Étage 6 - A chaque jour suffit sa peine - [Libre] [Fête de bataille]

Me servant cette fois ci un jus, je commençais à siroter en silence en compagnie du grand rouquin. Malheureusement je n'ai pas eu le temps de trouver un sujet de conversation pour briser la glace décidément présente mais partout partout dans cet étage. Des visages familiers m'étaient apparus ! Un qui je ne sais pas pense de moi et l'autre qui me déteste. Mais des visages qui restent des camarades avec qui je me suis battus. Je devrais donc au moins aller leurs dirent bonjour, c'est la moindre des choses.

"Excuse-moi ! Je vais saluer mes frères d'armes !"

Ça fait un peu grande gueule mais je pense que c'était le terme le plus approprié pour les décrire. Me rapprochant pas à pas. Je commence à voir de l'agitation, un homme à lunette qui se bat contre ce qui semblerait être son animal de compagnie têtu...
Et puis je vois Ayura tout de suite se jeter sur Yagi.
Et je vois Kirito et Lacaion s'échanger quelques phrases et regards pleins de complicités que je ne peux entendre car trop loin.

Laz ne tombe pas dans ce piège... Je sens le même sentiment que toi remonter et...

Où est-ce que je me place là dedans ?

Et merde... Tu sais qu'en tant que ton cerveau j'en ai marre de subir ce genre de merde ?

C'est moi qui te subis plutôt ouais.

Non crois moi, on se subit l'un et l'autre, très fort.

Si t'es le côté qui voit le positif. Réponds à ma question.

Quel question ?

Qu'est-ce que je fou là ? Je suis rien. Et je ne serai jamais rien. Je ne pourrai pas construire de lien avec qui que ce soit. J'étais déjà en train de m'empiffrer pour m'occuper mais cet espace que j'occupe, ne suis je pas le plus mal placé pour l'occuper ?
La vie est déjà bien compliquée comme ça et je la complexifie bien plus encore à chaque instant de ma vie à discuter avec toi. À discuter d'un mal être dont je ne peux me débarrasser.
Tu fonctionnes avec logique et tu tentes de me prouver avec A+B que ce que je pense est parfaitement compréhensible et rationnel mais pourquoi tu n'arrives jamais à me convaincre complètement ? Hein ?
Je suis bien plus convaincu par la situation actuelle que je suis une tâche dans ce monde. Là pour faire bonne figure et pour essayer de respecter un rôle que je me suis attribué. Que tu m'as attribué. Que n'importe qui m'a attribué dès qu'il m'a jugé d'un regard.
Pourtant toutes ces personnes, je les vois et je les aiment profondément, même si je ne les connais pas. Et c'est pour ça que j'arrive à voir qu'à côté d'eux. À côté et en compagnie de chacun d'entre eux.

Je
Ne
Vaux
Rien

...
Allo ?
T'es là ?
Il y a quelqu'un ?
...

...
Ne pars pas...
J'ai besoin de toi...
À l'aide...
Aide-moi...
...

...

Fuck this.

Tant que je suis sur le chemin je vais finir ce que j'ai commencé et terminer ça au plus vite.
On fait semblant d'être heureux, on sourit bien comme il faut, on prépare les cordes vocales et on fait coucou avec la main... Vers qui ? Définitivement pas Ayura ni Kirito, ce sera donc le mec à lunettes ! Et on dit :

"Sal..." ...ut ?

Il fallait que je dise bonjour avec ma main qui tenait mon verre de jus. Il fallait que je m'en renverse partout.
Cette simple erreur suffit à me faire monter les larmes aux yeux et à me donner envie de disparaître en un clin d’œil de cet endroit. De ce monde.

Il faut que je me reprennes...

J'arrive à contenir la montée de larmes. J'essuie mes vêtements qui ne se tacheront sans doute jamais vraiment dans ce monde sans réel conviction. Un peu au milieu de tout ça.
On va jouer la carte de l'humour pour faire genre c'est sympa et on détend l'atmosphère.

"J'avais engagé un salut mais je pense qu'il aurait été plus approprié de dire saleté vous ne pensez pas ?"

Et c'est ainsi que naquit la légende de Lazlow le rigolo... Ou pas...

...

Juste...
Crève Lazlow...
Mais fais le avec un sourire sur le visage.
Voilà... Parfait...

Alors que je pensais commencer une belle négociation avec le maître de guilde, la vieille s’était mise en tête de titiller ma princesse. Cette dernière semblait intriguée, par le visage comme par la pomme de la joueuse.

« Oh, c’est vrai que je t’ai pas encore fait manger ça. »

Et pour cause : les caméléons ne mangeaient pas de végétaux, à part une espèce particulière. Néanmoins, nous étions dans un jeu, et la tentative serait intéressante. Je pris mon sourire et mon regard espiègles.

« Ça va être drôle. »

Je me préparai toute une série d'encouragements destinés à mon familier. Je gardai en tête les répliques les plus endiablées, les plus percutantes, celles que sortirait un fan de catch aguerri juste à côté du ring.

Mais avant de pouvoir balancer oralement toute ma créativité au symbole multicolore de la lenteur, l'ombre d'un loser rendit l'animal invisible.

« Sal... »

Ses yeux étaient aussi humides que sa veste de départ.

Pourquoi tu chiales toi ? Tu viens de te rendre compte que la personne qui te faisait pitié derrière la fenêtre n'était autre que ton reflet ?

Je crus un instant qu'il allait fondre en larmes, prendre mon épaule comme accoudoir, et salir mes vêtements en les serrant contre les siens. Au lieu de ça, il fit une tentative de blague. Échouée. J'avais mis quelques instants à m'en rendre compte.

Je posai une main sur son épaule, le regardai droit dans les yeux et pris un air sérieux.

« ... Tu aurais pu faire un salto. Mais sans Acrobatie, tu te serais salement amoché. L'humiliation aurait été plus salée. Mais bon salvaaller, je suis salvectoi ! »

Je lui fis un sourire complice avant d'éclater d'un rire franc et de lui frapper amicalement l'épaule. Ce n'était pas drôle. Mais j'avais bien envie de le mettre à l'aise. Et de le mettre à table.

Pourquoi ces larmes ?

Je n'espérais pas le découvrir maintenant. Pas avec tout ce monde. Mais je comptais bien lui faire bonne impression et le mettre en confiance dès maintenant. Pour savoir pourquoi je lui avais tout de suite offert la médaille des losers. Et pour lui apprendre à s'habiller au passage.

**Invité** est Invité

Laz le laissa pour aller voir des frères d’armes. Fait-il parti des conquérants du 30eme pallier ? Mince, si c’est le cas, cela doit faire quelque chose. Et lui qui l’avait aborder de façon si désinvolte.

Qui allait il approché. Les gens qu’ils connaissaient étaient déjà en groupe. Il allait devoir trouver un groupe à rejoindre… Ou bien finir son verre et quitter la fête ?
Il remarqua alors le compagnon d’Ari. Il avait déjà rencontré un Beast Tamer dans son ancienne guilde. Le type avait littéralement adopté un lapin, alors que la guilde les chassait. Un truc de ouf. Et plus il renforçait son lien avec, plus celui-ci devenait « puissant » pour un mob de bas niveau. Au niveau 10 de son maître, le lapin pouvait presque solo un de ses camarade du palier 1. Dommage que son porteur ne supporta pas son décès. Il commis l’irréparable. Paix à son âme.

Alors qu’Ari essayait de faire de l’Humour avec Laz, Hakujin parla un peu fort à l’intention du couturier.

-Je comprend mieux ta démarche, Ari. A ce que je vois, tu as choisis la dure voie des Beast Tamer. Bon courage pour la suite avec ta nouvelle compagne. Félicitation à toi...

Il s’apprêtait à vouloir le mettre en garde, lui rappeler qu’SAO était un jeu, mais il se tût. Ce genre de remarque aurait pût être mal pris ici. Déjà qu’élever la voix n’était pas trop Japonais dans l’âme. Sa remarque pouvait mettre Ari dans l’embarras. Bon après tout, il annonce lui même être couturier à voix haute. Pourquoi devrais t’il culpabiliser pour cela.

Il se dirigea vers Lacaion qui semblait être avec un petit jeune qui venait d’arriver. Sa tenue lui disait quelque chose. Il devait s’agir du fameuse épéiste noir. Il devait faire un peu plus d’un mètre soixante, pas vraiment fort. Sa silhouette n’était pas sans rappeler celle d’un adolescente. Hakujin l’avait imaginer différemment.

-Bonjour.

Il regarda son hôte en continuant.

-Je ne dérange pas j’espère ?

Pff, il avait choisit la facilité. Après c’était cela ou bien rejoindre le groupe d’Ari. Celui-là faisait moins peur qu’Ari, à Hakujin.

Il n'a pas fallu longtemps à l'alchimiste orchestrant toutes ces célébrations pour me repérer parmi ses convives. En retenant une grimace derrière mon verre dont je commence à vider le contenu, je le vois s'éloigner de la personne avec qui il était en train de discuter à mon arrivée. Parcourant brièvement l'endroit du regard, je repère un peu plus loin Ayura, l'air jovial, puis Laz qui me semble mal à l'aise, Yagi dont l'attention semble happée par quelque chose en particulier, et enfin, mon chef de guilde fidèle à lui-même.
Pour l'heure, tout se passe bien.
A cette pensée, j'expire doucement de l'air factice et reprends une expression paisible quand Lacaion me rejoint.

- Au moins pas de banderoles cette fois... Merci pour ça.

J'ignore s'il m'a entendu car il semble songeur, mais quand bien même ce n'est pas grave. Détaillant brièvement la décoration improvisée pour l'événement, c'est quelque chose qui s'était répété à deux reprises déjà: quand les conquérants faisaient tomber un Boss de l'Aincrad, leur anonymat n'était pas préservé. Pour beaucoup c'était sans doute une bonne chose, car un tel coup de publicité permettait probablement de forger des contacts. Mais je crois que j'aurais préféré avoir le choix; je me fiche de savoir si ma présence est connue dans les raids tant que je peux découvrir le gardien par moi-même. Et puis c'est bien connu; la notoriété n'apporte jamais que du bon.
Réalisant que mon flux de pensées a coulé bien au-delà de la fête, je me reconcentre sur les pensées de mon ami, et au bon moment. Fronçant les sourcils, je tente de visualiser sa demande; et quand je pense avoir rassemblé les pièces, je hoche brièvement la tête dans une attitude plus sérieuse.

- Pour être honnête... Il y a encore quelques debuffs que j'ignore aussi. Ca peut m'être utile de le savoir une fois au front: avec les nouveaux étages récemment débloqués, c'est tout un nouveau pan du bestiaire de l'Aincrad qui s'offre à nous. Nous ne sommes à l'abri de rien.

