L'alarme la réveilla en sursaut et elle se redressa sur son lit avec la tête encore dans le brouillard de ses rêves. Yagi passa sa main dans ses cheveux en soupirant et lança sa main vers l'avant comme pour frapper l'alarme, même si elle savait qu'une simple pression aurait suffit. Elle avait beau avoir choisis une douce musique à la flûte, elle trouvait toujours ça trop puisque ça la réveillait. Elle quitta le lit chaud de l'auberge qu'elle avait trouvé et soupira en regardant vasque d'eau avant de se laver la figure malgré la sensation étrange et désagréable.

Elle s'habilla rapidement avec pour seul objectif de passer une mauvaise journée. Elle s'était levée du mauvais pied, ça se voyait, aujourd'hui elle détestait tout et tout le monde, elle allait faire un pur massacre chez les monstres de l'étage et rentrer chez elle avec ce qu'il lui fallait. Elle frotta ses yeux et son visage pour chasser la fatigue et s'équipa immédiatement avant de sortir de sa chambre. Elle descendit l'escalier quatre à quatre, salua le PNJ de la tête et poussa la porte de l'auberge pour se mettre à déambuler dans les rues. Elle trouvait que tout ce bleu était un peu trop dans les ordres et aimait l'idée que ces cheveux roux, bien que d'une teinte assez peu criarde, ressorte autant sur l'étage.

Sauf qu'en sortant de la ville, elle se rendit rapidement compte que si elle ressortait sur le fond bleu, les monstres eux n'auraient aucun mal à se fondre dans la masse. Elle soupira et décida de se trouver un partenaire, filant vers les panneaux d'affichage les plus proche pour indiquer qu'elle partait du sud de la ville à onze heure et qu'elle attendrait là pour les intéressés de la chasse aux monstres. Elle posa sa masse sur ses genoux, son bouclier à côté d'elle et grogna pour savoir ce qu'elle pourrait bien faire pour passer le temps, priant que quelqu'un arrive vite...

Le douzième étage, enfin.

C’était la première fois que j’y mettais les pieds, la première fois que j’osais m’y aventurer. À chaque fois que je grimpais d’un étage, découvrant de nouveaux lieux, de nouvelles terres, l’ambiance changeait et ce, que ce soit par le climat, l'architecture, ou bien ce petit truc que je percevais qui me disait : “tu es dans cet étage, et non dans un autre”. Il n’y avait qu’une seule chose qui ne changeait pas, cette peur insidieuse de l’inconnu. À chaque nouvel étage, il y avait de nouveaux monstres, de nouvelles quêtes, de nouvelles rencontres, de nouveaux dangers. Faire face à ce que je ne connais pas, voilà quelque chose qui est particulièrement désagréable, surtout dans Sword Art Online.

Et en terme de nouveauté, ce fameux étage numéro douze était quelque peu particulier : tout, ici, semble bleu : des bâtiments bleus, des arbres bleu, de l’herbe bleu... Quelle merveille pour les yeux ! Le bleu, décliné sous toutes ses teintes et toutes ses formes ! Le ciel et le sol se confondraient presque s’ils n’avaient pas, chacun de leur côté, un bleu si semblable mais si différent. Si l’étage avait été rose, l’expression “voir la vie en rose” aurait prit tout son sens si le rose. Existait-il seulement un étage tout rose ? Une bonne question, pour aucune réponse satisfaisante à ce jour.

Cependant, bien que cette avalanche de bleu soit troublante, l’œil humain étant fait pour percevoir beaucoup d’autres couleurs, cette ville du douzième étage, où je m’étais téléporté quelques minutes auparavant, avait un charme qui lui était propre. Voulant savoir m’y repérer, je décidai de faire un tour rapide des environs. Sans surprise, j’y découvris un bon nombre de services, également dispensés dans les villes où je m’étais arrêté précédemment, telles les auberges et quelques boutiques. Passant rapidement près des panneaux d’affichage, j’en lu rapidement leurs contenus. Parmi eux, une certaine personne indiquait attendre au sud de la ville pour aller “à la chasse aux monstres”.

Autant le signaler tout de suite, je n’avais pas envie d’aller chasser des monstres : je voulais surtout trouver un lieu tranquille pour pratiquer le kung-fu. Néanmoins, j’en avais déjà fait tôt et longuement ce matin, et aider une personne ne pouvait pas être une mauvaise idée, histoire de se socialiser un peu. Sans m’en rendre compte, mes pas me menèrent donc jusqu’au sud de la ville, où je découvris une jeune femme, bouclier aux pieds et massue sur les genoux, attendre que quelque chose se passe. Elle observait frénétiquement les lieux autour d’elle, comme si elle attendait quelqu’un, un autre joueur.

