Cet étage, c’était le plus top du monde d’abord ! J’y dormais tous les soirs dans la même petite auberge : un peu plus, et je le considérerais comme un chez moi. Mais ça faisait longtemps que je pensais à en avoir un vrai totalement à moi... Marre de payer pour un toit éphémère !! J’voulais une grande maison immense avec un jardin accompagné d’une balançoire, plein de pièces, un grand salon, une baignoire hyper large… Comme on avait avant de déménager quoi. Mais avec des bibliothèques remplies à ras bord en plus pis tout ce qu’il fallait pour faire des équipements, de la bouffe et des potions. J’engagerais des gens bien dans mes instants de pure bonté et je les payerais de plus en plus mal. Mais comme je leur proposerais un bon bain juste après, ils y verraient que du feu ! Je me mis à rire bizarrement avant de tourner sur moi-même et de fredonner une chanson. Toujours la même qui me revenait en tête… Il faudrait vraiment que j’engage musiciens et chanteurs pour pouvoir l’écouter en boucle grâce à un cristal d’enregistrement audio…

Je m’emparai de ma liane habituelle et me laissai glisser tout en bas. J’atterris avec une merveilleuse grâce, acquise après de nombreux jours d’entraînement, sur le sol ennemi : je venais de quitter la safe zone. Mais ça m’empêcha pas de rester dans mes pensées. J’avais déjà visité les quelques maisons paumées de ce fabuleux pallier mais elles étaient toutes trop petites pour mon projet. Je voulais faire un truc énorme dans lequel je pourrais vivre en autarcie. Avoir besoin des autres pour survivre, c’était pour les débiles… Cela dit, j’allais quand même devoir jouer du peu de mes relations pour éviter de payer bouffe et potions. Même si je récoltais tout plein d’ingrédients de cuisine, je pouvais pas les rendre succulents et il m’était impossible de cueillir le moindre petit radis radioactif que je pouvais trouver. Pour mon équipement, il m’arrivait fréquemment d’en dropper sur les mobs mais… En vérité, rien ne valait le travail d’un forgeron ou d’un couturier. Mais bon, j’avais ma bonne Yueko… Je me demandai comment elle allait… Il fallait que je lui demande vraiment quelle taille de poit…

… PAF -_-

La chute parut durer une éternité. Une jambe levée, l’autre prise dans une racine bombée, je chancelai quelques secondes m'aidant de mes bras pour éviter le massacre en leur faisant nager la brasse, répétant diverses onomatopées... Avant de m’éclater la tronche, pile dans une flaque pleine de boue. Pour couronner le tout, comme une idiote, je me mis à me plaindre bruyamment AVANT de redresser ma tête, faisant éclater des bulles sur mon front ! Sentant dans ma bouche le bon goût d’une de tige de pissenlit périmée, je restai à quatre pattes pour maudire bruyamment la planète entière pour cette crasse de mes deux qu’elle m’avait faite.

Mais avant de pouvoir me lever, m’essuyer le visage et oublier toute cette histoire, je remarquai la pire des choses qui aurait pu m’arriver. Quelqu’un m’avait vue.