Reprenant un sourire, je songe naturellement à ces paliers qu'il me tarde de visiter. Je n'ai cette fois pas encore pu y aller car l'affrontement a été plus éprouvant encore que nous nous l'étions imaginé. Les yeux pensivement posés sur le player à lunettes autour duquel quelques personnes sont rassemblées, je vois un caméléon spawn près de lui et sa présence jusque-là camouflée me fait manquer un sursaut.

Ce type a attiré l'attention de la foule... C'est une bonne introduction pour...

A cette pensée, je me retourne immédiatement vers l'alchimiste en arborant un sourire complice.

- La nuit va bientôt tomber. On va pouvoir commencer à all-

Une voix grave couvre la mienne et en le réalisant je me coupe aussitôt. J'ai du lever les yeux, puis la tête pour atteindre le visage du nouveau venu.

Cet accent... Je ne sais pas d'où il vient. Il est différent de celui de Lacaion.

Les lèvres entrouvertes, je le détaille brièvement avant de détourner le regard: face à cet homme, difficile de ne pas se sentir insignifiant. Si lui poser la question de ses origines m'a traversé l'esprit, j'ai enfoui la suggestion en réalisant combien elle serait déplacée.

- Non...

Il tombe mal!

Souriant poliment au grand homme, je roule des yeux vers Lacaion en me demandant s'ils se sont déjà croisés. Mais préférant ne pas le laisser gérer seul l'organisation de ses convives, je décide de prendre les choses en mains.

- C'est étrange que l'hôte de cette soirée aie choisi un étage enneigé pour suivre une bataille dans un volcan, non?

Je réprime un sourire et me contente d'un regard en direction de mon complice. Ce n'est pas mon genre de faire du teasing, mais je pense que le plus impatient d'entre tous, en réalité, c'est...

L'alchimiste écouta son ami mentionner les altérations encore inconnues que leur réservait ce monde plein de surprises. Si même ce garçon, qui était toujours en première ligne, rencontrait encore des malus inconnus, nul doute qu'ils n'étaient pas au bout de leurs surprises. Et pourtant, l'alchimiste était persuadé que tout malus pouvait être guéri, et également fabriqué pour aider les joueurs. Mettant de côté ses hypothèses de craft pour une autre fois, il reporta son attention sur le jeune homme.

L'excitation visible dans les yeux sombres de l'adolescent était contagieuse. Il semblait brûler d'envie d'aller explorer les nouveaux paliers et leurs habitants, si bien que Lacaion se sentit presque coupable de le faire venir à une fête à la place. Mais il était persuadé que tout le monde devait se reposer, et ce n'était pas comme si l'Aincrad allait s'envoler...

Suivant le regard de Kirito, il retourna la tête vers Ari qui avait fait apparaître un caméléon de Dieu sait où. Les lèvres légèrement entrouvertes, l'alchimiste regarda la petite bête au centre de l'attention, dépourvue de curseur rouge.

*Non seulement ce monstre n'existe pas à cet étage, mais en plus, il n'est pas agressif ? Serait-ce un familier..? J'ai déjà entendu des rumeurs à propos de certains joueurs capables de dompter des monstres, mais je ne croyais pas cela possible... Fascinant. Il vient d'attirer l'attention de pratiquement tout le monde comme si de rien n'était.*

Reportant le regard sur son complice, il sourit naturellement en constatant que ce dernier venait de penser à la même chose. Mais la voix grave qui s'adressa à eux le fit sursauter, et il se tourna vers Hakujin qui les avait rejoins sans qu'il ne s'en rende compte.

"Oh euh... Pas du tout ! Il se trouve que nous parlions de... ce caméléon ! Oui, c'est une vision rare que de voir un Beast Tamer de près !"

Riant en son for intérieur de la réponse négative de son ami qui sonnait aussi faux que sa réponse, il rebondit sur la remarque de ce dernier afin de changer définitivement de sujet.

"Ma foi, je me suis dit qu'après avoir autant transpiré, vous auriez bien besoin d'un peu d'air frais, je me trompe ? Mais c'est vrai que j'aurai peut-être dû prévenir, certains n'ont pas prévu l'équipement adéquat..." se sermonna-t-il en repensant à la faucheuse plantureuse frigorifiée dans sa boutique.

"Et puis, il fait toujours clair ici. L'avantage de s'éloigner des villes, n'est-ce pas ?" dit-il avec un clin d’œil envers l'adolescent. Il leva la tête vers la voûte céleste qui était désormais d'un bleu mat et pur, le soleil étant pratiquement couché. Le moment était enfin venu.

S'excusant de son manque de courtoisie, il s'inclina brièvement vers ses deux convives avant de s'éclipser discrètement vers l'orée du bois près du Lux. Le dresseur leur avait offert une diversion magistrale, il ne comptait pas la gâcher. Faisant de son mieux pour ne pas attirer l'attention, il sourit poliment à Sneaker et Shukuro qu'il dépassa d'un pas rapide.

Une fois l'emplacement de la surprise atteint, assez éloigné pour ne pas être visible depuis le banquet, il regarda la disposition des fusées et la page de son carnet où il avait noté la procédure à suivre.

"Bon... plus qu'à espérer que je ne me sois pas planté, après tous les efforts que ça nous a coûté..."

Il se repassa mentalement son plan. Une volée de cinq fusées en guise d'ouverture, jaune-vert-violet-vert-jaune. Il allait les tirer des bords vers le centre, dans un léger décalage gauche-droite. Si le jaune avait davantage une teinte or, ce serait encore mieux.

Ensuite, pour le gros du spectacle, trois lignes de cinq cette fois. D'abord violet-jaune-violet-jaune-violet qu'il tirerait dans cet ordre, de gauche à droite. Puis vert-jaune-vert-jaune-vert, de droite à gauche cette fois. Cette phase se conclurait par une volée violet-violet-violet-vert-vert, qu'il tirerait dans le même ordre que l'ouverture.

Pour le bouquet final, l'artificier novice avait prévu le reste des fusées, soit neuf explosifs en tout. La ligne, trop grande pour pouvoir être allumée des bords vers le centre, avait été remaniée dans une sorte de petite pyramide à trois étages, respectivement composés de quatre, trois puis deux objets.

Il y aurait donc une première salve violet-bleu-vert-jaune, suivie d'un trio jaune-vert-bleu. La prouesse pyrotechnique se solderait par un tir symbolique jaune et bleu, les deux couleurs qui se marieraient le mieux avec le paysage. Du moins, l'espérait-il...

Souriant comme un enfant et tendu face à l'exercice difficile qui s'annonçait, il exécuta mentalement sa petite chorégraphie pour courir partout et allumer les fusées dans le bon ordre. Tout était prêt, désormais.

**Invité** est Invité

Hakujin fut surprit de la réaction de l’adolescent. Mais malgré sa réponse et celle de leur hôte, il était très clairement de trop. De plus, l’un parlait du temps et l’autre du caméléon. Il venait sûrement de mettre fin sans le vouloir à une conversation du domaine de l’intime. C’est deux là se connaissait sans doute depuis quelques temps.

Ainsi, le gamin devait bien être l’épéiste noir, vu qu’il avait l’air d’avoir participé au raid comme le suggérerait la réponse de Laicaion.

Il avait comprit. Il allait s’éclipser quand son hôte prit congé poliment. Il ne savait que dire. Il profita du départ de l’alchimiste pour poser quelques félicitations.

-Je ne pourrais pas répondre meilleure explication que celle de notre Hôte. J’espère pouvoir bientôt vous rejoindre sur le front. Il est temps que l’adulte que je suis, ne laisse plus la seule responsabilité de sortir d’ici à des jeunes. J’ai entendu dire que l’ Epéiste noir et Ayura, qui ont participé à tous les raids des paliers dizaine, étaient seulement des adolescents. Ils sont bien plus courageux que moi. Personnellement, il m’a fallut du temps avant d’aller de l’avant.~~[pointe de tristesse légèrement plus importante dans cette phrase.]~~ Alors affronter un boss d’étage de dizaine… Je leur tirais bien mon chapeau, même si je doute qu’ils souhaitent être dérangé par des inconnus.

Le ton était triste et reconnaissant. Après tout, il allait au front que parce qu’il avait promit sur la tombe de sa famille de finir ce jeu ignoble et d’en sortir. Il espérait que son interlocuteur ne lui en voudra pas trop, qu’il ne connaisse que leurs surnoms. Mais c’est ainsi qu’en parlait les sources de renseignements qu’il avait. Mais bon, parler à un type dont le pseudonyme veut dire l’homme blanc, cela doit être aussi déstabilisant pour la plupart des japonais qu’il rencontre.

Du coin de l’oeil il vit son hôte s’éloigner de la fête. Pourquoi ? Était ce à cause du sujet qu’il avait dû interrompre ? Soufflant intérieurement, il décida de ne plus y prêter attention. Son intention se reporta sur son interlocuteur. Il espérait ne pas avoir fais de bourdes, en faisant semblant de ne pas le reconnaître.

Essayant de dissimuler une mine crispée, je constate que l'alchimiste ne s'est pas plus paré un alibi que moi vis-à-vis de notre secret partagé. Offrant à cet hôte inconnu deux versions dissonantes, je décide de le laisser parler pour deux afin de ne pas nous contredire davantage.
Une remarque, simple, parcourt mon esprit tandis qu'il plaisante:

On ne peut pas transpirer ici.

Je me retiens de rebondir sur la formulation de Lacaion et me contente d'arborer un sourire aussi détendu que possible - probablement sans succès. Même si c'est une façon de parler il n'a en fait pas tort: cet après-midi, dans un monde où l'oxygène est factice, mes poumons virtuels m'ont semblé suffoquer. La chaleur éprouvante liée à l'adrénaline les a comme paralysés quelques fois. La peur, quant à elle, m'a empêché de respirer calmement pour palier.
Shukuro avait deux objectifs bien définis dans cette bataille; le premier étant naturellement que le gardien du palier 30 succombe.
Le second, que tous les combattants survivent coûte que coûte.
Même si certains convives manquent à la soirée, il semblerait que nous y soyons parvenus. Mais plusieurs fois, l'un de nous a frôlé les portes de la mort.
On ne peut sans doute s'imaginer l'effroi à moins d'être plongé au coeur du tumulte. Et si effleurer les limites peut être terrorisant, voir les autres s'exposer au même danger est pire encore.
Mon regard s'oriente discrètement vers mes deux coéquipières de la journée, Yagi et Ayura. Sachi n'est pas là mais je sais qu'elle est en vie.
Si l'une d'elles avait péri... Je...