— Est-ce la personne du panneau d’affichage ? On devrait être au sud de la ville donc…

Je me tus sans avoir fini ma phrase, constatant subitement que j’avais pensé à haute voix. Je n’avais même pas retenu son pseudo, et je me sentis honteux. Peut-être que finalement, je ne devrais pas aller chasser des monstres avec elle, ce serait mieux que de perdre la face. Seulement, personne ne semblait avoir fait attention à son annonce, alors je décidai de ne pas changer d’avis pour le moment. C’était une bonne décision, n’est-ce pas ?

— Excusez-moi, attendez-vous quelqu’un ?

Elle commençait à devenir nerveuse à attendre, parce que la patience n'avait jamais été dans sa nature pour ce genre de chose. Elle était même plutôt impulsive et, quand un jeune garçon lui demanda si elle attendait quelqu'un, elle avait sursauter. D'un bond, elle s'était mise sur ses pieds et l'avait jaugé du regard. De toute évidence il n'était pas venu pour elle et elle lâcha un soupire exaspéré.

- "Salut. Ouais j'attends que quelqu'un m'accompagne pour sortir, mais pas un de ces crétins ne daigne regarder les annonces alors j'ai l'impression d'attendre pour rien."

Elle se retint de cracher au sol, se contentant de serrer les dents et de persifler. Finalement elle jeta un regard à l'inconnu, une moue dédaigneuse sur le visage et croisa les bras sous la poitrine. Elle demanda à l'inconnu s'il n'était pas intéressé lui, à l'idée de visiter un peu l'étage avec elle, parce qu'elle voulait voir ce que ce fichu jeu pouvait bien proposer comme monstre bleu. Et comme elle n'avait de toute façon rien de mieux à faire, autant essayer d'embarquer ce type là avec elle parce que si elle partait seule, c'était la misère assurée et elle ne voulait pas de ça. Dans le pire des cas, s'il ne convenait pas, elle pourrait toujours lui dire qu'elle avait des choses à faire et le planter là. Et si sa compagnie devenait bénéfique, ce serait toujours un mignon qu'elle pourrait sortir à sa guise si elle la jouait fine.

Se rendant compte qu'elle était tout de même très mal partie, elle se mordilla la lèvre inférieure et passa une main dans ses cheveux de rouquine avant de le regarder et de s'excuser pour son attitude un peu bravache.

- "J'ai tendance à prendre les choses à coeur, je suis navrée, j'ai dû vous paraître bien peu accueillante. À dire vrai, je n'ai pas envie de sortir seule pour des raisons de sécurité mais, je ne sais pas si vous subissez cela aussi, ça devient de plus en plus compliqué de trouver des bons partys quand on monte des les étages. Ou alors il faut se constituer un groupe, mais je n'ai pas vraiment les fonds nécessaire pour rejoindre les guildes. J'en ai vu certaines demander des sommes astronomiques..."

Ce n'était qu'un demi mensonge. Certes elle avait vu des guildes où les conditions d'entrées étaient plus compliquées qu'un simple versement de cols, mais même la centaine de cols demandées était bien trop pour la paladin. Elle n'avait pas le loisir de claquer son fric à tout va, d'autant qu'il y avait l'équipement à financer, les ateliers à louer, la nourriture à payer, les chambres d'auberges à régler... Et même si elle trouvait parfois quelques petites astuces pour s’exempter de paiement, ça ne fonctionnait pas toujours.

Elle tentait de réfléchir et de garder des souvenirs assez embarrassants en tête. Le système créerait une rougeur sur ses joues qui pousserait à croire qu'elle était réellement gênée de sa conduite. Il lui avait fallu un moment pour trouver comment exploiter cette faiblesse de montrer les émotions sans inhibitions. C'était purement inconvenant en général, mais dans ce genre de cas, ça l'arrangeait bien quand elle parvenait à ses fins. Sentant qu'elle perdait le fil, elle pensa à la mort de son mari pour qu'une réelle affliction empreigne ses traits et se détourna du garçon.

- "En tout cas je vais sans doute bientôt partir. Vous êtes le bienvenu si vous souhaitez m'accompagner."

