 octobre
Sujet: Re: Étage 1 - Pomme Écarlate empoisonnée [feat. Shukuro] Dim 17 Juin - 14:23
Feat. Shukuro
❝Pomme Écarlate empoisonnée❞
D'abord surpris de constater que Shukuro avait lui aussi ignoré les frontières tacitement installées au sein de la communauté entre notre vie d'avant et notre vie actuelle, et en plus à cause de mes interrogations, j'étais un peu dépité de constater que là où il m'avait dit avoir raison et tort à la fois, j'avais en fait complètement tort. Je me sentais un peu embarrassé qu'il ait pris la peine de répondre à mes tergiversions indiscrètes, surtout après lui avoir affirmé qu'on savait déjà des autres tout ce que l'on avait besoin de savoir; pourtant n'importe quel élément pouvait avoir son importance, d'où ma prise de risques qui allait à l'encontre de mes propres mots. Là où certains se découvrent des compétences qui n'auraient jamais pu être découvertes sans les dangers concrets de l'Aincrad virtuel, d'autres tiennent ces compétences d'ailleurs. De leurs nombreuses parties, de leur entraînement assidu, ou d'autre chose. Shukuro témoignait de ce paradoxe: il était détaché pourtant complètement focalisé lors d'un combat. Typiquement le genre de comportements d'un personne sachant ce que faire face au danger représente réellement. Savoir se battre est une chose, pouvoir en est une autre. Et par-dessus elles, savoir comment réagir lorsqu'on prend conscience que l'on doit se battre.
Kirito • Je n'aurais jamais pensé que tu étais en fait du mauvais côté... Mais ça n'écarte pas le fait d'avoir côtoyé le danger.
Constat final. J'avais adressé un sourire détendu à mon supérieur et je pensais que cette ultime remarque ne trouverait jamais confirmation. Pas besoin, car nous nous étions bien compris sur la question. C'était sur ce point-là que j'avais compris avoir eu raison dans mes déductions à un moment. Et c'était la preuve de combien les gens peuvent changer et évoluer au fil des années: Shukuro semblait si rangé que c'était un passé que je n'aurais pu deviner - ni même soupçonner. Aucun remord à avoir. Je reprenais du ragoût avec plus d'appétit, tout en méditant d'un air peiné sur la remarque du paladin. Il n'était pas une exception, loin de là. Beaucoup se sentaient prisonniers sous ces ciels ouverts mais factices, confinés dans un espace d'un diamètre maximum de dix kilomètres. Pourtant, certains s'y sentaient libres malgré tout. Très probablement parce que leur vie d'avant les dotait de bien plus de chaînes qu'on ne pouvait se l'imaginer. Ce n'était pas mon cas et pourtant... Quand bien même je me serais épuisé de toute mes forces à me faire admettre que je détestai ce monde, une lueur indomptable aurait subsisté pour me faire reconnaître le contraire. Je détestai le créateur, pas la création. Fermant les yeux, je retenais un soupir.
Kirito • Au fait... Est-ce que Shade va bien?
Je regardai désormais Shukuro droit dans les yeux. Il avait du remarquer que c'était un sujet que j'avais évité jusqu'ici. Thelos n'était pas le seul à être parti, et la dernière fois que j'avais vu Shade était la première où je la découvrais dans un tel état second. Elle n'était pas du genre à céder à l'hystérie, quelque chose de grave s'était bel et bien produit. Quelqu'un était mort sous ses yeux. Et l'homme en face de moi était celui qui l'avait emmenée à l'abri des regards lors de sa dernière apparition publique. Shade n'était plus revenue, et je pensais que Shukuro avait été mis dans la confidence, qu'il savait où elle se trouvait. Je ne tenais pas à le savoir, simplement de m'assurer qu'elle était entre de bonnes mains. Je ne pouvais imaginer l'état dans lequel elle s'était trouvée; je ne pouvais d'ailleurs imaginer l'état dans lequel j'aurais été à sa place. Inquiet pour elle, j'avais posé la question d'une voix plus faible, comme ni nous parlions d'un agent sous couverture ou d'un réfugié dont il ne fallait parler publiquement. Comme si être écoutés pouvait la mettre en danger. Je tenais à la revoir, sans doute même à la voir revenir dans la guilde avec sa soeur jumelle, portée disparue elle aussi, mais la priorité était de savoir si elle allait bien.
Le silence - un peu pesant - que j'avais eu pour réponse me força à serrer les mâchoires derrières mes lèvres, scellées. C'était soudain comme si j'avais trouvé ma propre question indélicate et indiscrète. Pour cause, Shukuro lui-même ne savait pas concrètement ce qui résultait de l'état de Shade. Cet événement l'avait complètement fait perdre pied comme je ne l'avais jamais vu, et comme j'aurais pensé ne jamais le voir. Quelqu'un était mort sous ses yeux après tout, je ne pouvais imaginer combien ce devait être accablant sans le vivre. Mais après avoir appris la mort de deux joueurs dans la zone labyrinthique du dixième palier, et surtout le suicide de la sous-commandante de la guilde, dont je n'avais pas été témoin direct...