Lacaion prend congé pour une raison que je devine sans mal, et la voix grave me tire définitivement de mes songes avant même d'avoir le temps d'y replonger. Cillant en l'écoutant non pas formuler un mot en faveur de la victoire actuelle, mais un désir pour la prochaine, les lèvres entrouvertes, je le laisse s'expliquer sans oser l'interrompre, même si son discours vise en réalité deux personnes. Fronçant les sourcils, je ne m'arrête pas sur ce surnom qui semble peu à peu se répandre dans la communauté.
Cet homme est en fait mal renseigné. Ayura n'a participé qu'à un des deux premiers raids. Avec celui qui est désormais derrière nous, sa frustration le concernant va peu à peu s'éteindre d'ailleurs: la dernière fois, sa rapière n'a pas pu ne serait-ce qu'effleurer le corps du Boss. C'est parce qu'elle a travaillé son escrime très dur qu'elle a pu briller contre Volcanos et emporter avec elle le last-hit bonus.
Certains se diront sournoisement que si une gamine peut le faire, n'importe qui en ce monde en est capable. Gardant cette pensée amère, je me demande si cet homme pourrait mettre un nom sur son visage après avoir parlé d'elle avec un tel respect.

On dirait qu'il est... Triste.

Ce constat me laisse évidemment songeur, mais préférant taire la moindre question, je détourne légèrement le visage vers le Beast Tamer qui a attiré les regards. J'ai remarqué que le player aux cheveux roux porte encore l'équipement des tous premiers étages.

Un newbie, probablement.

Et il parle de l'âge? Ce n'est pas plus une donnée fiable que la force physique, la taille ou l'endurance.
Ce qui compte vraiment...
Pesant chacun de mes mots, je prends une inspiration.

- Vous savez... Ce sont peut-être les chiffres qui font avancer les gens dans ce monde car ce sont eux qui incarnent la force d'un joueur ici. Mais seuls ils ne suffisent pas pour déterminer l'issue d'un affrontement.

Marquant un bref silence, je finis par relever les yeux de quelques dizaines de centimètres jusqu'à croiser ceux de l'homme à l'accent étranger.

- Si vous le désirez tant, alors c'est sans doute cette même volonté qui vous mènera aux portes du prochain combat.

Enfin plus détendu, j'esquisse un faible sourire au joueur.

- Bonne chance.

Prenant une gorgée de jus de fruits sucrés, je tourne la tête dans la direction qu'a empruntée l'alchimiste qui nous a faussé compagnie.

Dois-je moi-même inviter ses convives à le rejoindre ou va-t-il revenir pour le faire lui-même?

Il est malheureusement parti sans délivrer la réponse de l'énigme.

**Invité** est Invité

Au final, je me suis habitué. Habitué à vivre animé par des chiffres. Je compte malgré sortir de cette fausse réalité. Gâcher ma vie à jouer, c’est pas mon délire. D’ailleurs il parait que le boss du pallier 30 a été vaincu. Un pas de plus pour se barrer d’ici.
Je n’ai pas participé au raid, je ne me suis pas beaucoup amélioré. Mais c’est normal qu’il y ait autant de marge entre les joueurs simples et les béta testeurs qui ont toujours eut une longueur d’avance sur nous. Béta testeurs ou pas, je vais tous les surpasser et j’écraserai le boss final de mes propres mains.

Mais avant, j’ai quelques monstres à éradiquer, ça va vite se faire. Je ne resterai pas faible plus longtemps que ça. Il n’est pas question que des moins que rien continuent à faire le taffe à ma place.
L’étage 6, un trou à rats au sens propre. Ici, un type a organisé une « fête » à l’occasion de leur victoire face au boss du pallier 30. Je me demande quel genre de « fête » peut s’organiser, sur SAO.
On dirait que certaines personnes commencent à croire qu’ils sont nés dans ce monde…
Dans les rues de la ville minière je marche. Il fait déjà nuit, je cherche ce magasin ou ils sont censés se rencontrer. C’est ouvert à tous, donc pourquoi ne pas y jeter un coup d’œil.
Pas besoin de préparatifs pour se rendre dans une fête simulée, mon équipement suffira largement.

J’ai déjà visité cette ville, le chemin n’est donc pas long pour moi vers les plaines. Je fini par trouver l’endroit ou les festivités sont organisés. Ils ont font du grabuge .
Lux Phiala, qu’est ce que c’est que ce nom incompréhensible. Le mec n’était vraiment pas inspiré pour nommer son magasin ainsi. Quoiqu’il en soit, j’approche et je regarde les personnes se trouvant dans l'endroit.
On ne plaisante pas ici, parmi eux, Dawn Shielder et l’épéiste Noir. J’arrive même à en reconnaitre d’autres. Voilà un rassemblement de joueurs intéressant

« Alors, on s’amuse bien ou quoi ? » Dis-je après m'être avancé.

« Il parait que le boss du 30 était une mauviette. Moi c’est Kibaou et j’aurai bien aimé lui en coller une avec vous, mais je n’avais pas que ça à faire.»

Alors que j'étais en proie de sentiments douloureux. Le mec que j'ai abordé commence à enchaîner avec une blague bien plus pourrit que la mienne alors que j'étais sur le point de craquer.
Et sa blague me fait sincèrement rire. Un rire que je laisse timidement échappé contre ma propre attente.

"Merci, c'est gentil. Je m'appelle Laz, ravis de te rencontrer, et toi quel est ton nom ?"

Juste après l'arrivé d'un dénommé Kibaou, j'entendis soudainement un son derrière moi. Un son qui, à peine entendu, me fait avoir des frissons dans le dos et m'arrache le cœur d'une manière bien pire que ma propre torture interne que j'arrive à me faire subir si facilement.

Derrière moi, une voix que je ne pensais plus jamais entendre s'adresse à moi.

"Laz, c'est toi ?"

Gravé dans ma tête, je reconnais tout de suite la voix de Gauntlet. Je me retourne et voit qu'il est accompagné d'une autre vieille connaissance : Noba.
Je ne l'avais jamais vu sourire jusqu'à maintenant. Et son sourire est glacial et méprisant. Tout de suite je me dis que je ne pense pas qu'il puisse être adressé à qui que ce soit d'autre que moi.

"Mais qu'est ce que tu fou ici ?"

"Je..."

"Tu ne pense pas que c'est un peu dangereux pour toi ? Tu pourrais te faire mal !"

C'est la première fois que Gauntlet s'adresse à moi de cette manière là. Il n'a jamais été amicale, mais toujours discret et... réservé...

"Tu veux voir ce que tu ne pourras jamais devenir ? Ou peut être tu cherches la manière la plus efficace de mourir ?"

"Ou peut être qu'il est juste là pour servir les invités ? Non impossible, il n'en aurait même pas les capacités."

Je... J'étais certain que Gauntlet ne me détestait pas. Je pensais qu'il n'avait aucunement confiance en mes capacités mais pas qu'il serait aussi méprisant.
Tandis qu'ils éclatent de rire, je ferme fort les points et arrive à rassembler assez de courage pour prononcer les quelques mots que j'ai envie de leur hurler dessus.

"J'ai... participé contre Volcanos"

"Quoi ? Attends je crois que j'ai pas bien entendu, tu peux éviter de murmurer quand tu parles à quelqu'un ?"

"J... J'ai fait parti de l'équipe de front qui a abattu le boss du pallier 30."

Un instant de silence, le regard complètement ahuris. Lentement ils tournent leur regard l'un vers l'autre et puis dans une synchronisation parfaite, s'attrapent l'abdomen et éclatent de rire comme si ils avaient entendu la meilleur blague de leur vie, les larmes aux yeux.

"Toi ?! T'as participé au combat de boss ?!? Sérieusement ? Hahahaha ! C'est la meilleure !"

"Olala ! J'en peux plus ! Laz ! Quelqu'un qui a dit à Laz de combattre ! Le mec il est plus dangereux que le boss pour son équipe !"

Tandis que mes mains mon visage, mes jambes... En fait, tandis que tout mon corps se met à trembler, Nova arrive à se calmer.

"Aller, arrête de te foutre la honte et respecte toi un peu. Si tu pouvais nous ramener quelque chose à boire sans le faire tomber sur le chemin, ça serait merveilleux. Je comptes sur toi ! Enfin non pas vraiment..."

Tandis que mes deux anciens camarades s'échangent un regard complice en face de moi. Je sens mon corps craquer. Des larmes commencent à abondement s'écouler sur mes joues ce qui me gèle le visage.
Je commence à me diriger dans la direction opposée, mon coude encapsulant mes yeux mais qui malheureusement n'empêchent pas les larmes de couler. Loin de la fête loin de... tout. Je veux fuir d'ici et disparaître.
Mon corps entier a envie de disparaître.

J'aimerais tellement leur faire comprendre.
J'aimerais tellement ne plus jamais me faire humilier de la sorte.
Plus jamais...

Si je dois être tout à fait honnête, vu le retard que nous avons pris pour venir jusqu'ici Ayura et moi, j'aurais pensé que nous ferions partie des derniers invités. La nuit tombe à vue d'oeil, les plats agencés sur la table sont bien entamés alors que je n'ai pas encore pu y goûter et les bouteilles se vident au fur et à mesure que les verres se remplissent. Pourtant une voix gronde sur la place où les players se sont rassemblés pour les festivités et je détourne les yeux du grand homme qui me fait face.
Je pense que si j'avais déjà croisé la route du nouvel arrivant, je m'en serais rappelé. Des yeux colériques mais déterminés, une carrure sèche alors qu'il n'est pas très grand.
Si Kibaou - soit le "Roi des crocs" - s'est coiffé ainsi pour faire honneur au pseudo qu'il s'est donné, ses cheveux m'évoquent pourtant bien plus un cactus aux larges épines.

Alpaguant les invités au sujet de son absence à la bataille, je m'abstiens de répondre et me contente d'incliner pensivement la tête sur le côté. J'aimerais le croire, pourtant son équipement rudimentaire me laisse penser que s'il avait tenu à nous accompagner, je n'aurais pas eu la conscience plus tranquille que pour Snow, Sachi et Laz.

Une "mauviette"? Peut-être bien. Il aurait pu le juger lui-même s'il avait été là!

Je me garde bien de le lui faire remarquer et détourne le regard pour boire une gorgée en essayant de me faire aussi discret que possible.
Mais le second appel m'interpelle malgré moi: cette fois, un player bien précis prend l'aggro. Je tourne la tête en entendant le timbre cynique avec lequel on s'adresse à Laz. Prêtant une oreille attentive à la discussion à cause du ton railleur, j'entends à peine les réponses, peu assurées, du porteur de faux. Il connait ces gens, sans le moindre doute; sans doute ont-il fait équipe et les choses ont mal tourné pour déverser sur lui une telle rancoeur.
J'ignore les détails, ils ne me regardent pas. Mais quand je vois sa silhouette se raidir, je fronce les sourcils.