Elle força un petit sourire contrit à se dessiner sur ses lèvres et voilà, il y avait là les éléments qu'elle utilisait le plus souvent pour essayer de convaincre quelqu'un de l'aider. Se montrer douce, avenante et montrer un sentiment d'urgence sans le forcer, proposant un simple marcher qui ne les liait aucunement. Avec un peu de chance, le gamin se déciderait à l'accompagner et elle pourrait enfin sortir de cette ville pour aller tatanner du hérisson. Ou tout autre bestiole qu'elle pensait pouvoir trouver ici. Ce pourrait être une compagnie de lapins bleus aux oreilles tendues et aux yeux malicieux que ça lui aurait convenu.

Décidément, soit elle n’était pas une personne commode, soit c’était moi qui m’y prenais mal. J’optai pour la seconde possibilité, surtout en sachant qu’elle me voyait comme un “crétin ne lisant pas les panneaux d’affichage”. Bien sûr que je l’avais lu, serte rapidement et pas entièrement, mais je l’avais bien lu; ce que je choisis de ne pas mentionner. Inutile d'aggraver mon cas, en insistant sur le fait que je n’avais pas retenu son nom : elle pourrait mal le prendre. Le fait de ne pas avoir lu les panneaux d’affichage serait alors à mon avantage, une manière de justifier le fait de ne pas aller l’aider dans sa chasse au monstre.

Aller aider quelqu’un de mauvaise humeur ? Ce n’était pas une bonne idée. Quelqu’un d’aussi mal luné, générant autant d’émotion et de couleur négative, ne pourrait qu’être nocif. Irréfléchie, irraisonnée, elle pourrait constituer ma perte dans ce monde et dans le monde réel. Adieu maman, adieu Yoichiro, adieu les couleurs du monde. Et je n’avais pas envie de dire au revoir, pas aujourd’hui ni demain.

Ah, et pourquoi s’excusait-elle ? Pourquoi était-elle devenue si douce tout d’un coup ?

Prendre trop les choses a coeur, dit-elle? C’était bien ce qui m’inquiétait. Au moins, elle en était consciente, ce qui était, en soi, un bon point ; mais ce n’était pas assez pour me convaincre de l’accompagner, même si ses arguments tenaient la route. Ne pas vouloir sortir seul des safe zones était parfaitement compréhensible, surtout lorsqu’on connaissait les conséquences de la mort en jeu. Ne pas trouver de bon coéquipier lorsqu’on montait de niveau? Incompréhensible, car les joueurs de niveau plus élevés devraient-être plus fort, plus puissant. Seulement, je ne pouvais pas faire de remarque là-dessus. Jusqu'à présent, jamais je n’avais demandé de l’aide à quiconque. Comment pourrais-je faire, dans ce cas, la morale aux autres ?

Je hochais la tête, signalant à mon interlocutrice la compréhension de son argumentaire, avant que celle-ci me proposa de l’accompagner. Que devais-je faire ? Accepter ? Ne pas accepter ? Une seule solution se présentait à moi, et dire “oui, je vous accompagnerais” semblait être la seule option possible. Cela ne me plaisait pas beaucoup, car aller tuer des monstres sans raison aucune était difficile à avaler, un peu comme si j’allais tuer des gens, car je n’avais que cela à faire.

Cependant, dans son discours, elle avait oublié quelque chose d’important, que je ne remarquai qu'à la dernière seconde. Pour quelle raison voulait-elle qu’on l'accompagne ? Moi, qui avais décidé d’agir comme si je n’avais pas lu les panneaux d’affichage, était bien embêté. Un sourire s’esquissait sur mes lèvres et mes yeux se mirent à briller.

— Initialement, j’avais prévu de faire un tour en ville, pour repérer les lieux. C’est la première fois que je monte à l’étage 12, alors visiter un peu les lieux me permettrait de mieux connaître l’étage.

Je fis une courte pause, avant de reprendre, embarrassé. Mes pieds semblaient être, à cet instant précis, un beau sujet de contemplation.

— Je ne suis pas passé par le panneau d’affichage, ne l’ayant pas trouvé sur ma route, alors...

Je me balançai alors d’un pied à l’autre, voulant accentuer mon faux-malaise auprès de la jeune femme.

— Puis-je savoir pour quelle raison as-tu besoin d’aide, à part le fait que tu veuille sortir ? Si je pense être dans la capacité de t’aider, je le ferai.

Une mine contrite, un sourire timide, voilà tout ce qui me fallait pour parfaire ma comédie.

— Désolé pour le tutoiement, peut-être que cela te dérange.

