étage 4 - Remembrance musicale [solo]

**Invité** est Invité

Jour 1 du septième mois de l’année 2023
Etage 4
13h00

L’étage 4… Le premier étage de repos que Kayaba-san nous a offert dans notre ascension mortelle vers le sommet vertigineux de la forteresse volante. J’ouvre les yeux lentement sur un ciel d’un bleu aussi pur qu’il pourrait l’être sur mon île natale. Je n’avais pas revu de cieux aussi clairs depuis plusieurs années. Depuis mon arrivée à Tokyo en vérité. Je me redresse tranquillement et émerge doucement en restant assis. Apparemment je me suis assoupi durant la matinée. Après tout, c’est normal après avoir passé la nuit à nettoyer et accorder mes instruments. J’ouvre mon inventaire et fais glisser mes doigts jusqu’à matérialiser devant moi mes deux partenaires de vadrouille. Un reflet argenté vient me titiller les yeux alors qu’une cornemuse avec des bagues en argent fait son apparition dans l’herbe. Un sourire étire mes lèvres tandis que j’empoigne la bête et la porte à mes lèvres. Je gonfle le sac et laisse sonner pour vérifier si mes réglages de la nuit n’ont pas bougé. J’active ma compétence d’Ecoute pour essayer de suivre la note le plus longtemps possible. Elle se propage assez bien mais n’ayant pas de quoi réverbérer, elle finit par s’atténuer complètement. Elle semble cependant avoir atteint les oreilles d’un couple de jeunes joueurs en pique nique sur l’herbe, d’après les voix. Je tourne la tête dans leur direction et active ma Vision accrue pour confirmer ce que mes oreilles m’ont appris. Il s’agit bien en effet de deux joueurs, enfin d’un joueur et d’une joueuse si je me fie à leurs voix. Et vu qu’ils semblent chercher d’où provient la note, je vais leur servir un petit accompagnement de repas. Je reprends en bouche le bec du saxophone et ferme les yeux pour laisser la musique m’envahir. Le son m’entoure et une mélodie se met à faire vibrer l’instrument, rappelant à mon souvenir le jour où j’ai fait l’acquisition de ce bijou…

C’était un jour d’hiver, mi décembre il me semble. Cela faisait plusieurs semaines que j'arpentais le premier étage de cette tour maudite... Enfin, je ne devrai pas parler de tour mais plutôt de forteresse volante ou mieux encore... de prison cruelle. Je ne savais comment qualifier ce monde qui nous entoure à cette époque... Bien des mots me venaient à l'esprit mais aucun n’auraient retranscrit aussi bien ce que j'éprouvais pour cette fausse réalité. C’était une période où mes sentiments ne faisaient que varier. Un jour j’étais en extase devant le travail fournit par Kayaba-san et son équipe pour réaliser tous ce qui nous entoure ; le lendemain je n'éprouvais qu’une aversion complète pour ce monde et son créateur ; et le surlendemain, j’étais envahis par un flot de question sur les raisons qui ont poussées Kayaba-san à faire le choix de nous enfermer. Mais ce jour là, c’était une bonne journée, une journée d’extase. Je venais de faire une sortie productive de plusieurs mobs morts et d’une journée supplémentaire de survie. J’avais plus ou moins prévue de passer le reste de la journée sur la terrible place de la Ville de Départ, celle qui nous avait accueillis mais également celle qui avait était le théâtre de l’annonce fatidique, pour entraîner ma compétence Instrument de musique sur mon luth.

Je ne me souviens plus trop pourquoi, mais ce jour là, j’avais décidé de visiter la ville et donc j’avais emprunté des routes différentes. Elles m’avaient mené à un marchand un peu à l’écart des autres qui avait l’air assez louche. Je ne souhaitais pas tellement m’attarder, mais lorsque je suis passé devant son étal, un reflet argenté à attirer mon regard. Je fus alors absorbé par ce qui produisait cet éclat. Je ne m’attendais pas du tout à ce genre d’objet dans ce monde. J’avais enfin trouvé le partenaire idéal, celui que j’espérais secrètement du plus profond de mon être depuis mon arrivé dans l’Aincrad. Il était là, il brillait par endroit d’une lueur blanche, presque rouge à cause de la luminosité crépusculaire commençant à apparaître. Une cornemuse, sac noir et tuyaux d'ébène parés de bagues en argent… Elle me parlait, me demandait de l’acheter, de me servir d'elle… Je ne pus résister d’avantage et m’adressa au marchand pour acheter ce trésor inestimable à mes yeux. Je ne me suis même pas embêté à négocier. S’il avait fallu que je vende mon équipement pour l’avoir je pense que je l’aurais fait… D’ailleurs, je crois que j’ai revendu tous mes profits de la journée en même tant que j’effectuais mon achat. Et à peine je l’avais en main, que je suis parti en direction de la grande place, puis je me suis assis sur un banc vide et j’ai joué de tout mon saoul durant plusieurs heures.