J'aurais préféré ne pas écouter, mais peut-être ai-je bien fait.

- Excusez-moi.

Je m'éloigne de l'homme aux cheveux roux pour avancer en ligne droite. Et, cette fois, j'ai l'intention de jouer de ma réputation involontairement gagnée qui me suit désormais comme une ombre; dans un timing un peu trop parfait comme si c'était désiré, les pans de mon manteau de cuir claquent exagérément contre mes mollets tandis que j'avance vers le joueur. Je ne connais pas vraiment Laz, pourtant j'ai déjà vécu cette situation. Sans ça, je n'aurais pas été capable de comprendre avant qu'il se retourne qu'il est en train de pleurer. Alors quoi? Il était parvenu à se détendre dans une fête sans histoires, mais on vient démarrer des hostilités en zone neutre.
Une fois à sa hauteur, je pose une main sur son épaule pour capter son attention. Et quand je l'obtiens, je lui adresse un sourire avant de le dépasser.

- Allez le chercher tout seuls, ce verre. Si vous êtes venus jusqu'ici, c'est que le froid ne vous a pas empêché de marcher.

Je n'aurais peut-être pas été capable d'intervenir là-bas - à vrai dire je ne m'en rappelle pas vraiment. Ce qui importe, c'est où nous sommes ici et maintenant. Et ici, je suis Kirito alias l"'épéiste noir", celui qu'on connaît pour avoir affronté tous les Boss de l'Aincrad parce qu'on a placardé son nom dans les villes une fois tombés!
Et cette fois, je situe sans mal la raison de cette colère et je n'ai pas l'intention de m'en faire des amis. Il est difficile d'aller de l'avant, plus encore quand on est terrifié à l'idée de se battre! C'est facile de le reprocher aux gens qui ont le courage d'outrepasser cette peur!

- Laz était présent à cette bataille. Il était là, dans la salle avec nous, l'arme à la main. Et vous, où étiez-vous pendant qu'il se confrontait au Boss?

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Le gamin en noir venait de me donner à réfléchir. L’Alchimiste allait le suivre pour lui demander des explications. Les chiffres ne suffisaient pas à déterminer l’issue d’un affrontement. Il avait besoin d’en apprendre plus. La volonté semblait aussi un facteur. Mais pourquoi ?
L’épéiste parti laissant Hakujin rêveur. Il allait bouger quand un type traita le boss de mauviette, pour dire qu’il n’y était pas aller car il n’avait pas de temps à perdre. Une grande gueule qui en a encore moins que lui dans le caleçon.

Enfin bon. Hakujin lui aurait bien dit deux mots, mais autre chose attira son attention. Laz semblait en difficulté. Il partait rapidement. Passant à côté de son coach, il l’entendit réprimer les deux gars et leur dire que Laz avait bien participé au combat. L’Alchimiste fit de plus grandes enjambées et se rapprocha rapidement de Laz. Il lui posa une main ferme sur l’épaule, pour le retenir. Mais quoi lui dire. Ils n’étaient pas vraiment amis et encore moins connaissances. Ils s’étaient rencontrés, il y a à peine quelques minutes.

Il était entre le groupe de Kirito et Laz.

- Dites jeune homme. J’aurais une dernière question. J’ai oublié de vous demander votre nom. Auriez vous l’amabilité de me le donner s’il vous plaît ?

Bon, c’était bête comme question, mais c’était pour le change. Qu’on le prenne pour un malpoli ou un idiot, cela ne le dérangeait pas.
Il continua suffisamment pour pour n’être entendu que de Laz.

- Ne t’inquiète pas de ce que les autres verront. Être grand et un peu large d’épaule à des avantages parfois, comme cacher une ligne de vue sans y paraître.

Crétin. Pourquoi as tu besoin de t’expliquer. Il est déjà mal, pas la peine d’en rajouter.
Il espérait ne pas avoir trop mal fait et permettre au jeune homme de se reprendre un peu.

J'étais resté dubitatif devant Hakujin. J'avais l'impression qu'il croyait que j'avais demandé la main de ce monstre aux couleurs changeantes, que je m'étais marié avec elle et que nous venions de terminer notre lune de miel.

Fort heureusement, quelques événements s'enchaînèrent. Comme l'arrivée d'un péquenaud bruyant et de joueurs au comportement explicitement agressif.

J'avais eu l'idée de faire une balayette élégante à nos amis les rabats-joie mais la protectrice de la veuve et de l'orphelin avait ramené sa fraise. ...Et heureusement, parce que la petite princesse avait agrippé mon pied à l'instant même où l'idée violente m'était venue.

L'épéiste noir.

Je ne pus contrôler mon visage pendant quelques millisecondes. Ses traits efféminés, ses cheveux épais, sa tenue noire, son âge, sa posture, sa voix, ses mots, et ce que j'avais entendu sur lui... Tout cela m'exaspérait.

Je repris difficilement mon petit sourire.

... On dirait que j'arrive à ma limite niveau hypocrisie de groupe. En même temps... On est mercredi...

Je décidai de souffler un coup en allant rassurer le loser. J'espérais que personne n'aie la même idée que moi.

J'avançais dans le froid aussi vite que je le pouvais lorsque je sentis mon impératrice se faufiler dans mon pantalon.

"Aah, aaah, aaaah... Mais t'es gelée ! Purée... Hmmm rah...!"

Je serrai les dents sans cesser de pister le loser. L'expression "animal à sang froid" ne m'avait jamais été aussi parlante.

Cette situation me rappela ma petite sœur ainsi que Ichigo. Quand la température était assez basse, elles aimaient bien poser leurs pieds et leurs mains glacés sur mes mollets, dans mon dos ou dans mon cou. Décidément, les filles devenaient toutes des pétasses quand elles avaient froid.

"Hé Laaaz. Attends-moi !"

Nul doute qu'il ne m'attendrait pas. Un homme qui chiale ne le fait jamais devant quelqu'un sans une bonne raison.

"T'as fait tomber quelque chose en partant, j'crois qu'c'est important !"

Je me demandai ce que j'allais bien pouvoir lui donner...

HRP :

**Invité** est Invité

Il avait fallu moins de temps aux crétins pour arriver qu'aux petits fours pour être bouffés par ces rapaces débiles. Yagi se redressa, laissant tomber ses expériences avec le caméléon pour jeter un regard noir aux connaissances de Laz. Heureusement, Kirito avait pris sa défense et la jeune maman se disait parfois que ça avait du bon d'être dans une guilde. D'autant que Kirito était capable de souligner les petits détails qui mettaient la virilité de ces deux idiots en berne. Un pur régal. La jeune mère s'approcha de Lacaion et posa une main sur son épaule.

- "J'espère que t'as prévu une animation moins clownesque que ces deux débiles. Ils sont pas très mâlins de venir profiter de la fête pour agresser des joueurs..."

Elle le regarda d'un air curieux et après avoir papoter un peu avec lui, décida de s'éloigner et alla saluer son mentor et Ayura qui l'accompagnait, heureuse de revoir la petite blonde au tempérament de feu. Elle n'était pas sûre qu'aller voir Laz soit une bonne idée vu son état actuel, mais elle profita d'un bref échange de regard pour lui faire un clin d'oeil et lui signifier son soutient. Si les deux crétins revenaient lui faire misère, elle connaissait une masse qui serait ravie de leur faire de gros bisous. De toute façon, depuis un temps, la jeune maman n'avait plus la même vision des gens et des player killer. Elle en connaissait qui était très sympa comme GreenT qui avait juste eu un soucis, ou le gosse qu'elle avait aidé une fois avec son petit frère. Puis à côté de ça, ces joueurs-là étaient vert mais se comportaient comme de vrais petits tyrans stupides. Elle fit part de ses observation à Ayura et Kirito, leur expliquant qu'elle commençait à ne plus supporter ce genre d'attitude anti-sportive de la part de grosse larves incapable de se bouger.

Même elle qui avait peur pour sa sécurité avait fini par se bouger et aller attaquer un boss et n'avait jamais maltraité quelqu'un qui ne l'avait pas dûment mériter. Elle cessa de fixer les deux types et reporta son attention sur ses camarades, se demandant pourquoi Ayura n'avait encore pas rejoint la guilde des lames d'argent. Après tout, la jeune fille passait beaucoup de temps avec Kirito et Yagi n'aurait pas été surprise de la voir les rejoindre. Pas plus que si Kirito décidait de partir de la guilde d'ailleurs. Elle se mordilla les lèvres avec une question la brûlant, mais incapable de la poser pour autant. Elle repris une bouchée de fruit et se laissa tenter par un verre après mûre réflexion.

- "Dites... Vous pensez qu'aider les gens, quels que soient leur condition vaut autant que se battre sur le front de libération ? Je veux dire... Certains Player Killer le sont par accident ou pour s'être défendu... Vous ne pensez pas qu'il mérite un coup de main ?"

Peut-être qu'ainsi, elle leur ferait comprendre qu'elle avait un projet bien ancré qui commençait à la chatouiller de plus en plus. La réponse de ses interlocuteurs risquait de tout changer, mais il fallait qu'elle sache, qu'elle puisse se décider, qu'elle avance...

**Invité** est Invité

Les choses commençaient à se corser ici. Ça n'avait plus vraiment l'air d'une fête. Bien que mon entrée avait attiré les regards. Je ne suis pas longtemps resté sous le feu des projecteurs...
L'un des invités avait l'air de se faire chier. Deux type sont venus le voir et ont tapé la discussion.
Ça ne devait pas être des propos charmants vu la réaction. Le gars a affirmé avoir participé au combat de boss comme si il en doutait. Et plus la discussion se poursuivait, plus ça devenait intéressant. C'était ridicule jusqu'à ce que l'épéiste noir et une autre joueuse entrent en scène.
J'espère que ça va se tourner en baston histoire que je puisse voir ces fameux joueurs en action. Ca pourrait s’avérer intéressant.

Qu’est ce que j’en ai à faire après tout.

En réalité, je me fou bien de ce qu’il se passer ici. J’étais venu uniquement dans le but de jeter un coup d’œil, au final ces péripéties en lieu.
Je me dirige ailleurs pour échapper à cette ambiance orageuse pour « profiter » de la fête et prendre un court moment de répit. Je mérite grandement cette pause. Je passe la plus part du temps à m’améliorer pour sortir de ce monde virtuelle et sauver les autres.
Je me dirige à la table en observant ce qui est posé sur la table, et parmi les boissons alcoolisées, je me sers un peu de champagne et je m’installe sur le banc en chêne avant d’avaler une gorgé les yeux rivés sur le conflit qui se produis dans l’actuel.