Le jeune garçon semblait un peu plus réticent à l’accompagner qu’elle ne l’aurait souhaité, mais la jeune femme ne s’avoua pas vaincue pour autant. Ce n’était pas la première fois qu’elle devait convaincre quelqu’un souhaitant visiter la ville à l’accompagner en dehors et elle semblait bien partie puisqu’il n’avait pas dit non immédiatement, donc elle pouvait encore rattraper le coup. Il lui annonça ne pas être passé par le panneau d’affichage et elle hocha la tête avec un sourire. Décidément ces foutus panneaux ne servaient vraiment à rien si elle son potentiel partenaire n’était qu’un coup de chance, mais il faudrait bien faire avec. Par contre, quand il lui demanda pour quelles raisons elle souhaitait sortir de la ville, le système l’empêcha totalement de cacher son air perplexe et un peu abasourdie. Elle avait vu le jeune homme gêné l’instant d’avant et voilà que c’était elle qui ne savait pas quoi lui répondre pour ne pas passer pour une folle dingue.

“Je… Et bien j’ai plusieurs raisons mais je…”

La voilà qui était sans voix devant ce qui n’était qu’un gamin pour elle et elle secoua la tête pour se remettre les idées en place. Jouer carte sur table n’était pas très intéressant, mais elle n’avait pas vraiment le choix à ce stade, inventer une excuse serait de toute façon trop gros et il risquait de le voir immédiatement.

“Je traînais avec un groupe de joueur avant, c’est grâce à eux que j’ai gagné mon niveau actuel, mais nous avons dû nous séparer. Seulement je ne veux pas rester enfermée ici, j’ai un enfant à retrouver, un bébé né un peu avant que… enfin voilà, il est encore jeune. Seulement pour sortir, on doit avancer dans le jeu, pour avancer j’ai besoin d’un bon stuff.”

Trouver des cols tombait sous le sens, peu importait comment, battre des monstres était le plus important et en parlant, elle s’était rendue compte qu’effectivement son fils lui manquait aujourd’hui. Elle le chassa de ses pensées en fermant les yeux pour éviter que les larmes ne lui roulent sur les joues, pris une grande inspiration et souffla. Elle se tourna de nouveau vers le jeune homme, lui assénant qu’elle avait besoin de cols et de matériaux si elle voulait pouvoir se coudre quelque chose de potable pour se protéger. Elle montra aussi son bouclier de départ en expliquant qu’il ne lui tiendrait pas la route assez longtemps. Malgré sa réticence visible, elle ajouta qu’elle craignait également que les monstres tout bleu de l’étage ne la prenne aisément par surprise et, qu’à plusieurs, c’était plus facile de se débarrasser des gêneurs.

“Enfin voilà, il existe sans doute d’autres moyens de gagner des cols, mais je pense que c’est le plus rapide et que coudre mon équipement m’évitera sans doute une partie de dépenses. D’ailleurs, si ça vous intéresse, je suis prête à vous en coudre un avec ce que vous aurez ramasser. Enfin si vous voulez.”

C’était la première fois qu’elle proposait à quelqu’un de profiter de sa compétence, mais elle ne savait pas exactement ce qu’elle pourrait lui sortir. Aussi elle le prévint qu’elle n’en était qu’au tout début de cette compétence pour le moment et qu’elle comptait utiliser son propre futur équipement comme d’un entraînement. Elle afficha une moue désabusée en songeant qu’elle pouvait rater son coup et devoir rembourser le jeune homme des composants, mais préféra éviter de penser au pire. Elle le regarda une nouvelle fois, plantant son regard noisette sombre dans les yeux du jeune garçon.

“Et non. Le tutoiement ne me dérange pas, je ne l’utilise pas souvent, mais il ne me gêne pas. Si vous désirez à ce point faire un tour en ville, je peux toujours… vous accompagner… Ou partir en avant après que nous ayons formé un party, que vous puissiez me rejoindre.”

Elle ne voulait pas lui promettre qu’elle pourrait couvrir ses arrières, parce qu’elle n’en savait rien et que, dans tous les cas, il était possible qu’il ne l’accompagne même pas. Elle retint sa respiration un moment, attendant la réponse fatidique qui illuminerait ou gâcherait sa journée.

Mon interlocutrice était à court de mots. Que dire? Que répondre? Elle ne semblait pas savoir comment me répondre, bafouillant légèrement avant d’aligner six mots, puis d’hésiter à nouveau. Ce n’était pas la réaction que j’avais espérée, mais je ne me permis pas de douter à ce moment-là de la conversation. Au pire des cas, trop d’idées lui traversaient la tête, et ce n’était qu’un petit répit avant qu’elle ne prenne une décision mûrement réfléchie; à mes risques et périls, Yoichi me l’avait appris lui-même. Au meilleur des cas, elle était juste un peu timide et avec quelques pirouettes, je n’aurai pas à aller l’aider. Je n’avais donc qu’une chose à faire: attendre et écouter.