Un peu comme en ce moment même…

Recap:

**Invité** est Invité

…Seulement la différence avec maintenant, c’est qu’à ce moment là, mon compétence n’était pas aussi haute, et que ma prestation de l’époque avait été très mauvaise. C’est à cette occasion que je me suis rendu compte que le système autour de la musique n’était pas aussi facile qu’il m’avait paru au départ. Lorsque j’avais acheté Luther, le luth qui patiente encore dans l’herbe, ma maîtrise de l’instrument avait augmenté en même temps que ma compétence, ce qui ne m’avait pas choqué outre mesure. Je ne me suis pas posé de question au moment de l’achat de cette cornemuse, que j’ai surnommé Cormac d’ailleurs, et j’étais persuadé que mon expérience dans l’autre vie ainsi que ma compétence d’instrument me permettrait de prendre en main immédiatement ma nouvelle partenaire. C’était sans compter le génie de Kayaba-san. Effectivement le niveau de compétence à un impact, mais j’ai appris à mes dépends que seule l’utilisation fréquente d’un instrument apporte une maîtrise sur ce dernier. Alors certes, cet apprentissage ne m’a rien coûté, à part un nombre d’heures dont je n’ai pas le compte. De plus, comme avec Luther, cela m’a fait bizarre de devoir « réapprendre » tout ce que j’avais déjà appris dans la vraie vie. Mais finalement j’ai réussi à retrouver la même aisance dans mon jeu que dans l’autre réalité, et j’en suis content.

J’ouvre à nouveau les yeux après un peu plus d’une heure de jeu sans discontinuer. Quelques applaudissements claquent à quelques mètres de moi et en tournant la tête dans leur direction, j’aperçois le couple de tout à l’heure qui s’est rapproché pour apprécier le concert gratuit. Je leur souris chaleureusement et apprécie le fait qu’ils aient attendu que j’ai terminé pour se manifester. Je commence à discuter avec eux, tout en démontant une partie de Cormac par pur réflexe. Je prétexte l’habitude de démonter mon instrument dans la réalité, puis le remonte et le pose dans l’herbe. La conversation avec les jeunes gens dévie légèrement sur nos vrais nous, mais je la recentre rapidement sur notre réalité actuelle. Apparemment, ils vivent dans la ville départ et ne sont montés à cet étage que pour la journée. Ils n’ont pas osés montés au-delà de l’étage 5, ce qui peut se comprendre avec leurs niveaux 10 pour chacun. Je ne les blâme pas, chacun doit avant tout apprendre à juger ses limites. Mon sang de guerrier leur aurait bien botté le cul, mais je suis bien mal placé pour les pousser à se battre. Moi-même, je ne combats pas tellement. Par contre, notre discussion prend une direction inattendue. Il m’apprenne que bon nombre de rumeurs circulent à l’étage de départ, et que de nombreuses informations des étages supérieurs sont divulguées. Je tilte notamment deux petites perles dont une sur l’étage 29.

La première est qu’il serait possible de faire qu’un monstre devienne votre allié. Et la deuxième serait la présence d’ursidés végétariens noir et blanc…. Des Pandas ! Enfin… des Tipandas plutôt…

Recap:

**Invité** est Invité

L'après-midi est bien entamée lorsque je quitte les tourtereaux. Je n'ai pas retenu leurs noms, mais cela n'a pas grande importance car je ne les recroiserai sans doute jamais. Nous avons bavassé durant près de deux heures, et s’ils n'avaient pas eu la gentillesse de partager leur repas avec moi, j'aurai une bonne fringale. J'ai été étonné par les mets qu'ils m'ont fait goutés. Les plats obtenus avec la compétence de cuisine sont apparemment aussi variés que l'on peut l'imaginer. Enfin, ça ne devrait pas m'étonner vu que le compétence Instrument de musique fonctionne de la même façon. J'imagine que toutes les compétences artistiques doivent fonctionner de la même façon : le niveau de la compétence a seulement un impact sur la capacité à utiliser cet art, et en aucun cas sur les possibilités d'utilisation. Donc, Cuisine limite dans les chances de réussite et la vitesse d’exécution, mais laisse libre le choix des recettes à l'imagination de l'utilisateur. Musique quand à elle, limite sur l'adresse du joueur mais aucunement sur l'instrument ainsi que sur les morceaux disponibles. Un sourire étire légèrement mes lèvres et je lève les yeux au ciel, tandis que je marche lentement en direction du village.