Ça fait un bail que je me suis pas posé comme ça.

J’apprécie le gout du champagne que je consomme lentement. Il est sucré et agréable, mais je ne dois pas en abuser, pas envie de faire une sieste dans cette baraque sur un banc en bois.
Avant de sortir, je me permets une petite bière et je sors, l’air un peu étourdit. Je me dirige vers la ville, j’y trouverai forcément refuge…

N'ayant pas trouvé Yagi immédiatement, je m'étais éloignée de la fête un moment pour profiter du calme d'un soir de neige, chose que je n'aurais jamais pu imaginer faire dans le monde réel. Me couper de tout pour me ressourcer à la manière d'une batterie solaire mais sans l'astre lumineux. Prenant une grande inspiration, j'observais le paysage puis la buée qui sortait de ma bouche à chaque fois que j'expirais. Il m'arrivait souvent de penser à la vie de l'autre côté mais à cet instant je voulais y penser pour ne pas oublier que ce que nous créions ici n'était pas seulement du jeu mais bien des liens puissants entre joueurs et que nos vies de ce monde allaient avoir un impact irrémédiable sur celles que nous avions. Souriant pensivement, je me pris à penser que c'était peut-être ce qu'il avait cherché à faire en nous enfermant ici. Créer une société qui casse tous les codes de la notre, qui nous fait évoluer en bon ou en mauvais, qui nous fait grandir... Quelque chose qui marquera autant les gens que l'Histoire. Soupirant une dernière fois je retournais à la fête. A mon arrivée, je vis deux crétins et un Laz pâle à faire peur. Kirito s'étant interposé, je compris parfaitement ce qui s'était passé. Laz était quelqu'un de profondément idiot mais j'avais pu me rendre compte que la plupart du temps il ne le faisait pas exprès. Ce qui faisait de lui quelqu'un de gentil, mais de socialement awkward. J'en avais fait les frais quelques fois... Cependant, s'en prendre à lui, peu importe qui étaient ces types, n'était certainement pas légitime. Un bully en bonne et due forme. Fronçant les sourcils, je décidais d'avancer. Préférant rester calme, je pris un air particulièrement hautain et les toisais du regard avant de bousculer volontairement le plus grand. Quand je l'entendis râler, probablement de surprise ou de stupeur, je tournais un regard assassin vers lui qui lui coupa net l'envie de répondre quoi que ce soit.

- Venir à la fête d'après bataille et se foutre des combattants qui en sont ressortis, c'est un peu dangereux, vous ne croyez pas?

Leur offrant un sourire carnassier en guise de dernière expression, je me tournais vers Kirito et m'en approchais d'un pas plus léger, laissant derrière moi ceux qui n'en valaient pas la peine. Peu de temps après être revenue, Yagi, que j'avais cherché partout nous rejoignit et je l'accueillais avec un grand sourire. Cette dernière nous posa alors une question qui me glaça immédiatement. Le simple fait de parler de PK avait tendance à me faire cet effet, mais là... Elle était vraiment sérieuse? Elle se demandait vraiment s'ils avaient besoin d'aide?!

- Je pense... Que ça peut arriver de devenir un PK par accident... J'ai moi-même été un Red Player pendant un laps de temps après avoir accidentellement blessé Kirito mais... Pour autant... Je ne pense pas que ce soit la majorité des PK. En fait, je pense même que c'est une très très très infime partie de ces gens-là. Alors... Les aider... A mes yeux... Équivaut à prendre part à leur massacre.

Baissant les yeux puis la tête, je me mordis la lèvre inférieure pour retenir le flot de sentiments qui semblait vouloir me submerger. Je serrai les poings et les dents puis, reprenant consistance, je relevais vivement la tête pour lui sourire le plus naturellement possible et changer de sujet par la même occasion.

- J'ai quelque chose pour toi, Yagi ! Je voulais te remercier de nous avoir aussi bien protégés durant la bataille alors... Voilà pour toi!

Sans cesser de sourire, comme si j'avais mis une barrière entre mes sentiments précédents et les nouveaux, j'envoyais à la jeune femme le Last Hit Bonus qui m'avait été attribué et qui, à moins que je ne le vende, n'allait me servir à rien.

Alors que je m’apprêtais à fuir de cette endroit pour me cacher le plus loin possible une main m'arrêta nette. Je ne savais pas quoi faire et je passais un instant comme ça le regard caché sous mon coude. Regard que je n'avais envie d'imposer à personne mais pourtant me voilà. Une épreuve m'a été confié par cette main dont l'identité ne m'est pas connu.
Si je voulais m'en sortir je devais faire face et laisser quelqu'un apercevoir mon regard, remplit de remords et d'inquiétude de l'être que j'étais avant. Que je pense être en train de redevenir actuellement.
Alors que la peur repousse mes bras plus profondément sur mes yeux, la curiosité l'emporte et fini par me permettre de croiser le regard de celui qui me bloquait la voie.

Lui... Encore une fois...

Je m'en voulais. Je m'en voulais que ce soit lui encore une fois qui me vienne en aide et me sorte de mon état.
Parce que ça marche. Lentement mais sûrement petit à petit. Son sourire me rassure. Il a été là au début et continue de l'être malgré le fait qu'il reste un inconnu.
Je ne peux pas rester les bras croisés face à ça. Mais pas maintenant, il part en direction de mes anciens camarades...

Et ensuite une deuxième main vient se poser sur mon épaule. Celle du grand roux avec qui je parlais plus tôt et qui a du subir mon malaise social.

Pourquoi vient-il m'aider ?

Je trouvais ça... Assez approprié d'une manière étrange. Deux mains d'étrangers me poussent à rester ici et j'avais l'impression d'être un fardeau pour chacune d'entre elle, que ce soit pour les choses moins ou plus importantes...
Et ça me rassure...

Je voulais écouter la conversation que Kirito commençait à avoir avec mes anciens camarades attentivement mais j'étais trop bouleversé pour entendre efficacement, j'ai juste entendu qu'il affirmait ma participation à la bataille. Et maintenant que mes camarades répondaient, j'étais trop investi avec le grand roux pour entendre efficacement.
Ils ont l'air d'être étonné et de se justifier ?

Après l'explication du grand roux, je souris timidement.

"C'est vrai qu'on... Ne s'est pas échangé nos identités... Moi c'est Laz. Et vous ?"

"Moi c'est Laz..." Dans mes propres paroles je trouve refuge. Je suis Laz... Je suis ici... Et quand bien même je me sens très mal de rester après avoir attiré autant d'attention, je serai et resterai Laz, peu importe les efforts que je fais pour ne pas l'être.

Je vois du coin de l’œil mes anciens camarades se faire bousculer. Ils n'ont pas l'air très à l'aise. C'est... Ayura ?

Même elle ? Pourquoi ?

Je me sentais mal d'être aussi fortement défendu ? Pourquoi ? Ils ne savent pas que mes camarades ont raisons et que je suis un handicap conséquent au combat ? Ayura devrait le savoir mieux que personne pourtant...

Noba voulait rester discrète, c'était dans son caractère et son style de jeu le laissait bien comprendre. Après quelques mots à l'attention de Gauntlet, celui ci adressa quelques mots à Kirito avant de le saluer et s'éclipsa de la fête avec Noba.

Mince... Par ma faute ils n'ont pas pu profité de la fête et se sentent obligés de partir.

Je voulais leurs crier de rester mais la peur m'enleva les mots. Et avant d'avoir le temps de la combattre ils n'étaient déjà plus là.

Est-ce que... Axiom va bien ?

"Hé Laaaz. Attends-moi !"

"T'as fait tomber quelque chose en partant, j'crois qu'c'est important !"

Même le dompteur de bête qui faisait des efforts pour me rassurer vient me voir. C'est dingue. Qu'est-ce qu'il se passe ?

J'ai... fait tombé un truc ? Je le regarde surpris, je ne savais même pas que c'était possible de faire tomber un truc de sa poche dans ce jeu. Retenant l'envie de regarder mon inventaire, je demande à l'inconnu :

"Ah bon ? Mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire tombé ?!

...

Oh et puis comment...
mmh...
Comment... Tu... T'appelles..?"

Tout était prêt. Lacaion avait réglé les timers de chaque fusée en suivant scrupuleusement ses petites notes rectilignes et compactes sur son carnet, juste en dessous du plan de lancement qu'il avait établi. Le spectacle allait commencer dans dix minutes exactement, et son excitation n'avait d'égal que son stress.

*Pourvu que tout se passe bien... Je n'ai jamais fait ça, et Kirito a passé tellement de temps à rassembler ces matériaux... Pourvu que ça se passe bien.* récita-t-il mentalement comme un mantra.

Revenant au trot vers le Lux Phiala, l'alchimiste entendit des éclats de voix qu'il ne connaissait pas et accéléra.

*De nouveaux invités ? Zut, j'espère qu'ils sont bien installés... Tu parles d'un hôte !* se réprimanda-t-il avant de s'arrêter les sourcils froncés en arrivant devant la boutique. Il avait l'impression d'avoir mis les pieds sur un champ de bataille après la guerre.

Deux personnes repartaient déjà alors qu'elles n'étaient même pas là avant qu'il ne parte s'occuper des préparatifs. Laz semblait secoué, Hakujin était à côté du garçon comme pour le réconforter. Kirito et la petite blonde qui l'accompagnait regardaient d'un air mauvais les déserteurs, et l'ambiance semblait bien plus tendue que lorsque l'informateur était parti préparer son cadeau.

"Mmh, tout va bien ? J'ai raté quelque chose ?" demanda-t-il en se raclant la gorge aux invités les plus proches. Apparemment, une légère altercation avec d'anciennes connaissances de Laz avait eu lieue juste après le départ du propriétaire, ainsi que le passage éclair d'un certain Kibaou qui s'était montré fort désagréable. Décidément, même l'Aincrad n'était pas à l'abri des rabat-joies...

Prenant une coupe de champagne, Lacaion tapota légèrement le bord avec son ongle pour attirer l'attention de tous les fêtards, s'éclaircissant de nouveau la gorge avant de parler d'une voix suffisamment forte pour être entendue de tous et toutes.

"Désolé de vous interrompre durant votre repos bien mérité, mais il se trouve que je vous ai préparé un petit cadeau de remerciements. Si vous voulez bien me suivre..."

Il s'inclina légèrement avant de mener la marche à quelques mètres sur la droite de sa boutique, entre le bâtiment et le bois qui le longeait. La plaine était très légèrement dénivelée vers les arbres, et une fois sur place, il se retourna dans un ample demi-tour avant de reprendre la parole en souriant.