Rapidement, elle reprit du poil de la bête, bien qu’elle semblait en proie à une grande tristesse. Elle parla de la vie à l'extérieur du jeu, comme quoi elle aurait un bébé, qu’elle aimerait s’en occuper et qu’elle devait sortir du jeu pour cela. Son objectif du moment? Acquérir un bon stuff pour pouvoir avancer plus haut dans les étages de l’Aincrad. Une décision que je ne pouvais qu’encourager. Yoichi et ses bêtises me manquaient beaucoup aussi, maman devait s’inquiéter également, alors songer à avancer pour le retrouver était une bonne décision. On n’attendait pas de moi que je reste dans ce jeu virtuel pour l'éternité, même si c’était bien tentant, il fallait l’avouer. Si elle ne l’avait pas mentionné, j’aurai presque oublié cet état de fait. J’en eus immédiatement honte.

— Désolé, je ne voulais faire remonter de mauvais souvenir, mais il est vrai que des gens nous attendent à l'extérieur.

Puis, pour montrer l’importance d’aller à la chasse aux monstres, elle m'étala plusieurs arguments, tels que les cols et les matériaux récupérables auprès des monstres qui étaient utiles pour la réalisation d’un stuff. Raisonnement logique et rationnel, je ne pus relever d’erreur de jugement. Cependant, qu’est-ce que j’y gagnais à l’accompagner, autre de la savoir saine et sauve? Un équipement conçu et cousu par ses soins? Voilà qui était intéressant, cela pourrait bien me convaincre de la suivre et mes yeux s'illuminaient déjà. En tant que forgeron, j’avais accès à la compétence forge, mais je ne l’avais pas encore apprise, ayant jugé que d’autres compétences étaient plus utiles. Bien sûr, c’était dans mes projets, mais cette dernière allait de paire avec la compétence minage… Bref, il fallait que je les apprenne toutes les deux, cela me ferait également des économies.

— Si tu me couds un équipement, cela me coûtera combien? Ce sera gratuit?

Je pouvais toujours espérer que je n’aurais à payer aucun cols pour ce travail, bien qu’en doute grandement. Si je devais payer, autant que cela ne me pompe pas toute ma bourse, j’en serais bien embêté. Proposer de me coudre un équipement était un bon argument, tellement bon que ma réponse finale dépendait du prix de ce service. Si le prix était abordable, alors pourquoi ne pas l’accompagner? Au pire, je n’aurais qu’a trouver quelqu’un de moins chère.

Puis, alors qu’elle me disait qu’on pouvait toujours faire un tour en ville avant d’aller chasser des monstres, je réalisais petit à petit qu’elle m’avait bien eu avec son argumentaire: elle avait fini de me convaincre de son bon vouloir. Elle avait peut-être décidé un peu trop vite et toute seule du fait que je l'accompagnerais, mais finalement, elle n’avait pas totalement tort: à cet instant, je ne voyais pas pourquoi je ne l'accompagnerai pas.

— D’accord, je suis soulagé: je voulais être sûr de pouvoir te tutoyer avant de le faire, mais il semblerait que cela m’ait échappé. Et, au vu des arguments, je ne vois pas pourquoi je ne viendrais pas avec toi à la chasse aux monstres.

Voilà, parler de sa compétence l’avait sans mise dans l’embarras puisqu’à présent, il lui fallait tenir le choc et coudre un équipement au jeune homme. Elle déglutit et hocha la tête quand il lui demanda si ce serait gratuit. Elle avait horreur de perdre de l’argent, mais elle n’en gagnerait pas si elle ne sortait pas d’ici et elle ne sortirait pas d’ici seule. C’était donc une sorte d’investissement sur sa sécurité. Par contre, le niveau de sa compétence n’était pas aussi élevé qu’elle l’aurait voulu, dans le meilleur des cas, elle pourrait tenter un équipement avec un bonus de +10…

Elle se dandina d’un pied sur l’autre, annonçant de but en blanc qu’elle commençait à peine à coudre et que donc, elle risquait de ne pas sortir d’équipement qui tienne très longtemps. Sans savoir si le jeune homme avait déjà une armure ou si les vêtements qu’il portait n’étaient que des fringues d’apparat, elle ne pourrait peut-être pas répondre à ses attentes. Et s’il attendait vraiment un équipement de plus haut niveau, il faudrait de meilleurs composants et de l’entraînement à la jeune mère. Elle était prête à subir cet entraînement sans trop de soucis si on le lui proposait, mais elle ne voulait pas être tenue pour responsable si jamais l’équipement ne convenait pas pour une raison ou l’autre. Elle ferait au mieux avec ce qu’elle avait, point barre. Au moins le jeune homme était prévenu qu’elle ne ferait rien de trop fou concernant l’équipement, juste ce qu’il manquait pour monter un peu sa compétence et ne pas se faire assommer au premier coup des monstres.