- Kayaba-san.... Plus j'en apprends, plus votre travail m’apparaît comme inégalable.... Jusqu'où avez vous poussé ?... C'en est presque décourageant...

Un soupir vient ponctuer mes dires. Cormac dans l'inventaire et Luther pendouillant à mon côté, accroché par une bandoulière, je croque le dernier petit biscuit que la demoiselle à eu la bonté de m'offrir. J’active Ecoute pour capter le calme ambiant et le silence presque parfait me fait replonger dans un souvenir, mais de l'autre vie cette fois..... Trois ans plus tôt... Tokyo, un soir de printemps… Cela faisait plusieurs nuits que je passais dans les locaux de l’entreprise à essayer de finaliser un décor. Je n’avais dû accumuler guère plus de cinq heures de sommeil en trois jours, et je n’étais pas satisfait du résultat de mon travail. Le lendemain était le dernier jour de mon Sprint. J’avais donc prévu de passer encore une nuit blanche pour essayer de boucler tout ça. Mais c’était sans compter sur ma petite sœur. Hikaru s’invita dans les locaux et me voyant dans un état proche de la zombification, fit son possible pour me ramener à la maison. Je n’ai pas tenu longtemps je dois bien l’avouer. Il faut dire que ses arguments étaient parfaits. Difficile de résister quand votre petite sœur vous joue une scène larmoyante de jeune fille abandonnée par sa seule famille, qui s’échine à tenir le foyer en état et à préparer de bons petits plats pour son abruti de frère qui ne pense qu’à travailler, et tous ça en étant encore au collège et faisant des efforts pour ne pas le décevoir. Cela aurait été parfait si elle n’avait pas terminé son discours avec un sourire et que ce ne fut pas la énième fois que mes collègues l’entendaient. Comme à chaque fois, les membres de mon équipe encore présents rigolèrent et me taquinèrent et comme à chaque fois, mon chef d’équipe me renvoya chez moi, justifiant que ce que j’avais fait été bien plus que suffisant. Je lui ai soutenu que le résultat ne me convenait pas complètement, qu’il y avait encore un truc qui me gênait bien que je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Ma sœur me regardait avec avidité et je compris tout de suite qu’elle voulait jeter un œil à mes croquis de départ. Je soupirai et pris mes carnets avant de remballer mes affaires et de la suivre après lui avoir ébouriffé les cheveux.

On a passé la soirée dans le canapé, moi à somnoler en rechargeant mon « Imoutonium », et elle à commenter et retoucher mes croquis, posée sur mes genoux. Elle m’a réveillé le lendemain matin. Elle m’avait laissé dormir dans le canapé, avec une couverture. Le temps que j’émerge, que je prenne une douche et que je déjeune, elle avait déjà disparue en me laissant un petit cadeau sur mes croquis. Elle avait réussi à mettre le doigt sur ce qu’il me manquait. Un petit élément de détails, qui a changé complètement l’ambiance du décor, l’attrait de l’œil. J’ai rajouté ce détail et comme à chaque fois qu’Hikaru a retouché mes croquis, le résultat en a été bluffant….

Mon visage se pare d’un sourire triste en repensant tout cela. Ma sœur me manque énormément… Enfin je devrais dire qu’elles me manquent toutes beaucoup…

Recap:

**Invité** est Invité

Je soupire une nouvelle fois en imaginant l’état dans lequel doivent se trouver mes sœurs ainsi que mes parents. Je vois mon père d’ici, surement encore en train de dire que c'est quand même un comble qu’un développeur de jeu se retrouve prisonnier à l’intérieur même d’un de ces jeux, et tout ça en explosant de rire. J’imagine qu’il doit faire tout ce qu’il peut pour maintenir ma mère et mes sœurs à flots. Tomoyo a toujours été la plus sensible des trois et bien qu’elle n’ait jamais osé nous le montrer, je pouvais voir un immense soulagement et une immense joie dans ses yeux quand nous revenions passés du temps à la maison, Hikaru et moi. Pour Yoko, je sais pertinemment qu’elle ne doit pas avoir le temps de s’inquiéter à cause de la pression que ma mère doit lui imposer, pour elle-même ne pas penser à la situation. Quand à Hikaru, je dois lui manquer, et la connaissant, elle doit passer me voir tous les jours, en admettant que je sois dans un hôpital de Tokyo. Mais je sais qu’elle est forte et qu’elle a une totale confiance en ma survie. A moi de ne pas la décevoir, maintenant….