*Pourvu que je ne me sois pas trompé...* espéra-t-il en regardant rapidement l'heure sur son interface.

"Merci à tous et toutes de vous être déplacés dans ce coin perdu après votre dure journée. Je tenais également à vous exprimer ma plus sincère reconnaissance pour ce nouveau pas vers notre liberté, au nom de tous les joueurs restés en arrière. N'étant pas moi-même allé affronter Volcanos, je ne suis probablement pas le mieux placé pour dire cela mais... Merci."

Il s'inclina profondément cette fois, gardant la tête courbée pendant plusieurs secondes avant de se redresser soudainement.

"Mais comme un exemple vaut mieux que mille mots, place au spectacle !"

Il pivota vers les sapins enneigés, priant pour ne pas avoir raté son timing, les mains tendues vers le ciel. Celui-ci entendit ses prières, car la première fusée s'envola pile à ce moment-là, droit vers la voûte désormais sombre et étoilée. La première explosion laissa une myriade d'étincelles jaunes, éclairant la poudreuse et les visages d'une lumière réconfortante et chaleureuse. Les exclamations de surprise enjouées derrière l'artificier le firent sourire de toutes ses dents. Lui-même était aux anges, ravi de pouvoir exprimer ses sentiments de manière aussi claire que ces feux d'artifices.

La suite de la prouesse pyrotechnique s'enchaîna sans encombre, respectant à la seconde près les calculs minutieux que Lacaion avait passé une nuit à mettre en place sur papier, simulant le tout dans sa tête. Il avait refusé de faire davantage d'essai afin de ne pas empiéter sur la quantité disponible pour ce soir. Et il était content de son choix, malgré la difficulté supplémentaire engendrée.

Les détonations s'enchaînaient, le bruit résonnant à chaque fois entre les arbres et dans ses tripes virtuelles, brisant le silence nocturne d'une série de bang aussi captivants qu'impressionnants. Les explosions vertes, jaunes et violettes se succédaient dans une chorégraphie loin de valoir un spectacle du nouvel an de l'autre côté, mais qui avait pour son auteur une signification bien plus forte. L'accomplissement d'une nouvelle étape, et la promesse que la suivante se passerait aussi bien.

La série de fusées verte et violette termina le cœur du spectacle, et les quelques secondes de battement, suffisantes pour se demander "si c'était fini" et laisser retomber la tension provoquée par le bruit, avait été judicieusement mises en place.

Le bouquet final démarra par une superbe bleue, si rare à cause du manque de pierres, qui se maria parfaitement à l'environnement. Les huit dernières munitions s'envolèrent, laissant une série de vibrations qui traversaient de part en part les spectateurs dans un rythme bien plus rapide que les précédentes. Lorsque les deux dernières étincelles jaunes s'éteignirent en rappel de l'ouverture, Lacaion ferma un instant les yeux pour graver ces images dans sa mémoire. Ils étaient là, vivants, ici. Et c'est ici qu'ils allaient se surpasser pour traverser cette épreuve, il en était persuadé.

Se retournant à nouveau vers ses convives, il souriait comme un enfant. Un sourire qui doubla de taille lorsqu'il croisa celui de son ami épéiste.

*On l'a fait, grâce à toi. Merci, Kirito.* pensa-t-il de toutes ses forces, tentant de lui transmettre ses pensées.

"J'espère que le spectacle vous a plu ! Je vous invite à retourner au buffet, il reste encore à boire et à manger pour ceux qui le souhaitent ! Encore merci à vous !"

Terminant sur une dernière courbette, il posa une main sur son ventre en se penchant, levant l'autre au-dessus de son épaule, le bras tendu. Sa mission était accomplie.

Les dents serrées derrière les mâchoires, je décide de rester droit, sur place, jusqu'à ce que les deux arrivants adoptent un comportement ou l'autre. Soit présenter des excuses sincères à Laz, qui un peu plus tôt risquait sa vie pour les faire sortir, un jour, de ce jeu mortel pendant qu'ils riaient allègrement de lui. Soit partir sur-le-champ, car ce genre d'attitudes n'est pas la bienvenue dans une fête célébrée en l'honneur des gens dont ils se moquent. Si l'hôte de ces célébrations était présent, c'est sans mal que je l'imaginerais raisonner ainsi.

Rejoint par Ayura, elle adresse aux deux joueurs un regard que je n'aurais envié à personne avant de revenir d'une démarche légère auprès de moi, un sourire enjoué sur les lèvres. Résultat: je les vois se confondre en explications que je n'écoute qu'à moitié, puis s'éloigner comme ils sont arrivés.
Malgré ces deux-là, c'est un bel exemple de solidarité qui vient de se dérouler juste devant nous. Soutenu par Hakujin, le manieur de faux abandonne l'idée de quitter l'endroit où, lui, est ouvertement convié. Celui qui a cherché plus tôt à amuser les convives, lui, a cherché à le faire penser à autre chose. Enfin, Yagi que je n'avais pas encore pu saluer qui le réconforte par un étonnamment doux regard dont elle a le secret. Cette femme est assez déconcertante: véritable forcenée sur le champ de bataille, d'une honnêteté rare, et pourtant une certaine attention à l'égard de ses confrères.

Sourcils froncés, j'attends de les voir disparaître avant de pousser un soupir. Mais quand je rouvre les yeux, je vois que la porteuse de masse s'est approchée.

- Content de te voir, Yagi. Merci encore pour tout à l'heure.

L'air préoccupé qu'elle arbore m'interpelle. J'ignore si elle m'a écouté, mais sa mine distante laisse entendre que quelque chose lui pèse. Et quand elle délivre son message, je baisse malgré moi le regard vers Ayura qu'elle a protégée sous son bouclier une partie du combat. La manieuse de rapière a eu des mésaventures avec des Player Killers dont son meilleur ami fait partie. Pour cette raison, à moins d'un miracle le faisant revenir sur le droit chemin, ils ne s'entendront probablement plus jamais. Entrouvrant les lèvres pour répondre à sa place, je vois que, malgré une expression douloureuse, elle lui répond sincèrement et je baisse la tête sans pouvoir contredire son avis.

- Ayura...

Ma main approche la sienne par désir de réconfort, mais je me ravise dès que je vois ce sourire chaleureux revenir sur ses lèvres. Et tout en réalisant que je ferais mieux de laisser les deux filles discuter, je profite de voir la silhouette de l'alchimiste sur le retour pour revenir vers le buffet et me servir un autre verre que je décide de vider plus rapidement. Si Lacaion est ici désormais, ce n'est que pour une raison: il est messager de la fin des festivités.
Le clou du spectacle.
Le... Bouquet final.
Esquissant un bref sourire, je repose le verre et décide de le suivre en premier. Si je suis le seul à savoir ici à part lui ce qu'il a préparé, je n'ai pas voulu connaître les détails. C'est lui le metteur en scène, pas moi!

Longeant la boutique pour nous diriger vers le sud de l'étage, je m'arrête à plus de deux tiers du chemin entre la bâtisse et l'orée du bois en supposant que c'est sur une plaine parfaitement dégagée qu'il a installé les fusées. Mon sourire s'élargit lorsque, suite à un geste grandiloquent évoquant celui des magiciens - ce qui est sur ce coup parfaitement approprié - la première d'entre elles décolle comme une invocation. C'est donc avec du doré qu'il a décidé d'accueillir et impressionner ses convives. Le corps détendu, j'appuie une main sur la taille, les yeux rivés vers le ciel nocturne.

La dernière fois que j'ai vu un feu d'artifices...

La gorge nouée au bout de quelques secondes de spectacle, je songe au motif décoré de poissons rouges tandis que les lumières artificielles inondent la neige immaculée dans une symphonie de jaune, vert et mauve.
C'est en pensant à la teinte azurée du kimono que se détache dans le ciel le premier artifice bleuté de la soirée. Paradoxalement, mon coeur est incroyablement léger, et pourtant inéluctablement lourd.
Oui. La dernière fois, c'était avec Suguha parée de son joli yukata.

Regarde comme c'est beau, grand-frère!

Je baisse les yeux pour voir qu'Ayura, le regard ému, m'a adressé une parole qui n'est pas celle que j'ai entendue. Souriant faiblement sans savoir quoi répondre, je relève à nouveau les yeux pour voir les deux derniers feux dorés s'élever, imposer une dernière fois leur concerto de sons et de lumières. Puis le silence et la plénitude de l'endroit redevenu parfaitement blanc.

C'était beau...

Soudain à nouveau bien plus serein alors que retombent les dernières étincelles jaunes, je croise le regard de celui qui a manigancé ce spectacle en l'honneur de la défaite du troisième Boss de Sword Art Online. Que ce feu d'artifices soit le seul ou pas, il restera gravé dans ma mémoire comme le premier de l'Aincrad organisé par les joueurs.
Et, profitant d'un dernier flottement de surprise parmi les convives qui n'ont pas été dans la confidence, je lève les deux mains pour applaudir l'artificier.

Yagi et moi n'avions pas vraiment eu le temps d'échanger davantage. La jeune femme avait semblé si surprise que son expression m'avait suffit. Contente de lui avoir offert quelque chose qui lui revenait de droit, j'entendis l'appel de notre hôte et m'en rapprochais, rejoignant mon ami presque tout de noir vêtu. Écoutant les dernières explications de l'homme qui s'adressait à la foule, j'inclinais légèrement la tête sans comprendre où se trouvait le fameux spectacle. Si j'avais tendance à trouver que les jolis paysages de neige étaient en eux-même de très jolis spectacles, ce n'était certainement pas le cas de tous les convives, j'en étais certaine. Et encore moins de nuit. Et soudain, un bruit sourd me fit sursauter avant que mes yeux ne s'illuminent en même temps que le ciel. Etait-ce vraiment possible de faire ça? Pouvait-on vraiment acheter des fusées dans un monde médiéval?! Non... C'était autre chose... Pour fêter notre réussite, cet homme était parvenu je ne sais comment à créer des feux d'artifices exactement comme ceux de l'autre côté. C'était une prouesse technique autant qu'une surprise de haut niveau! Masquant ma bouche d'une main, les yeux écarquillés, je tournais un regard ému vers mon meilleur ami qui semblait avoir perdu quelques années lui aussi.

A la seconde fusée, mes yeux ne pouvaient se détacher du ciel tandis que mon coeur battait fort dans ma poitrine. J'avais déjà vu ce genre de prestations IRL mais... Aucune ne m'avait autant marquée que celle-ci. Car le message délivré par chacun des tirs, chacune des lumières était que nous avions fait un pas de plus vers la liberté, main dans la main et que personne ne s'était perdu en chemin. Malgré moi, je sentis que je ne pouvais réprimer une larme qui coula lentement sur ma joue tandis que mes lèvres, elles, étaient encore étirées de bonheur.