- “Super ! Merci de m’accompagner. Ce sera sans doute plus agréable à deux.”

Elle avait tout de même un peu peur de ne pas savoir par où il fallait qu'elle aille, mais il faudrait bien se lancer dans tous les cas. Elle prit une grande inspiration et se saisit de ses affaires pour proposer au jeune homme de se mettre en route.

Première relance Yoki.

Et voilà que Yagi revenait aux bons basiques : elle pestait. Elle pestait contre ce type qui finalement n'était pas venue avec elle, contre cet étage bleu à tout bout de champs qu'elle trouvait moche, contre elle-même parce qu'elle s'était mal organisée, contre le jeu parce qu'elle trouvait qu'il ne lui fournissait pas assez de cols... Bref, Yagi pestait, et elle faisait ça bien. Après avoir tourné en rond un long moment seule, elle avait décidé de partir tout de même à l'aventure dans cet étage. Son niveau devait le lui permettre et elle avait réellement besoin de composants si elle souhaitait commencer à s'équiper correctement.

Elle avait bien tenté d'envoyer un message à ses quelques rares amis, mais aucun ne lui avait répondu et une petite voix soufflait dans sa tête que tout ça était dû à son fichu sale caractère. Alors bien entendu, Yagi avait fait taire cette voix en lui rappelant qu'elle n'avait pas encore socialiser beaucoup et que les gens pouvaient être occupés, qu'ils lui répondraient plus tard. Alors elle était là, dans cette plaine d'un bleu absolument horrible, à chercher des monstres tout aussi laid pour leur fracasser le crâne et récupérer de l'argent. Suffisamment d'argent pour au moins se payer le repas vu qu'elle ne pourrait profiter de la crédulité et de la bonté de personne.

Elle réfléchissait encore à comment obtenir un repas gratuit aujourd'hui quand une espèce d'énorme chose informe et, bien évidemment, bleue, se retrouva sous son nez. Une taupe. C'était une foutue taupe. La jeune maman n'hésita pas une seconde et se croyant au tape-taupe, abattit Mass'racas sur la tête de l'animal qui la surprit par sa vitesse étonnante. En effet, Yagi venait de se prendre trois coups d'affilée sans même voir d'où ils venaient. Elle ne put parer que deux d'entres eux de son bouclier et jura avant de frapper une deuxième fois la bête qui vola en éclat. Elle vit plusieurs sillons creusés dans la terre tout aussi bleue et se décida à poursuivre ces abominables créatures pour les exterminer. Au moins ça occuperait sa journée et elle pourrait peut-être dégoter quelque chose de cool comme une pelisse de taupe. Elle aurait la classe avec une pelisse de taupe au premier étage face à tous les petits joueurs. Ouais, ça c'était un plan pour elle !

Récap':

Comp':

Bonjour,

Désires-tu poursuivre seule ?

La jeune maman cherchait après des taupes depuis une bonne demi-heure et elle n'avait trouvé qu'un sale serpent visqueux et dégoûtant qui ne servait à rien. Du coup elle s'était vengée sur lui, elle l'avait frappé en plein dans le corps et avait levé son bouclier pour parer un coup avec un sourire sauvage avant de le frapper une seconde fois. Grâce à son arme, elle n'avait pas mis trop de temps à s'en débarrasser et elle était plutôt contente d'elle.

Mais ensuite, les monstres s'étaient fait plus rare et Yagi était persuadée qu'elle devait se trouver à proximité d'un party de joueurs qui nettoyait la zone et que les créatures qu'elle voulait combattre n'avaient pas encore eu le temps de réapparaître. Elle soupira et décida de sortir sa carte pour voir par où elle pouvait partir pour espérer trouver d'autres bestioles. Elle avait aussi entendu parlé des grands étangs, lacs ou quelques soient le nom de portaient ces immenses flaques d'eau dans lesquels il pouvait y avoir des poissons. Seulement Yagi n'avait pas voulu prendre la compétence de pêche, c'était beaucoup trop.. passif bien que ce soit un skill à activer. Il fallait être capable de s'asseoir et d'attendre pendant on ne savait jamais combien de temps précisément pour espérer avoir une touche et un poisson au bout de la ligne. Très peu pour la jeune maman nerveuse qui avait besoin de pouvoir fracasser du monstre pour se sentir pleine de sérénité.