Vraiment, je ne pouvais que supposer l'état de choc dans lequel elle se trouvait.
Mon chef partageait mon inquiétude, sans aucun doute possible. Pire, il s'y sentait impliqué d'une manière ou d'une autre. J'ignorais le genre d'entente qu'il avait avec Shade, mais à vrai dire, rien que se lier d'amitié avec elle était une rude affaire. Et je savais pertinemment qu'ils étaient des alliés précieux l'un pour l'autre.
Kirito • Je pense au contraire que les frontières sont plus minces que l'on se l'imagine. Ce monde, tout comme l'autre monde, vit à cent à l'heure. Seulement ils ne le font pas de la même manière. On n'a pas le temps de se reposer pour se remettre de ses émotions, même après des combats éprouvants.
Je soupirai lourdement, marquai un silence, figé, puis avalai une nouvelle bouchée de ragout. J'ignorais si ce genre de traumatisme et la lutte pour le surmonter faisait partie de l'étude perverse de Kayaba Akihiko, ou si elle n'en était qu'une conséquence - et auquel cas, un nouveau sujet d'étude possible. Mais j'aurais souhaité dans toute cette folie qu'il ait mis en place quelque chose pour aider les joueurs les plus fatigués par cette vie éprouvante. Une cellule psychologique, sous la forme d'un groupuscule de NPC par exemple, aurait été plausible, mais peut-être n'y avait-il tout simplement pas pensé ou au contraire il aurait songé qu'elle interfère dans ses recherches. Il était difficile de devoir admettre que nous étions impuissants, captivés entre les mains de quelqu'un dont l'autorité et le génie dépassaient le nôtre. Nous n'étions pas tous faibles, mais nous étions tous affaiblis.
Je terminai mon assiette et je déposai délicatement ma cuillère sur le bord du plat, puis je m'adossai à ma chaise en croisant les bras. Considérant le paladin avec tout le sérieux du monde, je songeai à notre conversation un peu plus tôt. Avait-il lui aussi perdu des gens plus ou moins proches? Avait-il vu quelqu'un périr? C'étaient là des questions que je ne voulais pas poser, car la réponse n'aurait absolument rien changé pour l'un ou l'autre. Se mettre à la place de Shade pour la comprendre était une chose, mais encore fallait-il savoir comment réagir en conséquence, et ç'aurait été bien différent d'une personne à l'autre. De mon côté j'avais jugé que le mieux à faire, compte tenu de notre relation, était d'attendre qu'elle se reprenne, car elle serait plus apte à prendre de bonnes décisions. Je ne souhaitais pas la voir quitter les Lames d'Argent, pas elle aussi... Il en était de même pour sa soeur qui avait disparu avec elle. Je me levai quand Shukuro termina à son tour, les deux mains posées sur la table.
Kirito • Je vais prendre ma journée pour me reposer. Demain je retournerai sur le terrain pour renflouer les caisses de la guilde, on aura besoin du plus grand nombre de drops possible pour se préparer contre le boss du palier 30.
Amusé, j'esquissai un sourire en coin: on aurait du un employé faisant part de ses objectifs à son employeur, même la journée de congés. C'était aussi vrai que faux, car notre hiérarchie par notre statut de mercenaire, était assez particulière. Et je savais que Shukuro en prendrait les rennes de manière sage et juste, si bien que je ne craignais pas son autorité; les Lames d'Argent étaient entre de bonnes mains, meilleures que les miennes.
Pseudo :Kirito Nombre de messages :9 Cols gagnés :1422 Cols dépensés : - 75 cols (repas) Objets utilisés : / Objets obtenus : / Compétences gagnant des points : / Niveau début du rp :58 Niveau(x) gagné(s) :+1 Réputation :-2 ¤ 2 Remarques :Nickel... C'est pour ce genre de mp que j'aime modérer.
Pseudo :Shukuro Nombre de messages :9 Cols gagnés :1233 Cols dépensés :-75 cols (Repas) Objets utilisés :- 2 petits pains ronds Objets obtenus :/ Compétences gagnant des points :/ Niveau début du rp :37 Niveau(x) gagné(s) :+1 Réputation :¤4 Remarques :Un Shukuro tout en maturité et fraternel, c'est très sympa
Remarques Générales : En fait, c'est super cool à lire cette passation de pouvoir, parce qu'on ressent toute la tension des personnages, leurs inquiétudes par rapports à leurs camarades, leur tristesse aussi quand c'est nécessaire. Pourtant, ce qui en ressort le plus pour moi, c'est la fraternité qui règne entre eux, cette envie de se battre et se soutenir mutuellement. Et ça c'est beau comme un oiseau.