Je finis par franchir la porte du village sans vraiment m’en apercevoir. C’est en remarquant qu’il y a un peu plus de monde autour de moi que je percute. Je jette un œil sur la grosse horloge du village. Les aiguilles indiquent 15h30. Je ne sais pas vraiment comment occuper la fin de ma journée… Et je n’ai personne que je pourrais retrouver…

- Je n’ai plus qu’à m’installer sur un banc dans un coin de la place, et dépoussiérer un peu Luther.

Je balaye la place, cherchant un banc où je pourrais m’installer. Aucun ne semble pris, ce qui me laisse donc l’embarras du choix. Je choisis celui qui me parait le plus susceptible de rester à l’ombre, et pose mon fondement sur les lattes en bois le composant, après avoir fait coulisser Luther pour qu’il se positionne dans mes mains. Je pose le bas de l’instrument sur ma cuisse et fait tinter quelques notes distraitement. Je corrige la tension des cordes et vérifie la tonalité une nouvelle fois. Puis, comme à l’accoutume, je laisse mes doigts s’agiter lentement pour produire une mélodie agréable et douce, ce qui permet à mon esprit de se détacher pour retourner se noyer dans son océan de pensée.

Bon… Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire dans les jours prochains… Cette rumeur… comme quoi on pourrait « charmer » un monstre pour s’en faire un partenaire…. Ça serait bien de pouvoir vérifier ça. Si cela s’avère véridique, ça pourrait intéresser pas mal de gens je pense…. Enfin, ce n’est pas la seule raison pour laquelle je veux vérifier… C’est que ça m’intéresse personnellement en fait. Depuis que je suis tout petit, l’un de mes rêves a toujours été de posséder une grosse bête toute pleine de poil et bicolore en animal de compagnie. Ce n’est pas pour rien que j’en ai fait mon emblème. Nous avons toujours fonctionné ainsi dans le clan. Lorsqu’un membre de la famille atteint l’âge de la maturité, il choisit un emblème qui peut aussi bien être un animal qu’un symbole et qui le représentera au sein de la famille. J’ai pour ma part choisi le panda. Enfin choisi… Il s’est un peu imposé à moi en vérité. Le calme dont j’ai toujours fait preuve pour affronter les obstacles de ma vie ou les farces de mes sœurs, ainsi que le besoin presque irrépressible de câliner mes sœurs, en ont fait mon surnom à cette période de mon existence, et le choix s’est donc imposé de lui-même. Enfin bref, je divague encore…

Au final, si je veux en savoir plus sur cette aptitude de « Dressage », c’est pour essayer de me faire un allié d’un de ces Tipandas de l’étage 29. Si j’avais la possibilité de prendre plus gros, je prendrai c’est évident. Mais je pense que cela ne sera pas possible. En tout cas, je ne suis absolument pas prêt pour m’essayer à cet étage tout de suite. Il va donc falloir que je m’améliore. D’autant plus que je voudrai essayer deux ou trois choses avec la musique sur les monstres… Bon c’est décidé ! Dès demain, je m’attelle à ma préparation !

Tipandas, tenez-vous prêt ! Votre confrère arrive bientôt !

Recap:

Messages : 3686 Date d'inscription : 12/01/2014

Nombre de ligne : 2/2
Qualité de la langue : 1.5/2 Quelques fautes contrebalancées par un vocabulaire très riche.
Avancement du RP : 1/1

Pseudo : Vikor
Nombre de messages : 4
Cols gagnés : 408
Cols dépensés : 200 pour l'achat des deux instruments en flashback, comme ça tu les auras dans ton inventaire (50 pour le luth et 150 pour la cornemuse)
Objets utilisés : /
Objets obtenus : /
Compétences gagnant des points : [Ecoute] +1 / [Vision Accrue] +1 / [Instrument de musique] +1
Niveau début du RP : 22
Niveau(x) gagné(s) : +1
Réputation : ¤1 +1 (finir un RP solo)
Remarques : Hormis l'anachronisme de l'instrument réglé, j'ai vraiment apprécié l'idée d'utiliser les skills à un profit complètement différent du combat. Et tu tiens une piste que je trouve très intéressante et que j'attends de pouvoir lire encore : le fait de dresser un monstre avec la musique. Petite mention pour le passage de son emblèe et celui de ses soeurs, en particulier Hikaru, bien situés.

- Kirito

**Contenu sponsorisé** est

» Étage 1 - We are the crafty man [solo]
» Étage 1 - Moment de solitude [Solo]
» Étage 1 - Colorful Salvation [Solo]
» Étage 1 - La paix [Solo]
» Étage 1 - [Solo] Dépression

étage 4 - Remembrance musicale [solo]

étage 4 - Remembrance musicale [solo]

Sujets similaires

Sujets similaires