- Tu y es pour quelque chose, pas vrai?

J'avais murmuré ces mots et il n'y répondit pas. Cela ne changeait rien, j'étais persuadée que Kirito n'était pas étranger à cette magnifique surprise. Lorsque les dernières lumières s'évanouirent dans l'air, je m'étais mise à applaudir avec enthousiasme à la suite du garçon qui m'accompagnait et alors que la foule frappait encore des mains, j'avais délicatement saisie celle de Kirito dans la mienne.

- Merci beaucoup... Vraiment...

**Invité** est Invité

Le jeune homme hésita et se présenta. Il semblait avoir oublié son nom.

-Moi, c’est Hakujin.

L’Alchimiste jeta un œil derrière. A première vue, il avait de bons compagnons. La plupart était jeune, surtout parmi ceux ayant participé à la bataille.
Il laissa Laz à sa vie, restant dans le coin. Il n aimerait pas être à la place des deux autres.

Lacaion revenait vers la fête. Cela allait être risqué de l’intercepter pour lui expliquer la situation. Il avait l’air occupé par autre chose, car il prit la parole pour tous. Il nous invita à le suivre sur quelques mètres à droite de son entreprise.
Hakujin en profita pour reprendre à boire et de quoi grignoter. Il arriva vers la fin de la tirade du maître de maison. Il n’avait pas participer au Boss, mais avait préparé un spectacle. Il avait prévu cela combien de temps en avance ?
Il semblait invoquer quelque chose avec ses mains. Quoi ?

Et merde ! Un feu d’artifice. Quoi cet enfoiré a réussit à s’en procurer ? Attend et si c’était de l’Alchimie. Ce salaud, en tant qu’informateur tiens peut-être ses secrets au chaud le temps que quelqu’un vienne les lui demander ?

Hakujin débrancha son cerveau s’appuyant contre le mur de la maison. Il regarda le feu d’Artifice avec les yeux d’un enfant, n’oubliant pas de dire le fameux «Tamaya » dût au nom d’un des pères du feu d’artifice au japon.

Une larme coula le long de sa joue. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas vu de feu d’artifice. Enfin longtemps, c’était quelques mois avant d’être enfermé ici. Mais bon…

La fin arriva trop vite. Mais Hakujin ne put s’empêcher après l’invitation de leur hôte à finir au banquet de taper dans ses mains pour applaudir. Ce n’était peut-être pas très japonais, mais il s’en foutait à moitié à l’instant présent. Il tenait juste à faire savoir qu’il avait apprécié le spectacle.

Il finit son verre et son « amuse bouche ». Il retourna poser les récipients sur la table et se dirigea vers leur hôte.

- Je m’en vais. Je ne tiens pas à vous embêter en fin de soirée. Mais sachez que je vais sûrement vous faire parvenir un message dans les jours à venir, messire Lacaion Et merci pour la soirée. Elle réchauffait le cœur.

Il se retira poliment et avant de quitter la propriété, se retourna et s’inclina pour saluer les convives.
Avant de rentrer chez lui.

Pour la modération:

Après avoir commencé à discuter avec le dénommé Ari, autre chose avait attiré mon attention ainsi que celle de mon interlocuteur. Je suivais ce qui se passait, sans agir. Les mauvaises blagues du couturier n'étaient pas trop à mon goût, cependant, et je m'éloignais calmement. Ce jeune garçon nommé Laz semblait cependant avoir quelques problèmes. Etait-il encore perturbé après le combat d'aujourd'hui ? Il me semblait un peu fragile, mais je ne pouvais l'aider. Les combats allaient devenir de plus en plus dur, et s'endurcir était important. C'était probablement froid de ma part, mais je ne voyais pas de raison d'intervenir.

Je partais finalement prendre un autre verre, croisant Lacaion au passage, son léger sourire m'interrogeait, mais du fait qu'il allait ailleurs, je n'y faisais pas attention. Il était, après tout, l'hôte de cet endroit et de cette fête, je n'avais aussi nulle raison d'y mettre mon nez.

Puis la fête eut une nouvelle animation, avec l'arrivée d'autres personnes. Malheureusement, ils semblaient être quelques rabats-joies ridicules, se voulant se montrer intéressant. J'eus un rictus silencieux. Hors de question de m'abaisser à rabattre leur clapet. Même si j'avais un regard noir envers ces deux nuisances qui cherchaient des noises à un de nos équipiers du jour. Mais Kirito s'en occupa. De loin, je regardais la scène, sans la moindre émotion sur mon visage.

Finalement, je décidais de manger quelques trucs afin de laisser partir cet ennui dû à ces sots venus au mauvais endroit pour tenter de faire du mal à quelqu'un. Le monde ne changera pas, ce genre d'idiots continuera d'exister. Il regrettait uniquement le temps où il se fichait du reste et n'hésitait pas à distribuer quelques taloches aux emmerdeurs.

Finalement, Lacaion revint, et avec lui, un ultime divertissement : des feux d'artifices. Un spectacle bien plus plaisant. Sans hésiter, il pris un verre de cette boisson qui semblait être du champagne, une boisson digne d'un tel spectacle. Je levais mon verre en direction de ces explosions qui rugissaient dans le ciel, et bût mon verre. Voilà qui était bien plus plaisant. Je me servis un second verre, et remplit un autre, alors que Lacaion faisait son dernier discours de la soirée. Je finissais par venir vers lui, lui donnant l'autre verre. Je voulais trinquer avec lui pour le remercier de cette soirée.

« Pour vous remercier de cette soirée, mon ami. » disais-je d'un ton presque cérémonieux.

Demain sera un autre jour, mon entraînement devait reprendre... En attendant... Santé à vous, camarades.

Modération :

J’arrivai à la hauteur du chialeur en étant légèrement essoufflé. Lever les genoux et garder bien droits les pieds en évitant la foule était décidément bien fatigant… Si seulement la princesse acceptait de monter sur mes épaules…

"Viens, suis-moi, c'est assez délicat comme trucs."

Naïf, il me suivit à l'écart des autres.

En me retournant pour vérifier sa présence, je me dis qu'il avait décidément une bonne tête de loser.

Tout chez lui donnait envie de le tyranniser : ses cheveux mi-longs, sa carrure tout sauf imposante, ses yeux brillants de larmes, ses tâches de rousseur humides, sa gêne apparente, son manque certain de charisme et de confiance en lui mis en évidence par sa posture recroquevillée.

En résumé, il était une de mes victimes de base. Cela allait être facile – peut-être même trop – de le mettre en confiance. C'était peut-être même déjà dans la poche.

"Ce que t'as fait tomber, ce sont..."

Mais son évolution serait indubitablement intéressante. Un peu de fierté pouvait littéralement changer toute une personnalité. J’avais hâte de voir comment cela se passerait pour ce loser-ci.

Pour l’instant, il lui fallait un protecteur pour lui redonner…

"Tes bourses. Je ne sais pas comment te le dire autrement, mais ce sont bel et bien tes bourses que tu as fait tomber."

... De l'estime de soi.

"Enfin, mec, reprends-toi ! Je viens de te rencontrer mais ce que je sais, c'est que t'as participé à un raid contre un boss énorme et que tu en es ressorti vivant. Tu nous as tous aidés à faire un pas vers la réalité. J'connais pas les détails, je sais pas ce qu'il s'est passé, si tu lui as porté un coup, si t'as failli mourir, si t'étais en support, si t'as fait une connerie... Et je m'en fous ! Tu as ce courage et cette volonté que des milliers de joueurs n'ont pas. Alors, à partir de maintenant, tu vas me faire le plaisir de..."

Je poussai ses épaules en arrière et lui relevai le menton d'un index.

"... Te tenir droit et de garder la tête haute. Sois fier de qui tu es, une personne volontaire et forte qui fait de son mieux !"

Un bruit de pétard mit fin à ma tirade digne d'un épisode des Bisounours puis le ciel s'éclaira en une multitude de couleurs. J'avais été tellement concentré sur l'adolescent que je n'avais pas entendu l'annonce concernant l'animation.

Surpris, j'ouvris la bouche et les yeux avant de signaler mon enthousiasme à Laz en le secouant dans tous les sens et en lui répétant des "regarde, regarde, regarde" faussement excités.

Quelqu'un avait réussi à créer des feux d'artifices.

Lacaion.

C'était pour ça qu'il avait organisé la fête alors même qu'il était trop peureux pour participer aux combats.

Sympa.

Je ne pensais pas que s'attribuer l'estime de tous et se mettre au-devant de la scène l'intéressait.

Il aurait mieux fallu qu'il s'abstienne. A cause de lui, j'avais un problème.

A chaque détonation, je sentais le caméléon trembler sous mon pantalon. Elle qui détestait le bruit, elle devait être folle à ce moment-là.

"Breeef... Je vais devoir m'éloigner un peu... La princesse n'aime pas ça du tout. Ah, et mon nom, c'est Ari, A-R-I."

Je marchai à reculons pour regarder le spectacle tout en protégeant l'animal des vibrations.

Une fois la situation calmé et suite à la disparition des mes anciens camarades. Chaque personne qui était venu m'aider s'est séparé pour aller vaquer à ses occupations avec leur entourage respectif.

Merci... merci tout le monde.

Je n'ai pas eu le temps de le dire alors je l'ai juste. Pensé.

Dites moi quoi faire pour vous aider en retour. Je ferai n'importe quoi.

C'est alors que je remarque que l'homme efféminé à la démarche de pirate se tenait encore ici...
Il m'invite à s'éloigner et mécaniquement, je me suis mis à le suivre jusqu'à ce qu'on soit dans un coin à l'abri des regards indiscret.

Le regard curieux, j'écoutais chacun de ses mots attentivement jusqu'à qu'il vienne parler de mes bourses.

Immédiatement, je fais le geste pour ouvrir mon interface et remarque que tous mes cols sont présents. Je me demandais de quoi il parlait, et pile au moment où j'allais lui poser la question.
J'ai compris...
Ces bourses...
Elles sont un sujet sensible et qui je dois l'avouer font partis de l'une de mes plus grandes insécurités de l'autre côté...

"Je... Je..."

Je commence à sérieusement rougir. Instinctivement je détourne le regard sans pouvoir empêcher de sourire. À la fois d’embarras et aussi... D'amusement je dois l'avouer.