Après un temps, elle finit par retrouver une autre taupe et s'approcha en faisant le moins de bruit possible. Profitant de l'effet de "surprise" qu'elle avait sur le monstre, elle lui colla un coup de masse dans la figure. L'animal, bien plus rapide, lui donna deux coups de griffes alors qu'elle levait son bouclier pour parer. Elle n'avait pas remarqué sur la première bestiole qu'elle était aussi vigoureuse, elle voulut envoyer sa masse sur l'animal une fois de plus, mais il l'esquiva d'un petit bond sur le côté et elle eut l'impression qu'elle perdait son temps. Dans un grognement, elle abattit son arme une nouvelle fois et toucha enfin la créature qui émit un couinement plaintif avant de disparaître.

Ravie de la tournure des événements, Yagi reprit sa route avec l'intention de trouver encore quelques créatures mais de ne plus se cantonner aux taupes qui lui mettait un peu la misère malgré elle. Peut-être qu'elle pourrait essayer de retrouver d'autres serpents, puisqu'ils étaient moins complexes à battre que ces créatures à pelisses. Cependant, elle avait vraiment très envie de savoir si elle pouvait se retrouver avec une pelisse de taupe en poil bleu, parce qu'elle aurait trouvé ça vraiment chouette d'avoir un genre de cape à capuche pour se cacher dans cet environnement très.... cyan. Et puis tout ce qu'elle pouvait récupérer serait bon à prendre et à être revendu un jour à des joueurs moins bons qu'elle quand elle aurait améliorer un peu son niveau et son équipement. Ou à des PNJ pour le simple plaisir de récupérer des cols et de financer son prochain achat, que ce soit une arme, une pièce d'armure ou même une maison. Yagi aurait adoré s'installer quelque part, dans une jolie petite maison dans un étage bien sombre, comme elle les aimait.

Récap':

Comp':

Contente de son bout de chemin effectué, la jeune maman se perdait toujours un peu plus dans les étages, cherchant d'autres taupes à massacrer en espérant toujours pouvoir se créer sa pelisse en poil bleu. Elle refusait de démordre de cette idée de repartir avec "quelque chose" qui lui permettrait de se faire un équipement bleu sympathique, même si elle n'en aurait pas l'utilité très longtemps puisque l'avancement était assez rapide. Elle-même se demandait parfois si elle ne risquait pas de se coudre un stuff moins intéressant que ce qu'il lui fallait, ne sachant pas exactement où en était sa compétence de couture qu'elle n'avait que très très très peu utilisée jusqu'à présent. Après un soupir, elle arriva à un grand lac où elle déjà de prendre un peu de repos en s'installant au bord de l'eau.

Elle sortit un petit pain rond de son sac qu'elle se mit à grignoter avec un peu de miel récupéré plusieurs étages au dessous. Le miel permettait de rendre le pain un peu moins sec et donc plus agréable en bouche et la paladin se félicita de ne pas avoir vendu toutes les denrées considérée comme "inutile" pour elle. Après tout, elle avait tendance à se séparer de la viande et autres aliments parce qu'elle ne savait pas les cuisiner de toute façon, sauf quand GreenT l'accompagnait puisqu'alors, il lui proposait de les lui préparer et elle repartait avec des petits plats. Après avoir fini son frugal casse-croûte, Yagi se redressa et vit quelque chose surmonté d'un curseur rouge s'enfuir de la berge. Intriguée, elle entra dans l'eau jusqu'à avoir la taille immergée, ne voulant pas aller plus loin et sortit un deuxième petit pain qu'elle émietta à la surface de l'eau. Bientôt, elle vit trois poissons de très petites tailles, possédant tous un curseur, s'agglutinant autour du pain pour le dévorer. Yagi saisit Massracas et frappa la surface de l'eau jusqu'à toucher l'un des poissons qui vola presque aussitôt en éclat. Heureuse d'avoir trouvé des monstres moins rapides qu'elle, la paladin enchaîna deux coups supplémentaires pour se défaire des autres monstres et ressortis de l'eau.

- "Et bien, j'aurais pas cru qu'il y avait de si mignonne petite bête inutile à cet étage... C'est cool ! Je me demande si on peut les pêcher et les bouffer..."

Se posant la question et reprenant sa route, la rouquine prit la direction de la plaine ou elle avait déjà croisé des taupes plus tôt. Elle mourrait d'envie de continuer son expédition et foi de paladin, elle aurait une pelisse bleue un jour où l'autre, quitte à combattre d'autres monstres à peau bleue !