À l'écouter, je comprends enfin ce qu'il veut dire... Il... Essaye de me dire que mes bourses pèsent en fait. Et que je devrais être fier des richesses qu'elles contiennent.
Et je dois avouer que.
Ça flatte mon égo...
À mort.

Mon regard ne reste pas longtemps à éviter la personne devant moi. Celle ci en quelques geste fait de moi sa chose et me pousse à ne pas détourner le regard, me tenir droit... En gros être fier de qui je suis, de comment je pèse.

J'avais envie de lui poser tout un tas de question. Pourquoi tant de gentillesse envers moi ? Est-ce que... Je n'ai pas eu de chance et les gens que j'ai rencontré en premier dans ce monde ne sont en fait pas si sympa que ça. La plupart des gens que j'ai rencontré jusqu'à maintenant sont en réalité très altruiste.

"Pourqu..."

Soudain j'entends une explosion et instinctivement je lève mes yeux vers le ciel.

Je pouvais voir quelque chose que je ne pensais jamais voir ici. Des lumières miraculeuses scintillantes dans le ciel. Se rassemblant dans un épicentre avant de se séparer dans toutes les directions. Autour de moi, la neige qui reflétait parfaitement la lumière, le Lux, le visage des invités, les arbres autour de nous. Tout était illuminé par une intensité éphémère de lumières alternant entre le vert le jaune et le violet.

Pendant un moment je regardais ce miracle se produire devant mes yeux... et ma tête étant ce qu'elle est je ne pouvais pas m'empêcher de me projeter. Ces nappes lumineuses qui venaient englober tous les gens présents ici. C'était l'espoir. L'espoir de sortir un jour d'ici.
Un espoir que l'hôte de cette soirée voulait partager et marquer d'une manière exceptionnel avec du jamais vu. Un jamais vu qui peut tout sauf passer inaperçu.
Faire un feu d'artifice ? Impossible, et pourtant...
Sortir de ce monde et atteindre le pallier 100 ? Impossible...
Et pourtant...

Lorsque les explosions marquèrent une halte, j'étais déjà en train d'applaudir. Je me suis rapidement senti idiot.

Une explosion d'une couleur inédite jusqu'à maintenant fit son apparition. Du bleu...
J'adore l'analyse, le sens les images les couleurs les métaphores. Depuis tout petit quand papa produisant un album, j'adorais lire les paroles et essayer de comprendre leurs significations tout seul en regardant sur internet les différentes idées et leurs interprétations. Leur bagage culturel.
Ici le violet est facilement considéré comme la couleur du mal, je n'y prêtais pas attention mais ce bleu.
Il me parle.

Le bleu c'est la couleur du miracle. Du rêve impossible à atteindre mais atteignable. Comme une fleure qui ne devrait pas fleurir mais qui pourtant contre toute attente y arrive. Car c'est la couleur la plus rare à trouver dans la nature ( si on ne regarde pas l'eau et le ciel je veux dire ).
J'ai envie de devenir ce bleu. Je suis entouré de personnes miraculeuses et j'ai envie de participer à ce miracle. Et pas pleurnicher dans mon coin à aider les autres à régler mes problèmes.

C'est pour ça que le chasseur de bourses a raison. Ce qu'il m'a dit. C'est parfaitement ponctué par ce feu d'artifice.

"Breeef... Je vais devoir m'éloigner un peu... La princesse n'aime pas ça du tout. Ah, et mon nom, c'est Ari, A-R-I."

Mince, il part déjà je n'ai pas pu...

Très rapidement je sors mon interface et envoie une requête d'ami à la personne dont j'ai le pseudo.

"Merci Ari! J'espère qu'on se reverra bientôt !"

Ari... Lui et moi on va bien s'entendre.
Plus motivé que jamais une fois la fête fini. Je me suis mis à faire le tour de la fête afin de remercier chaleureusement tout le monde, en appuyant particulièrement mes remerciements à l'attention d'Hakujin, Ayura ( timidement malgré tout ) et Kirito pour m'avoir aidé et Lacaion pour ce feu d'artifice. Je lui fais bien comprendre que c'était un miracle ce qu'il avait accompli et que je trouvais ça encore plus incroyable que de terrasser un boss de pallier.

Et enfin... Je m'éloigna du Lux qui définitivement portait bien son nom, le cœur léger grâce aux efforts de tout le monde. Je leur adresse un dernier message dans ma tête qui j'espère atteindra leurs cœur.

Vous êtes tous géniaux. Merci pour tout. Vous pourrez tous retourner chez vous. Je le sais.
Vous pouvez compter sur moi.

Et sur ce... Il est temps d'aller dormir. Demain est un jour nouveau !

"Waaaaaah !"

La première détonation manque de me faire tomber de mon perchoir. Tandis que je regardais de loin la douzaine de personnes qui semblait fêter leur victoire, j'étais restée dans mon coin en boudant. Moi aussi, j'aurais voulu m'amuser, manger et boire. Plutôt que de devoir escalader un arbre pour trouver une branche sur laquelle m'asseoir et profiter des festivités à distance... C'était sur ses pensées noires que le premier feu d'artifice explosa, me ramenant instantanément du côté des gens heureux.

Mes pieds suspendus dans le vide se balancent dans un rythme régulier, et je marmonne un air sans suite en admirant les couleurs vives éclairer les alentours. N'importe qui pouvais me voir avec cette luminosité, mais ils étaient tous trop occupés à me tourner le dos. C'est donc un certain Lacaion qui a organisé tout ça, et probablement lui qui a fabriqué ou trouvé ces explosifs.

La dernière fois, il paraît que la fête pour le boss du 20ème étage s'était mal terminée. Un des gars du front était mort, ou un truc dans le genre... C'est le prix à payer pour devenir une petite célébrité, probablement. Je me demande si ce type a sciemment pris le risque de s'exposer pour attirer les regards sur lui et couvrir les conquérants, ou s'il est juste stupide. Un peu comme ces feux, ce sont peut-être des diversions...

Baissant la tête après le bouquet final, j'aperçois du mouvement en bas et fronce les sourcils, ma main posée sur le manche de ma faux. Deux têtes dépassent d'un buisson, des individus avec une capuche sur la tête. Impossible de voir leurs visages de mon point de vue, mais les cristaux identiques au mien en disaient long. Ils semblent observer la même chose que moi, mais j'ai des doutes quant à leurs motivations... La plupart des PK étaient de vraies ordures après tout, je les vois donc mal venir jusque dans ce trou paumé pour admirer des fusées.

"Eh ! Je peux vous aider ?"

Surpris, les deux infiltrés se retournent vers moi, prêts à dégainer. Au moins, ils n'ont pas froid aux yeux. Mais celui de droite tend une main devant son coéquipier, avant de me pointer du doigt sans aucun respect.

"Tu nous as fichu la trouille, t'es là pour les conquérants, toi aussi ? J'te préviens, on fait partie des Crocs du Serpent. Si tu nous gênes..."

Je regarde sa main glisser vers l'épée à sa hanche, un sourire carnassier sur les lèvres. Je ne connais pas cette guilde, mais je m'en fiche pas mal. Le spectacle est terminé, et conclure la soirée sur un combat me tente bien. Mais son partenaire semble moins enclin que nous à en découdre.

"Laisse tomber, on n'est pas là pour ça ! Chacun ses affaires, tu ne nous as pas vus, et nous non plus, ok ? Mais ne t'avises pas de nous prendre nos cibles. Ni le proprio de la boutique, d'ailleurs. Le boss a des plans pour eux..."

Sur un signe de tête, il invite l'autre à le suivre et les deux lascars disparaissent dans la végétation. Le soupir de déception que j'étais sur le point de pousser se figea dans ma gorge quand une demi-douzaine de curseurs oranges apparurent un peu partout autour de moi, suivant les traces des deux premiers. Une sueur froide parcourt mon dos tandis que mon sourire s'étire. Ces gars-là sont plus dangereux qu'il n'y paraît...

Portant mon regard vers le bâtiment au loin, je me caresse le nez en réfléchissant. Aller prévenir les gens là-bas ne servirai à rien, soit ils allaient m'enfermer à vue, soit il ne me croirait pas. Tant pis pour eux...

Sautant de ma branche, j’atterris dans la neige sans un bruit et me dirige vers le labyrinthe pour aller dormir dans la Safe Zone qui s'y trouve. Je me retourne plusieurs fois durant le trajet, repensant à ces assassins nocturnes qui rôdent dans le coin, mais sans les recroiser. Pour l'instant.

Modération:

Messages : 3686 Date d'inscription : 12/01/2014

Pseudo : Ari
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Remarques : Une belle attraction avec l'impératrice, des blagues douteuses à Laz (qui m'ont faites sourire, je l'avoue~) et une joie de vivre aussi fausse qu'exubérante. Du grand Ari, quoi.

Pseudo : Ayura
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Remarques : Des posts attendrissants et riches en émotions, on sent une Ayura fragilisée par les récents événements. Courage~

Pseudo : Fatale
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Remarques : Un début prometteur, dommage pour l'absence qui a suivi.

Pseudo : Hakujin
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Remarques : Des interactions, toujours plus~ Hakujin a tenté de parler à beaucoup de monde malgré sa nature renfermée, et ça fait plaisir à lire.

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Remarques : Dommage pour le nombre de posts, mais magnifique introduction du personnage au reste de la communauté. J'ai hâte de voir les futures relations qui vont en découler~

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Remarques : L'éminence grise de la fête~ Belle altercation avec les invités surprises, c'est rare de voir ce genre d'émotions chez Kirito. Merci, 相棒.

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Remarques : Ici aussi, pas mal d'émotions et une avancée personnelle. Comme dirait Ari, "Prends un peu ~~tes bourses~~ ta vie en main, parbleu !"

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Remarques : J'aurai voulu plus d'intéraction Shukuro - Lacaion, snif. Mais ce n'est que partie remise, le saké ne va pas s'envoler~ En tous cas, un digne leader des Lames en action.

Pseudo : Sneaker
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Remarques : Dommage pour le troisième post manquant, et comme Shukuro, je voulais monter un club de bridge pour les vieux... snif. A bientôt pour cette fameuse guilde marchande, j'espère~ Et le Lux te sera toujours ouvert

Pseudo : Yagi
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Prune X4
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Remarques : Bravo pour le loot~ hâte de le voir à l'oeuvre. Mais surtout, hâte de voir la suite du programme de Yagi par rapport aux PKs qui commence à être évoqué~

Pseudo : Zadokieru
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Remarques : Une arrivée qui n'augure rien de bon, mais pour qui ? Gare à vous, Conquérants~

Remarques générales : En espérant que ça vous a plu et vous permettra d'amorcer des RPs avec des gens que vous ne connaissiez pas~ Merci à tous et toutes pour votre participation s'incline

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