Forte de son envie, la demoiselle émit un rire triomphal en voyant une taupe lui tournant le dos un peu plus loin, elle leva son bouclier et courut jusqu'à elle pour lui asséner un énorme coup de marteau dans le derrière. Elle leva son bouclier pour parer le coup de griffe rageur de la taupe et lui asséna un deuxième coup pour en finir avec elle. Quelques mètres plus loin, la tête effectuait des remous et sans réfléchir, la jeune maman frappa le sol là où il remuait, espérant assommer une autre taupe. Cette dernière émit un cri plaintif et, avant qu'elle ne sorte complètement de terre, la rouquine lui avait déjà donner l'ultime coup au crâne.

Elle repartit à l'aventure en sifflotant après avoir validé sa fenêtre de récompense avec un demi-sourire.

Récap':

Comp':

La jeune femme était rentrée en ville depuis une petite demi-heure, déclarant qu'elle avait faim et qu'il lui fallait une pause avant de repartir à la chasse aux taupes. Elle était donc actuellement assise sous un arbre à faire le compte de ses combat du jour, de ses points de vie perdus afin de voir comment elle pourrait gérer l'après-midi. Au fond, elle savait que rien ne lui servait de s'inquiéter, puisque ladite barre verte était plus que bien portante, cependant, un check-up ne faisait jamais de mal. Elle ferma donc les yeux un moment pour se remémorer les différentes actions de la journée, chaque combat, chaque monstre croisés puis occis et surtout chaque objet qu'elle avait pu récupérer au milieu de tout ce fourbis inintéressant qui l'avait poussée dehors aujourd'hui. Dire qu'en début de journée, elle était accompagnée et qu'elle avait normalement trouvé le pigeon parfait pour se battre à sa place pendant qu'elle s'installait tranquillement pour récolter des trucs... mais non, il avait fallut qu'elle affronte cet étage seule au final, pour elle ne savait même plus quelle raison...

- "Bon... Quatre taupes, quelques poissons et je suis aussi tombée sur un serpent crado là. Donc en soit, je suis plutôt bien partie, je n'ai perdu que dix points de vie."


Elle s'était bien installée et leva les yeux vers la cime de son abri, le ciel d'un bleu éclatant ne dénotait en rien du reste de l'étage tout aussi céruléen. La jeune femme plissa le nez et haussa les épaules. Elle ne voulait pas rester ici plus que de raison, mais en même temps, elle avait besoin d'argent et elle ne connaissait que peu de moyen d'en avoir : Tuer des monstres, tuer des joueurs après les avoir dépouillés, vendre des objets. Hors, elle n'avait rien à vendre, n'avait pas encore assez de ressources pour créer des objets à vendre et n'avait aucune envie de tuer des joueurs. Ne lui restait que les monstres, ou éventuellement, des quêtes à faire...

Elle se passa une main sur le visage, comptabilisant les quelques cols amasser depuis le début de son aventure et compris qu'elle n'arriverait à rien toute seule. Il lui fallait absolument de l'aide, un mentor, quelqu'un qui lui enseignerait comment gagner rapidement de l'argent seule. Ou même une guilde qu'elle pourrait rejoindre pour au moins avoir un endroit gratuit où dormir. Parce que payer les auberges commençaient à revenir cher, d'autant qu'elle n'arrivait pas tous les soirs à trouver un pigeon pour lui payer la nuit et le repas. Décidée, elle se leva pour partir à la recherche d'informations sur les guildes et sur les joueurs qui en faisaient partie. Ce serait un travail de longue haleine, mais elle n'avait pas envie de continuer à galérer pendant encore dix ans alors qu'elle avait une vie dehors qui l'attendait. Elle se dirigea vers le téléporteur avec la ferme intention de se rendre à l'étage 1 pour commencer une toute nouvelle quête. Se faire des potes.

Récap':

Comp':

Pseudo : Yagi
Nombre de messages : 8
Cols gagnés : 1 072
Cols dépensés : /
Objets utilisés :

• Petit Pain Rond x1


• Miel d'Abeille x1

Objets obtenus :

• Poils de Taupe Bleue (Couture : Esquive +2) x2


• Gantelets de Simbad (Force +15 / Précision +5) x1


• Ecaille de Serpent Bleu (Couture : Résistance +2) x1


• ’Tit Poisson (Cuisine) x2

Compétences gagnant des points :

• Arme +3


• Armure +2


• Bouclier +2


• Chance +2

Niveau début du rp : 34
Niveau(x) gagné(s) : +1
Réputation : ¤ 5
Remarques : /